Lundi matin, comme d'habitude, je me lève, j'enfile des vêtements amples qui cachent au maximum mon corps. En partant je fais mine d'être en retard pour ne pas avoir à prendre de petit déjeuner forcé. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et grimpe dans le bus qui vient d'arriver. Je m'y installe le plus au fond possible, le regard passant par la fenêtre mais vide. Quelques arrêts plus tard je détourne le regard et voit un visage familier qui attire mon attention. C'est ce garçon dont je ne connais toujours pas le nom. Il voit que je le dévisage et me lance un sourire auquel je ne réponds pas et détourne le regard. Je n'aime pas être froide avec les gens qui essaient d'être gentils, mais je ne le connais pas, je ne veux pas m'attacher à lui, je ne veux pas devenir son amie. Je ne veux pas souffrir. Ouais, je suis égoïste. Ensuite, qui me dit que je pourrai réellement compter sur lui ? Qui me dit qu'il ne jouera pas avec moi ? Sachant avec qui il traîne... Il ne s'assied pas très loin de moi, mais ne cherche pas à entrer en contact. Tant mieux. Je peux rester seule, avec mes démons pour me tenir compagnie.
Plus tard, en cours, je reçois un bout d'un papier froissé, en réalité c'était une sorte de lettre qui m'était adressée :
« T'es grosse, tu sers à rien, t'es une incapable, grosse merde, tu pues, sale vache, tas de graisse, obèse, inutile et dégueulasse. Tu es un bouche trou, une remplaçante, invisible, fantôme, tu mérites tout ce que tu as, de crever aussi, mais d'abord de souffrir comme jamais. Tu fais souffrir tout le monde. Tu es une erreur de la nature. Tout le monde serait bien mieux sans toi, tu es un poids (c'est le cas de le dire). Personne ne t'aime et personne ne veut de toi, alors va te pendre, ici tu donnes la gerbe à tout le monde tellement t'es laide et grosse. »
Je fais alors comme si cela ne m'atteignait pas et continue de faire semblant de suivre le cours, perdue dans mes pensées. Ces pensées envahissantes, qui deviennent comme une obsession et tourne en boucle dans ta tête. Je crois qu'à force je m'y suis habituée en fin de compte, à supporter la vie et les choses comme ça. C'est presque devenu quelque de chose de normal et c'est aussi pour ça que je les crois. Tout comme ce sentiment de ne pas profiter de la vie, comme si notre corps agissait tout seul sans rien réussir à contrôler et que chaque effort même respirer devient compliqué et demande beaucoup d'énergie. Il y a aussi ce sentiment d'angoisse présent qui fait parti maintenant de toi-même et tu ne sais même plus ce qu'être apaisé signifie à part peut-être lorsque tu dors. Toutes ces choses rassemblées, sentiments, pensées sont comme un boulet de prisonnier que tu portes accrocher à la cheville sauf que tu ne sens pas le poids du boulet uniquement à la cheville et dans la jambe.
La sonnerie retentie, il est midi. Je range mes affaires lentement et me dirige hors du lycée pour fumer une clope. Ça faisait un moment que je n'avais pas fumé et sincèrement ça m'a fait du bien autant que ça faisait bizarre de retrouver cette sensation. Elle me donne un peu la tête qui tourne. Je m'assieds au sol, contre un mur au soleil et profite du calme pendant les autres élèves mangent. Je ferme les yeux quelques minutes afin de profiter au maximum de ce doux soleil qui me réchauffe à l'intérieur comme à l'extérieur. Soudain, une voix me fit sursauter.
- Salut. dit le nouveau garçon du groupe des populaires.
- Hm, salut... Qu'est-ce que tu veux ? Répondis je, distante.
- J'ai fini de manger avant les autres et tu es seule alors je suis venu te voir. dit-il
- Tu aurais tout simplement pu attendre avec eux le temps qu'ils finissent.
- Je sais, mais ils n'avaient pas une discussion très intéressante.
- Ça devait vraiment être très nulle pour qu'un membre du groupe vienne lui-même dire ça. Répondis je en le taquinant.
- Aie ! C'est donc vraiment ça que tu penses de moi donc ?
- Ah si tu savais ce n'est rien ça. Ce groupe est vraiment très bas dans mon estime. Tu devrais les rejoindre, ils vont sortir. Salut. – lui dis-je afin de mettre fin à la conversation qui devenait presque cool. Je ne lui laisse même pas le temps de quoi ce soit que je suis déjà levée entrain d'aller jeter mon mégot.
- Euh, ouais salut.
L'après-midi ne fut pas trop mouvementée à part des petites railleries et « « « blagues » » » habituelles. Lorsque j'arrivai chez moi, je me fis tomber dans mon lit et m'endormis, me sentant vide. Au moins cela m'a permis de ne pas manger, personne n'est venu me réveiller. Quand au réveil, ce n'était pas la même chose... J'avais enfin réussi à me lever mais j'ai fait un petit malaise alors je ne suis pas allée en cours. Plus tard, dans la journée je me suis enfin décidé à aller manger une pomme afin de reprendre quelques forces pour ne pas faire un nouveau malaise lorsque ma mère rentrerait. J'ai donc passé ma journée à dormir ou à trainer sur différentes applications et site web de choses totalement différentes. Ma mère est finalement rentrée alors je suis allée l'aider à cuisiner – en l'influençant – pour faire des légumes sans trop matières grasses. Ensuite, je suis allée me peser -3kg depuis quelques jours. J'étais fières mais sans plus. Enfin, j'ai fini par prendre une douche après m'être observer avec dégoût. Je ne m'y suis pas trop attardée sinon je savais que j'allais péter un câble, me regarder comme ça et voir toute cette graisse me donnait envie de tout couper. Si seulement c'était aussi facile.
Pendant le repas, je jouais avec ma nourriture, lentement, pour une fois mon père était avec nous alors mes parents discutaient sans me porter grande attention, pour mon plus grand plaisir. J'ai pu faire semblant de m'être resservie sans qu'ils le voient et ne pas finir mon assiette. Puis j'ai fini par aller me coucher.
Ce mercredi matin était aussi difficile que le jour précédent. Je me forçais de m'habiller et d'aller au lycée. J'y allais à reculons, comme chaque jour.
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Hello!
Tout d'abord j'espère que vous allez bien. Ensuite, j'espère être totalement de retour pour peut-être être plus régulière, qui sait ?
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MAL DE VIVRE
FanfictionUne lycéenne, mal dans sa peau, harcelée, seule et solitaire se réfugie dans le virtuel d'Instagram pour s'exprimer. Elle a l'espoir de trouver de vrais amis. Fanfiction avec Shawn Mendes.