Chapitre 9

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Je sors de la douche avec une serviette enroulée autour de mes longs cheveux. Je rejoins ma chambre et enfile un short et un débardeur qui me servent de pyjama. Je m'allonge sur mon lit et attrape Les étoiles de Noss Head pour le continuer, quand mon père déboule dans ma chambre :

- Tu vas bien ? dit-il, paniqué.

- Bas, oui. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne veux plus que tu t'approches de Shawn, Clarke et du reste de la troupe, est-ce claire ?

- Déjà, comment sais-tu que j'ai traîné avec eux ? Et d'où les connais-tu ?

- C'est pour ton bien, tu ne t'en approche plus.

Alors là, j'en ai vraiment marre :

- Mais vous allez arrêter de me dire ce que je dois faire et tout ça soi-disant pour mon « bien » ? J'ai besoin de personne pour me dicter ma conduite !

- Arrête de faire ton adolescente rebelle et écoute-moi, râle-t-il avant de claquer ma porte.

- Et toi, arrête de faire comme si tu étais un bon père, crie-je.

J'enlève la serviette autour de ma tête et vais dans la salle de bain pour me coiffer. En sortant, j'entends une voie familière dans le salon, en bas des escaliers :

- Il s'est fait enlever ? Quand ça ? commence mon père.

- On l'a appris tout à l'heure par une sorcière qui était avec lui, prononce un jeune homme.

Comment ça, une sorcière ? C'est impossible.

- Ces êtres ne sont pas dignes de confiance, grogne mon père.

- Oui, mais elle paraissait vraiment touchée et sincère, dit cette fois la voie d'une jeune femme.

Je décide de descendre légèrement les escaliers pour voir les interlocuteurs de mon père et reconnu Shawn et Clarke. Que font-ils là ? Il ne veut plus que je les voie, mais ils les ramènent à la maison pour discuter avec eux, j'y crois pas.

Au moment où je pose la plante de mon pied sur une nouvelle marche, Shawn lève la tête et me voie. Nos regards s'accrochent pendant un certain temps, avant qu'il ne reporte de nouveau son attention vers mon père.

Merde.

Bon, il ne va peut-être pas me balancer ? Je ne l'espère pas, en tout cas.

- Jérémie, je dois aller aux toilettes, je peux monter ? demande Shawn.

- Oui, mais tu as celles du bas, aussi, soupire-t-il.

Shawn le contourne et commence à monter les escaliers, pendant que je rebrousse chemin, toujours discrètement. On arrive tous les deux en haut et il me fait signe d'aller dans la salle de bain, ce que je fis.

Il rentre à son tour et referme la porte, puis ouvre les deux robinets à fond.

- Mais qu'est-ce que tu fou ? chuchote-t-il, énervé. Retourne dans ta chambre !

- J'en ai marre qu'on me donne des ordres !

- Peut-être que si tu faisais plus ce qu'on attend de toi, on t'en donnerait moins, idiote ! Je ne sais pas ce que tu as entendu, mais oublie, à moins que tu préfères que je prévienne ton père ?

J'ai carrément horreur de son ton et je déteste la façon qu'il a de me traiter.

- Va-te-faire foutre ! murmure-je à mon tour.

Je sors de la pièce et retourne dans ma tanière en claquant la porte.

Quel connard, ce mec, sérieux. Quand je pense que j'ai failli tomber dans son jeu, soupire-je.

En tout cas, j'en ai déjà beaucoup trop entendu et vu pour aujourd'hui, alors je décide d'aller me coucher.

***

Lointainement, je sens quelqu'un me secouer et m'appeler. Petit à petit, je distincte la voie de Clarke qui me dis de me réveiller. Je me retourne dans mon lit, puis reviens dans mon ancienne position. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? J'ouvre les yeux et me redresse, maintenant pleinement consciente. Clarke est bien là, accompagnée de Fred, tous les deux avec leurs capuches rabattues. Si je ne les connaissais pas, j'aurais pu croire à un enlèvement. Je me frotte les yeux, puis prononce d'une voie rauque :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Habille-toi et viens, murmure Clarke.

- Et magne toi, sans faire de bruit, soupire Fred.

J'ai beau ne rien comprendre, j'exécute les ordres -pour une fois-, puis revient, habillée et débarbouillée.

Fred me lance ma veste et m'indique de la mettre. Je l'enfile et rabats moi aussi la capuche. J'ai l'impression que je vais aller cambrioler une maison avec deux amis.

Clarke s'approche de la fenêtre et saute. Je fais mine d'aller voir si elle va bien, mais Fred me retient. Mais pourquoi elle a sauté ? C'est super dangereux !

Sans rien me demander, il m'attrape et me mets sur son dos.

- Lâche-moi ! A quoi vous jouez ?

Sans me répondre, Fred s'approche de la fenêtre et saute à son tour, avec moi sur son dos. Un cri reste bloquer dans ma gorge. Il atterrit souplement sur le sol et commence à courir au côté de Clarke à une vitesse surhumaine.

Je suis carrément en train de flipper ! Et si mon père avait raison ? Et s'ils étaient dangereux ?

Après quelques minutes de panique, on arrive à la lisière d'une forêt que je ne connaissais pas et on pénètre à l'intérieur.

Je ne sais même pas quelle heure il est, panique-je.

Une fois la forêt traversée, on arrive à un genre de campement, sauf qu'au lieu d'avoir des tentes ou quoique ce soit, c'est des petites maisons qui s'y trouvent.

Un groupe de personnes est réuni au milieu, et on s'y dirige, moi toujours sur le dos de Fred.

On s'arrête et il me dépose à terre. Mes jambes tremblent et je suis complètement terrorisée.

Je regarde le groupe et reconnais Shawn qui s'approche de moi, puis qui se détourne vers Fred et Clarke :

- Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Vous avez vu dans quel état elle est ?

Ils baissèrent tous les deux la tête et Shawn soupire puis s'approche encore vers moi :

- Surtout, ne panique pas !

J'hoche la tête, ne pouvant faire que ce geste. Mais dans quoi je me suis fourrée ? Tout ça n'est pas humain et je dois sûrement rêver. Mais non, idiote ! Bien sûr que non, tu ne rêves pas ! Ils sont tous des créatures surnaturelles ! Ça expliquerait tout, notamment se trajet vraiment terrifiant et irréel.

- Ton père s'est fait enlever, tout comme Gregor.

Ces paroles me paraissent lointaines, alors que je suis entrain de m'évanouir.

At the Heart of a Full MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant