three

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D I A N A    B L U M E 



Ma tête reposant sur la paume de ma main, je tente de rester éveiller. Nous sommes en musique et dieu sait à quel point cette matière m'endort. Pas que je n'aime pas la musique, mais Madame Shifferd est tellement ennuyante. Sa façon de parler lentement et ses manies de vielle peau m'agacent fortement. Et je ne parle même pas de sa voix bien trop aiguë à mon goût. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne parle pas, mais crie. C'est un vrai supplice de rester assis dans son cours et ne pas prendre ses jambes à son cou pour fuir cette horrible femme. 

Alors pour passer le temps, je dessine sur mon cahier. Je colorie les carreaux à l'aide de mon stylo bleu, fais des animaux, des fleurs ou gribouille n'importe quoi. J'adore la musique, mais là, au lycée, c'est plus intense qu'un cours d'esclavage. J'exagère ? Oui, c'est vrai, mais je vous mets à l'épreuve de passer une heure en compagnie de Madame Shifferd. Je suis certaine que vous comprendrez mon état et que vous partagerez ma douleur.

Je suis assise à côté de Steve. Il est le genre de garçon à se croire au-dessus de tout le monde. Monsieur se croit tout permis parce que son cher papa chéri est le directeur d'une des plus grosses entreprises de Londres, mais surtout parce qu'il est putain de riche ! Je suis certaine que toutes les personnes dans ce monde voient de quel genre de gars je parle, n'est-ce pas ? J'aurais bien voulu changer de place, mais notre horrible prof nous a placés, à mon plus grand malheur. Kiara est placée deux rangs derrière moi, au dernier pour être précise. On tente de communiquer, mais Shifferd à de bons yeux pour son âgé plutôt avancé. 

J'attends donc que la sonnerie résonne pour sortir de cette salle que je hais tant depuis que je suis entrée au lycée. Oui oui, parce que depuis trois ans, j'ai toujours Madame Shifferd comme prof de musique. La chance est avant moi ! Remarquez mon incroyable ironie bien sûr. C'est quand la vieille femme que je ne porte pas dans mon cœur nous demande d'écrire son cours que la sonnerie résonne dans le lycée, à mon plus bonheur. Comme toutes les personnes un minimum censées, je ne prends pas la peine de prendre le cours et quitte la salle, soufflant de bonheur. Fin du cours, mais surtout fin de journée. J'attends Kiara qui me rejoint et nous nous dirigeons vers les casiers.


— Mon dieu, c'était horrible !

— Encore quatre mois et demi et on fichera le camp de ce lycée.

— Et si on n'a pas notre bac ? On repique et rebelote, une année de plus.

teachings [njh]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant