Chapitre 3.

122 8 3
                                    



Je me réveille le corps douloureux et les yeux gonflés. Je soupire, prends mon téléphone et poste sur instagram :

@mal.de.vivre

Hier a été une dure journée, j'ai donc craqué. Aujourd'hui je simule une maladie. J'espère ne pas me jeter sur les placards et dévorer tout ce qu'ils contiennent. Ne dites pas « mais non tu ne le feras pas » vous ne connaissez pas la grosse vache que je suis. Aujourd'hui le moral n'y est pas et je sens que cette journée va être catastrophe, enfin encore plus que les autres jours. Passez une bonne journée et bon courage !

Je regarde les différentes publications qu'il y a lorsque je reçois un message Instragram d'un certain @sm0898,

@sm0898 :

Salut ! J'ai vu que tu n'allais pas en cours aujourd'hui je voulais te dire que si tu veux parler ou quoi que ce soit, je suis là, je sais ce que tu vis, je vois tout. N'hésite pas.

Etonnée que cette personne sache qui je suis, je lui réponds immédiatement.

@mal.de.vivre :

Merci, mais on se connait ? Qui es-tu ?

@sm0898 :

Se connaître ? Bien nous nous voyons tous les jours, mais nous ne nous sommes jamais réellement parlé.

@mal.de.vivre :

Dis-moi ton prénom !

@sm0898 :

Non, ce serai trop facile. Mon prénom commence par un S. Bonne journée, Angélique.

@mal.de.vivre

Merci, toi aussi, S...

Woaw, je connais tellement de monde dans mon lycée dont le prénom commence par un S. Je décide de me lever. Je ne crois pas que mon père soit là aujourd'hui. J'ai la maison pour moi seule. Je me vautre dans le canapé et zappe pendant une bonne partie de la matinée. Jusqu'au moment où j'ai la mauvaise idée d'aller sur Facebook. Je crois que j'aime m'auto-torturer comme ça. Midi arrive, j'ai faim et je suis quand même plutôt de bonne humeur alors je décide de me faire à manger, quelque chose de pas trop calorique, après avoir fini, je craque. J'ouvre tous les placards et mange tout ce qu'il me passe sous la main. Paquets de gâteaux, yaourt, Nutella à la petite culière, tout y passe. J'avale tout, me goinfre sans faim réelle mais comme si je n'avais pas mangé depuis deux semaines au moins. Lorsque ma crise commence à se stopper, je réalise tout ce que je viens d'engloutir, le nombre de calories, de cochonneries. Les larmes roulent sur mes joues et je me laisse tomber sur le carrelage froid de ma cuisine. Je me sens tellement mal, tellement grosse et grasse je n'ai pas ma place ici je ne suis qu'une erreur de la nature qui ne réussit rien. Je me lève et me dirige vers les toilettes, préparant ma technique pour rejeter le maximum de calories ingérées. Encore en larme, je remets les calories là où elles auraient dû toujours être et je me laisse glisser le long du mur m'asseyant parterre et me recroquevillant sur moi-même, tête sur mes genoux.

Je me ressaisi et je monte dans ma chambre, m'y enfermant pour tout le reste de la journée et de la soirée.

Une semaine passe, une semaine que je simule une maladie, toujours les mêmes choses ; insultes, je retiens mes larmes. Si personne ne m'aime c'est ma faute. Je ne sais pas ce que j'ai fait mais si les autres me haïssent à ce point ce n'est pas pour rien. Tout vient de moi. En réalité, je ne sais pas combien de temps je vais tenir encore comme ça. Il faut que j'essaie de trouver pourquoi ils ne m'aiment pas à part ma grosseur... A moins que ce soit vraiment ça qui les dérange, en tout cas ce ne sera bientôt plus un gros problème. Si je continu de faire semblant ma mère va s'en rendre compte, donc dans 3 jours je dois y retourner. Mon téléphone vibre, un message instagram ;

@sm0898

Est-ce que tu vas bien ? Ça fait une semaine que tu n'es pas allé en cours.

@mal.de.vivre

Qui es-tu S ? Je vais très bien. Je suis juste malade...

@sm0898

Un jour tu le saura. Tu en es sûre ?

@mal.de.vivre

Quand ? Oui, puisque je te le dis. Qu'est-ce que tu me veux ? Et pourquoi tu me parle qu'ici si tu es du lycée ? Ah oui. Tu ne veux pas te rebeller contre les autres surtout contre Derrick et son groupe. Tu as trop peur qu'il t'arrive la même chose qu'à moi. De toute façon c'est plus beaucoup drôle à des personnes que ce soit toi qui subit.

@sm0898

Le moment venu. Je veux simplement t'aider. Tu as peut-être raison. Je suis lâche de te parler ici et comme ça.

@mal.de.vivre

Bah alors ne me parle pas. Ce sera mieux pour toi et pour moi.

@sm0898

Pourquoi ? J'ai réellement envie de t'aider.

@mal.de.vivre

Personne ne peut m'aider. Pourquoi tu y tiens temps ?

@sm0898

Laisse-moi essayer. Je sais que tu es une personne formidable.

@mal.de.vivre

Je te dis que personne ne peut. Tu ne me connais même pas ! Comment est-ce que tu peux dire ça ? Ne me parle pas. Ce sera mieux pour tout le monde. Laisse-moi seule.

@sm0898

Je dois retourner en cours.

Je ne réponds pas. Je crois que cette personne a enfin comprit et que tout ça n'était qu'une simple excuse pour me laisser sans me vexer, et du coup elle ne me reparlera plus sous prétexte qu'elle a oublié et je ne sais quoi. Je ne sais même pas si c'est une fille ou un garçon. Ça m'importe peu au fond. Je décide d'aller mettre une tenue de sport, ça fait longtemps que je ne suis pas sortie, du coup. Je me prépare et sors avec mon chien, les écouteurs enfoncés dans les oreilles et me met à courir.

Le lendemain, je me lève la boule au ventre, un peu comme tous les matins. Vêtements larges comme à mon habitude. Je pars en direction du lycée -sans avoir pris de petit déjeuner-. Parfois j'aimerai bien que mon frère, James, soi dans le même Lycée, mais non il est loin, rentre que le week-end -quand il est là- et je le vois à peine, tout comme mon père. Pour mon père cela me dérange moins je l'ai toujours peu connu. Avec mon frère c'est une autre histoire. Nous étions très proches avants, je ne sais pas ce qu'il s'est passé et du jour au lendemain tout s'est brisé et éteint. James me manque, oui, mais je dois faire avec. Je ne sais même plus ce que ça fait d'avoir un frère là, avec qui tu te dispute et rigole. Enfin bref, je ne vais pas pleurer pour ça. J'arrive au lycée et me dépêche de passer devant tout le monde, essayant de ne pas faire attention aux regardes que me lancent les autres personnes, des regards lourds, pleins de haine. Je me sens réellement seule. Je dois affronter ces deux prochains jours, seule. Je ne saurai décrire ce sentiment de solitude mélangé à pleins d'autres choses, et je ne souhaite à personne de ressentir ça. C'est beaucoup trop... Je n'ai même pas de mots.

Je rentre enfin chez moi, aujourd'hui ça a été plutôt calme, ce qui est anormalement bizarre. Mais moi ça me va.

--------------

Chapitre cours, et moyen alors que cela fait très longtemps que je n'ai pas posté. J'en suis désolée!

Je redonne mon Twitter n'hésitez pas : MaureenMeringue

Kiss!

MAL DE VIVREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant