MAL DE VIVRE

Chapitre 2

À mon réveille, le soleil orangé rentrait dans toute ma chambre, je crois que j'ai dormi 4h au moins. La plus longue sieste de ma vie d'ado. Sun d'un côté et Billy de l'autre. Ma mère n'est toujours pas rentrée, mon père toujours enfermé dans son bureau et mon frère je n'en sais rien, il doit être retourné dans son genre d'internat bizarre puisqu'il doit être au moins 19h30. Dire qu'avant nous étions inséparables tous les deux, il était toujours là pour me défendre, maintenant je suis seule, renfermée et je ne parle à personne. Je n'ai personne à qui parler et je reverrai d'avoir quelqu'un de toujours là pour moi, avec qui on rigole à qui tu peux tout dire et qui ne te juge pas, quelqu'un que tu pourras appeler à trois heures du matin ou n'importe quelle heure de la nuit cette personne serait là. Une amitié de rêve. N'ayant rien à faire, je regarde les commentaires et les publications sur mon compte secret d'Instagram. Je réponds à certains. Sur ce réseau social nous sommes une sorte de famille, tous plus au moins là pour les autres entre deux commentaires. Tout le monde essaie de soutenir un peu tout le monde. Dans certains commentaires qui me sont adressés, il y a des messages de courage et de soutiens, des personnes qui te disent que si tu as besoin de parler elles sont là. C'est des commentaires qui font très plaisir mais au fond les gens savent que personne n'enverra de message, en tout cas pas moi je n'aime pas entamer une discussion alors si je le fais c'est que j'aime plutôt bien la personne, et que je n'aime pas parler de mes problèmes à des gens en particulier, alors c'est plutôt sur mon compte que je mets surtout des détails généraux, parfois plus détaillés. Les gens font moins attention souvent ils aiment la photo sans lire.

Un bruit de clé dans une serrure se fait entendre ainsi qu'un bruit de porte qui s'ouvre puis qui se ferme, Billy descend en courant. Ça doit être ma mère.

« - Je suis rentrée ! crie-t-elle en bas des escaliers.

- Coucou ! lui crie-je en retour.

- Tu as mangé ?

- Oui. Mentis-je.

- Très bien. Et on père ?

- Non.

- Je lui monte une assiette. »

J'espère qu'il sera au moins aimable avec ma mère, elle qui fait énormément de chose pour lui. Ah pardon, lui fait rentrer de l'argent à la maison sauf que ma mère aussi et ça, il l'oubli. Ma mère redescend du bureau de mon père et me lance un regard exaspéré, je pense qu'à elle non plus il ne lui a pas dit merci. Je décide de me brosser les dents et d'aller me coucher, après avoir pris un médicament pour calmer le stress. Plus demain approche plus le stress monte. Il vaut mieux que je me couche tôt pour pouvoir réussir à dormir un minimum. Après m'être tournée et retournée plus d'une centaine de fois, je réussi à m'endormir.

Je me réveille lentement, sans hâte et avec beaucoup de stress. Je me prépare difficilement en mettant un pull un peu trop grand, un jean et mes vielles Docteur Marteens. Je mets des vêtements larges pour cacher ma grosseur et file me brosser les cheveux, les dents, et me mettre un peu de mascara pour essayer d'être enfin jolie... Je fourre rapidement mes affaires pour la journée dans mon sac à dos et descend discrètement en espérant que ma mère soit déjà partie et me dirige vers l'arrêt de bus. Je prends le bus plutôt tôt pour ne pas croiser les autres élèves. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et regarde le paysage défiler. J'aime ça, perdu dans mes pensées ça arriverai presque à me mettre de bonne humeur et je pense à tous ses souvenirs où j'étais heureuse et la nostalgie m'envahie.

Arrivée, j'essaie de rester discrète et de me cacher pour ne pas subir les moqueries des autres. Quand le monde commence à arriver je me dirige – toujours discrètement – vers la salle de classe, par chance ouverte  et m'assois à une table sur le côté. Dix minutes plus tard environ, la classe se remplit tandis que j'essaie de me faire petite comme souris qui rentre dans son trou et que personne ne remarque. Malheureusement – même si cela ne m'étonne pas – Derrick, accompagnée de Susan et toute leur bande débarque tous souriants de leurs belles dents blanches. Génial... Je pris pour que le professeur arrive rapidement avant qu'ils ne commencent à se moquer de moi et à me poser des questions. Ses yeux noisette se posent sur moi et s'écarquillent avec la bouche limite entre-ouverte. Sa tête est drôle à voir, sérieusement si ce n'était pas à cause de moi ou que je ne serai pas dans ce pétrin, je l'aurai pris en photo. J'ai même presque envie de rire. Il reprend rapidement son air habituel, me regarde avec mépris et avec insistance, je baisse les yeux. Je suis sûre qu'il sourit, mais je ne veux pas le regarder.