J'ouvre la porte de chez moi, après deux semaines loin d'elle j'avoue que ma maison me manquait, mais c'est surtout Sun (soleil en anglais), mon chat roux et Billy mon berger Allemand qui m'ont le plus manqué. Ce sont mes deux seuls fidèles amis, qui eux ne jugeront jamais personne. Ils sont tous les deux adorable et on a une complicité hors du commun. Ils sont encore tout jeunes. J'entre dans ma chambre suivie de Billy et Sun qui me reniflent, je pose ma valise et défait mes affaires. Je branche mon téléphone. Ma mère crie d'en bas qu'on passera à table dans trente minutes environ. Je prends un t-shirt à manche courte trop grand et un short de sport comme pyjama et je vais à la douche, en m'arrêtant devant la chambre de mon frère ; il n'est pas là. Cela ne m'étonne même plus. Je ferme la porte à clé, et me déshabille. Je ne peux retenir des larmes de dégout en voyant mon reflet dans le miroir, affreux. Je ne vois que de la graisse de partout. Pendant ces deux semaines, je suis sûre que j'ai grossi. Je monte sur la balance. J'ai grossi. J'ai pris 2kg. De nouvelles larmes roulent sur mes joues, un mal pour un bien... Lors de ces deux semaines à l'hôpital j'ai essayé d'avoir le comportement le plus normal possible, pour leur prouver que non, je vais bien, que je n'ai rien et que je suis bien comme je suis, pour prouver à ma famille – surtout ma mère - que non, je ne deviens pas anorexique. Niveau nourriture, ça a été très dur, mais j'ai dû faire d'énormes efforts, même si parfois je n'ai pas pu m'empêcher de me faire vomir quand tout le monde baissai la garde. Maintenant je vais reprendre quelques de mes bonnes habitudes et en changer quelques-unes. Rien ne m'arrêtera. Je suis déterminée. J'attache mes cheveux humides en une tresse sur le côté et retourne dans ma chambre en fermant la porte. Sun et Billy prennent toute la place sur mon lit, je me fais une place et m'allonge sur le dos en regardant le plafond en essayant de trouver une excuse pour ne pas avoir à manger, ou très peu. Rien ne viens, je suis épuisée.
« A TABLE ! cri ma mère »
Je descends doucement dans la cuisine, ma mère sortant un plat contenant des croques monsieur... Une boule se forme dans mon estomac.
« Je n'ai pas très faim ce soir, je suis fatiguée je vais juste manger un peu de salade et partir me coucher... Papa n'est pas là ?
- Non, il a un diner ce soir. J'aurai voulu qu'il soit là pour ton retour de l'hôpital, mais il a dit que c'était un diner super important, qu'il allait surement grâce à ça avoir un énorme contrat. Tu connais ton père... Ton frère non plus n'est pas là il est chez un de ces copains pour le week-end dit-elle avec une mine désolée.
- Oui, j'ai l'habitude. »
Je fini mon assiette, la débarrasse et me rassoie à table avec ma mère qui me raconte des ragots – pas très intéressants - sur les voisins. On habite dans une belle de rue à Miami grâce à mon père qui enchaîne les contrats qui deviennent de plus en plus importants et monte dans les échelons très rapidement. Avant il était plus présent, il se débrouillait toujours pour être avec nous, mais depuis mes 6 ans il a changé, il n'est plus le même. Tout a changé, et je préfère la famille qu'on était avant. Nous étions réunis, je n'avais pas de problème, j'avais des amis, j'étais proche de mon frère... Nous étions une vraie famille heureuse. Ma mère aussi a emploi du temps chargé mais aujourd'hui elle a fait en sorte d'être là pour mon retour, elle s'est toujours débrouillée pour nous (mon frère et moi) et elle n'a pas changée, enfin presque. Elle aussi gravi les échelons, et devient importante dans son travail. Je l'aide à débarrasser, ranger et nettoyer et monte me brosser les dents. J'entre dans ma chambre, ferme la porte. Je prends mon portable, ouvre Instagram et post une photo :
@mal.de.vivre
Coucou ! Je suis enfin rentrée de l'hôpital. J'ai dû faire quelques sacrifices, j'ai pris 2kg... Je vais rattraper ça ! Je suis plus que déterminée. On reprend les bonnes habitudes ! Ce soir je n'ai mangé qu'une petite assiette de salade verte en compagnie de ma maman. Ces deux semaines ont été difficiles mais je redoute lundi, les gens vont me demander où j'étais passée ou vont croire que j'ai eu tellement peur d'eux que j'ai simulé une maladie. Puis tout va reprendre, jugement, harcèlement.... Si tout ça n'a pas continué sur les réseaux sociaux, je n'ai pas osé aller voir mais je crois que je dois y aller quand même ? Je veux rire de ce qu'ils peuvent bien dire sur moi, qu'on-t-il inventé cette fois ci ? Je me demande bien.
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MAL DE VIVRE
FanficUne lycéenne, mal dans sa peau, harcelée, seule et solitaire se réfugie dans le virtuel d'Instagram pour s'exprimer. Elle a l'espoir de trouver de vrais amis. Fanfiction avec Shawn Mendes.