Un mois était passé depuis mon anniversaire, et ma majorité n'avait en rien changé mon train de vie. Tous les matins, je me levais, j'attrapais mon bus in extremis et j'allais à l'école où je retrouvais Emrys.
À la sortie des cours, j'allais au club pour me défouler avant de rentrer et de m'occuper de Cédric pendant que Maman, bien que épuisée et enceinte jusqu'aux yeux, regardait des documentaires scientifiques à la télévision, affalée dans son fauteuil.
Tous les soirs, mon père revenait tard du travail, je faisais mes devoirs une fois sur deux, les jours d'ennuis et je passais le reste de la soirée avec mes deux meilleurs amis sur Skype.
Le seul changement concrès, c'était l'apparition de Aaron Owens. Ce garçon je le trouvais perturbant, voir inquiétant. Dès que nous allions quelque part avec Emrys, il semblait toujours y être ou vouloir y aller. Il nous fixait souvent longuement, intensément, comme s'il ne pouvait détacher son regard de nous.
C'est seulement une semaine plus tard que j'ai commencé à m'y interesser, lorsque Mia est revenue en cours. Avec sa santé de fer, elle avait tenus deux jours avant d'attraper un autre virus. Ce matin là, nous avions passé tout notre temps à discuter de ce qu'elle avait manqué durant son absence. Je lui avais touché deux mots sur cet étrange personnage.
- Il vous surveille ? m'avait-elle demandé, peu convaincue.
- Il nous fixe à longueur de temps, et nous tourne autours comme une mouche rôdant autours d'un pot de miel.
- Une mouche plutôt sexy alors... souffla-t-elle.
- Je te demande pardon ? m'exclamais-je.
- Il faut avouer qu'il est mignon avec ses cheveux corbeaux et ses yeux mystérieux, dit-elle d'un air rêveur.
- Non mais attends, ils sont juste bruns, la rabrouais-je. Mais je me demande vraiment, aussi mignon soit-il, ce qu'il nous veut...
- Il n'a pas des amis, ou des gens à qui parler ?
- Sincèrement, je n'en sais rien. De toute façon, j'ai d'autres priorités et je m'en fiche, répondis-je en haussant les épaules.
Dès cet instant, elle se mit en tête de l'épier pour justifier mon hypothèse. Sur le temps de midi, à peine la sonnerie avait-elle sonner que nous nous étions réfugiées à la cantine dans l'espoir de l'y apercevoir. Nous avions salué Emrys qui passait par là avec des amis à lui avant d'attendre avec nos plateaux en fouillant la salle du regard.
- Regarde, il est là, m'étais-je exclamée en le désignant d'un mouvement de tête.
- Il est vraiment trop beau, eut-elle vite fait de marmonner.
Mais il ne nous jeta pas un seul coup d'œil. Il se contenta de s'asseoir et de manger son sandwich en regardant droit devant lui. Au bout de quelques minutes, Emrys nous fit signe de venir nous asseoir avec eux, nous voyant seules dressées au milieux du réfectoire. Mais peu emballées à l'idée de manger en compagnie de ses acolytes, nous nous sommes installées à la table voisine.
- Il faut te rendre à l'évidence, ce gars ne te surveille absolument pas. Tu te fais trop d'idées.
Elle baladait souvent ses yeux dans sa direction et les accompagnait de sourires moqueurs.
- Arrête de rire, lui avais-je chuchoté.
- Ne t'inquiète pas,il a sûrement des choses beaucoup plus intéressantes à faire que de t'espionner, rétorqua-t-elle avec un air espiègle.
- J'espère pour toi qu'il n'écoute pas car te connaissant, si tu continue sur cette lancée, le traumatisme arrive à grands pas.
- Qu'est-ce que tu peux raconter comme bêtises, toi, avait-elle soupiré.
Après avoir terminé mon repas, j'ai quitté la cafétéria en jetant un dernier coup d'oeil à la-dite mouche sexy plongé dans ses pensées, fixant le vide, en compagnie de Mia, à qui je promis de l'éviter.
***
À la fin des cours, après avoir encore subi deux heures de cours de anglais avec Madame Bener et évitant de justesse une séance de retenue pour le mercredi suivant, je suis enfin sortie de l'établissement scolaire avec Mia. Emrys était assis avec ses amis juste un peu plus loin, sur un petit muret.
- Bon, je vais y aller ! me lança Mia.
- Oui, on se retrouve sur Skype tout à l'heure ?
- Quelle question, évidemment ! À tout de suite.
- Salut !
Après un dernier "au revoir"et l'embrassade quotidienne, elle partit dans la direction opposée à la mienne. Je m'appretai à partir également mais au dernier moment, je me rappelai le fichu devoir de math de monsieur Roth, donné à la dernière minute.
Et zut !
À toute vitesse, je suis retournée vers mon casier pour y récupérer mon devoir avant la fermeture des portes. Une fois chose faite, je me suis redirigée, satisfaite, vers la sortie de l'établissement d'un pas léger, non sans un petit détour pour aller saluer Emrys. Arrivée dans la cour, je me rendis vite compte qu'il s'éloignait déjà dans la direction opposée accompagné du même groupe de garçons qu'à midi. J'ai donc décidé de ne pas persévérer. De toute façon, je pourrai bien l'appeler sur Skype tout à l'heure... J'ai jeté mon sac sur mon épaule et me suis mise en route mais avant j'ai marqué une pause pour sortir mon téléphone de ma poche arrière, mes écouteurs de celle de ma veste en cuir et prendre le temps de les démêler. Au moment où je m'apprêtais à repartir, je ne pus faire autrement que de croiser le regard d'un autre jeune homme. Aaron, qui marchait droit vers moi. Oubliant totalement ma promesse à Mia, je me tins droite, ai levé le menton en attendant qu'il arrive à ma hauteur, remontée à bloc et bien décidée à lui poser toutes les questions qui me démangeaient. Il se rapprochait, petit à petit, avançant d'un pas nonchalant vers moi. Mais je me rendis compte que ce n'était pas du tout dans ma direction qu'il se dirigeait lorsqu'il passa au tout dernier moment à côté de moi sans même l'once d'un regard.
Quelle idiote, me dis-je à voix basse. Évidemment qu'il ne venait pas vers toi...
Furieuse, mais peut-être plus contre moi-même que contre lui, je n'avais qu'une envie : en savoir plus.
Sans vraiment réfléchir, j'ai enfoncé mes écouteurs dans mes oreilles mes mains dans mes poches, et me suis élancée aussi discrètement que possible à la suite de Owens.
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Chasseresse
Fanfiction« L'allié de l'ennemi redoutable et défunt, Survivra et attaquera le camps pour qu'il n'en reste plus rien. L'enfant interdit n'y croira point, Jusqu'à ce que l'enlèvement survint. Il retrouvera ses siens perdus, Et les trésors disparus. S'il accom...