J'étais à bout de souffle, la sueur tel un torrent coulait le long de mes tempes et ma rate ne demandait qu'une pause de quelques minutes, mais c'était une perte de temps que je ne pouvais me permettre. Je n'avais pas encore mis la main sur Liz, ni sur ce qui l'assaillait. Soudain, je trébuchai sur quelque chose et m'affalai par terre dans un bruit étouffé par la vielle moquette qui y avait été installée. 'Drôle de façon de m'imposer une sieste !' me dis-je. J'attendis un peu, en réfléchissant bien, je ne serais d'aucun secours essoufflée et invalide, je décidai donc de rester là un moment, le temps que mon rythme cardiaque se stabilise et que mon point de côté passe. J'avais fait la totalité des deux étages adjacents à la scène, j'étais même retournée, et non sans réticence, là où le gamin était la première fois que je l'ai vu. J'avais ensuite décidé d'inspecter le dessous de la scène, mais rien ; pas un chat. Un soupir m'échappa, un cri retenti. Un cri qui fuit bientôt suivi d'un hurlement singulier auquel le bruit distinct d'une quinte de toux carabinée venait de s'ajouter.
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- « Y/N !!!! » hurla la voix en montant d'une octave. 'Liz', j'entendis alors des petits pas se rapprocher, puis une cavalcade, des vitres ou miroirs se briser, des objets métalliques embrasser le sol... Le boucan se rapprocha, des escalier furent dévalés, un bruit sourd et un feulement : c'était juste devant moi...
Boum
Un bruit sourd retenti juste au dessus de ma tête : la scène !
- « Y/N !! AAAHHHHHHH !!! » hurla Liz. Je remontai donc les escaliers, traversai le couloir des régisseurs et me retrouvai au beau milieu de la scène, mais étrangement, il n'y avait rien. Rien à part des flaques de sang un peu partout. Le gosse l'avait donc prise en chasse...
- « Ma...man... » demanda une petite voix derrière moi. Je me retournai dans un sursaut, ma main droite fermement agrippée à la tringle que je trimbalais, et m'attendais à voir le « cracheur » mais, à la place, un autre petit garçon se tenait en face de moi. Son visage, comme l'autre était un mélange de différents nuances de gris, lequel était marbré par les veines noircies et visibles qui le parcouraient, mais le plus frappant, résidait dans ses yeux. En effet, je ne pense pas être trop loin de la vérité en assumant qu'ils avaient partiellement fondus dans ses orbites. Soudain, un grondement se fit entendre, comme s'il allait exploser d'un moment à l'autre. Toutefois, seules ses joues se gonflèrent et, par peur d'un projectile, je me jetai sur le côté, effectuant une roulade au passage. Cependant, rien ne heurta le sol là ou je me trouvais mais, un cri aigu, presque à la limite de l'ultrason, me déchira les tympans. Mes oreilles bourdonnaient, mais mes autres sens semblaient fonctionnels et, alors que je tentai de me relever, j'entendis un rugissement rauque et entre coupé de toussotements. Quand je retournai la tête vers le gamin qui avait crié, il avait disparût. Alors celui-là n'attaquait pas... c'était une sentinelle alors, prévenant l'autre, l'attirant vers sa prochaine proie. Cela me sembla plausible, et dans ce cas, il me fallait trouver Liz et dans l'ordre des choses, me débarrasser de cette saloperie en premier.Encore une fois, les cris de Liz ainsi que le bruits de ses pas résonnaient dans la salle. Bien, non seulement elle était encore vivante mais en appelant l'autre gosse, il lui avait fait rabattre Liz vers moi : comme quoi, on peut avoir de la chance même dans son malheur. Toutefois, ça voulait dire que j'avais peu de temps pour faire la peau à la sentinelle, mais comment faire et où Diable était-il passé ? Soudain, j'entendis un bruit métallique, je m'en approchai le plus silencieusement possible et, montant sur les cubes misérables qui avaient été les seuls éléments de décors de la pièce, j'observais de mon perchoir l'étendu de la scène ainsi que la partie des coulisses qui se trouvaient derrière : il était là. Se balançant d'avant en arrière sur ses talons, sa tête tombant en arrière à chaque fois qu'il se mettait à trottiner, c'était comme si son coup n'était pas suffisamment musclé pour la maintenir à la verticale lors de ses accélérations, aussi minimes soient-elles. J'avais toujours adoré le premier Assassin's Creed et pour tout dire, je me sentais un peu comme Altair à ce moment là : je m'imaginai déjà sautant du cube, brandissant mon arme, et transperçant ma cible du haut de son crâne pour en suite ressortir de son bas-ventre : un frisson me parcouru.
- « Y/NNNNN !!!! » hurla Liz dont la voix c'était nettement rapprochée. Je devais me dépêcher. A cet instant, le braillard était juste à un mètre du cube dos à moi : c'était maintenant ou jamais !
Mes mains sont moites, mon cœur bat la chamade, mes muscles se raidissent et mes yeux s'écarquillent 'MAINTENANT !'. Je saute, brandis la tringle à deux mains à la manière d'une dague et transperce la de part en part, en commençant par sa tête. Mais, chose étrange, le corps ne s'est pas affaissé... même sous mon poids que la vitesse de la chute avait dû considérablement augmenter.... 'mais alors il... MER' je fut interrompue dans ma pensée par un gargouillement odorant et répugnant qui, quand il toussa, m'appliqua un fond de teint grumeleux rouge sang de bœuf dont je me serais bien passée. Par réflexe, j'avais fermé les yeux et une de mes mains tentait d'enlever le plus gros de la substance, un moment d'inattention qui lui permis de me désarçonner, m'envoyant avec une force incroyable contre un mur, lequel s'enfonça sous le choc, tout en émettant des arcs électriques. Soudain, une lumière aveuglante s'alluma. Je ne voyais plus rien et la seule chose que mes sens me permettaient de savoir, c'était que l'arrière de ma tête me faisait un mal de chien et que des cris perçants retentissaient dans la salle. Au bout d'un moment, mes yeux s'habituèrent à la luminosité, et je pu discerner une silhouette épileptique se tordre dans ce qui de plus en plus, m'apparût comme être un projecteur. Bientôt, après avoir cassé la 'vitre' du projo, l'être s'effondra au sol, son corps encore parcouru par quelques spasmes. 'Alors c'est ça ta faiblesse...' souriais-je intérieurement.
- « AAHHHHHHHHHH!!! » hurla ma sœur. Vu la proximité, je j'aurais dit qu'elle venait de débouler dans la grande salle.
- « LIIIIZ !! JE SUIS SUR LA SCENE, RETIENS LE ENCORE UN PEU !!! » lui répondis-je. Mais comment ce remue-ménage pouvait-il passer inaperçu aux oreille de ce clown ? Ce n'était pas le moment de me perdre dans mes pensées, je devais penser, un plan vite, vite, vi... 'Ah-ha !'. Le projecteur avait beau être cassé, le courant passait toujours, et pour le manipuler, je n'avais qu'à utiliser le tableau électrique que j'avais ouvert lorsque je l'ai heurté après mon vol plané... et il y a une bonne quantité de sang sur la scène.... 'Je suis désolée Liz' soupirai-je. Effectivement, le seul moyen de faire fonctionner ce plan, c'était d'utiliser un appât et moi je devais m'occuper de tirer les ficelles. Je mettais donc mon plan à exécution et laissai traîner les fils dénudés dans la flaque que je ne pensait pas si conséquente. Toutefois, il me fallait encore un moyen de mettre Liz en sûreté tout en amenant cette chose là où je le voulais. Mon regard se posa alors sur l'acteur qui pendait encore au bout de son intestin... 'Et si...' Je me précipitai vers les restes du projecteur, pris un morceau de verre cassé et sprintai vers le cadavre suspendu dont je continuai l'incision ventrale jusque sous sa mâchoire, et après avoir remonté mes manches, tirai un grand coup sur sa trachée. Avec cet ajout, la longueur me sembla respectable pour permettre à Liz de s'y accrocher, à condition qu'elle accepte. Comme touche finale, je me débarrassai du corps pour ne pas alerter Liz puis nouai une petite partie de la trachée pour faire un étriller de fortune. 'Comme ça, elle ne risquera pas de glisser' pensai-je.
- « GRANDE S- » commença-t-elle.
- « LIZ, VIEN MAINTENANT !!! VA AU CENTRE DE LA SCENE LE PLUS VITE POSSIBLE ET ACCROCHE TOI A LA CORDE !!! QUI PEND AU MILIEU !!! SI ELLE COLLE C'EST PARCE QUE J'AI LES MAINS SALES !!! » lui ordonnai-je en hurlant.
- « OKKK !!! » répondit-elle. Je me précipitai pour remettre le courant, montai sur les échafaudages des techniciens, défis le nœud de boyaux et, faisant le cochon pendu sur l'échafaudage, tenais la viscère fermement. Bientôt, je vis Liz monter sur scène, le gosse à une dizaine de mètres d'elle. Elle s'arrêta devant la 'corde' et quand elle l'attrapa, elle fit une grimasse de dégoût.
- « LIZ NE FAIT PAS TA PRINCESSE AU PETIT POIS ET ACCROCHE TOI AUSSI FORT QUE TU PEUX !! » lui ordonnai-je. Elle n'eut pas le temps de répondre, que le gamin arriva sur scène, il s'était arrêté. Et regardait Liz, qui d'un coup sembla beaucoup plus docile et se cramponna au boyaux. Il ne bougeai toujours pas... 'Il fallait qu'elle crie' pensai-je.That's the way the story goes,
- « Y/N REMONTE MOI !!!! REMONTE MOI !!!! Y/NNNN !!!!! » hurla-t-elle désespérée. Et ce fut l'étincelle : sans doute poussé par l'instinct, il s'élança vers Liz et au moment ou il allait l'attraper, je me laissai tomber, entraînant ainsi Liz vers le haut, car bien moins lourde que moi.Pop! goes the weasel
Les cris retentir dans toute la salle mais, il me restait encore à faire monter Liz, et accessoirement à ne pas m'électrocuter. Cette sécurité fut assurée plus tôt lorsque avec un lave-pont, j'avais rassemblé le sang qui se trouvait sous le boyau un peu plus loin. Pour être sûre de ne pas marcher dedans et donc d'être hors de danger. Une fois pied à terre, j'attendais que Liz se soit hissé sur l'échafaudage pour lâcher l'organe et aller la retrouver.
- « LIZ ! » l'appelai-je en courant vers elle, le sourire aux lèvres et les bras grands ouverts, prête à l'enlacer. « J'me suis fais un sang d'.. » je n'eus pas le temps de finir, qu'elle se dégagea de mon étreinte.
- « ME TOUCHE PAS ! C'EST A CAUSE DE TOI QUE TOUT EST ARRIVE !! C'EST TA FAUTE SI J'AI RENCONTRE JACK ! C'EST TA FAUTE SI ON EST LA ! TU M'AS MÊME UTILISER POUR TON PIEGE !! JACK AVAIT RAISON : T'ES QU'UN MONSTRE ! JE T'AI VU SOURIRE QUAND TU COUPAIS LA FILLE !!! T'ES PLUS MA SŒUR !! ELLE EST MORTE !! MORTE !!» hurla-t-elle des larmes de rage coulant le long de ses petites joues roses. Je ne répondis rien, elle avait raison... et, sabordée par la dureté de ses propos, mon cœur s'emplissait peu à peu du flot de remords qui pénétrait par ses avaries. Ma tête se baissa et, comme paralysée, je n'eus pas la force de bouger pour la rattraper... lui dire que j'étais désolée, que je serais une grande sœur modèle, que j'irais toujours voir ses spectacles de fin d'année, que je trouverais du temps à passer avec elle et même lui réparer sa lampe dauphin que je déteste tant et qu'elle adore pardessus tout...You may try to sew and sew,
And never make something regal,
So roll it up and let it go,
Pop! goes the weasel.
- « Liz....Liz...Liz... » appelai-je en sanglotant. Je ne retenais plus me larmes, je n'en pouvais plus... quand je pense que j'avais supplié maman pour me laissé l'emmener à l'opéra, lui changer les idées... même en essayant de toutes mes forces, je n'étais pas capable d'endosser le rôle de la grande sœur modèle, la grande sœur qui protège, qui console... de toute façon, elle ne m'aurait jamais crue si je lui avais dit que c'était on idée de venir ici... non, elle aurait cru à un mensonge...
- « Pauvre, pauvre petite chose... si seule si désespérée... tu vois ce que ça fait d'être abandonné par ceux qui nous sont chers ? Jetés, foulés du pied, relégués au rang de vulgaire merde par ceux pour qui l'on se serait coupés tous les membres ! TU LE RESSENS HEIN Y/N ?! DIS MOI : TU LE SENS CE POIGNARD ?! CELUI QUI TRANSFORME LE CŒUR EN CHARBON, CELUI QUI NE BRÛLE PLUS QUE DE HAINE, CELUI QUI NE CONNAÎT PLUS, NI PITIÉ, NI LOYAUTÉ ! LE CŒUR D'UN MONSTRE ! »
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lectrice x Laughing Jack : arc 1 Phobia
Fanfiction« TU PEUX FUIR MAIS TU NE POURRAS PAS TE CACHER Y/N !!! » hurla-t-il alors que nous nous enfoncions avec ma sœur dans les couloirs de l'opéra.