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D I A N A B L U M E





Une semaine. Sept jours que je ne l'avais pas vu. Niall n'était pas revenu me donner des cours et je savais très bien pourquoi. Mais on avait fait un pacte ! Il devait m'aider jusqu'à la fin de l'année et moi me donner tous les moyens pour remonter mes résultats en maths. Est-ce que c'était une bonne raison pour qu'il revienne ? Je ne pense pas. Cette fameuse soirée avait en quelques sortes dégénérée. Bien que personne ne se soit battu, nous avions fait certaines choses qui ne pouvaient pas s'annuler. On ne pouvait pas retourner dans le passé et changer les choses, mais de toute façon, je n'en avais pas envie. J'avais aimé le sentir près de moi, de passer mes mains dans ses cheveux, d'avoir mes lèvres sur les siennes. J'avais aimé tout ça et est-ce vraiment un crime ? Je ne suis pas amoureuse de lui, non. Je suis juste follement attirée par le blond. Je n'ai aucun sentiment pour lui, je ressens juste une forte attirance, rien de plus.

Il est vrai que lors de cette soirée, j'aurai pu me contenir et ne pas le chercher, mais ce petit jeu m'amusait et je savais que ça le rendait fou. Alors j'avais continué et tout s'est enchaîné. Je ne contrôlais plus mes gestes tout comme mes paroles. J'avais dit des choses que je n'aurais jamais pensé dire à haute voix un jour. Il me rendait folle, il m'obsédait et je savais que par sa faute, je commençais ma descente aux enfers.


— Mademoiselle Blume ?

— Oui ?

— Pouvez-vous répondre à ma question ?

— Hum...

— C'est bien ce que je pensais. Reprenez-vous ou vous aurez de sérieux problèmes pour la suite.


C'était plus facile à dire qu'à faire. Je souffle et tente de suivre le cours de monsieur Santiago. J'adore l'histoire, mais depuis une semaine, je me fiche de cette matière. Je me fiche des cours. Je me fiche de tout. Seul lui a de l'importance depuis sept jours et ça me fait peur. Comment peut-il avoir une telle emprise sur moi ? Comment est-ce possible ? On se connaît à peine. La première fois que l'on s'est vu, c'était il y a seulement deux semaines et demi. Il est en train de me tuer de l'intérieur et merde, ça me fait peur !





         





Je jette mon sac dans le hall de la maison et me dirige automatiquement vers la cuisine. Je prends une pomme et croque dedans avant de m'installer dans le canapé, devant la télévision. Je zappe les chaînes à la recherche d'un bon programme en vain. Il n'y a rien d'intéressant, je mets donc une chaîne musicale et prends mon téléphone portable. Je traîne sur les réseaux sociaux alors que l'on sonne à la porte. Je me lève du canapé, ma pomme à la main. Qui ça peut être ? Ma mère est au travail tout comme mon père et personne ne m'a prévenu que quelqu'un allait passer à la maison. Lorsque j'ouvre la porte, je reste surprise de le voir ici.


— Une semaine connard. Une semaine que tu n'es pas venu alors que l'on a passé un pacte. Tu crois que j'ai que ça à faire d'attendre un gars pour remonter ma moyenne de maths ? Bah non, alors si tu n'avais pas le courage de venir clairement me dire en face que tu ne voulais plus me donner des cours, pars d'ici.

— Je vois, tu es énervée.

— Il y a de quoi ! Je comptais sur toi pour m'aider en maths, mais toi Niall, tu te fiches pas mal de m'aider à avoir mon bac.

— C'est bon, tes nerfs sont calmés, on peut aller bosser ?

— Et tu crois que tu peux te repointer comme ça ? Comme une fleur ? Mais tu rêves !

— Je suis désolé, ça te va ? Je n'aurais pas dû te laisser tomber, mais je n'avais pas envie de venir te donner des cours après ce qui s'est passé.

— Alors tu n'avais qu'à téléphoner et dire que tu ne pouvais plus me donner des cours !

— Je ne pouvais pas.

— Ah oui et pourquoi ? Monsieur est à la fac et n'a même pas le temps de passer un coup de fil ?

— Je ne pouvais pas parce qu'on avait fait un pacte et je ne suis pas le genre de personne à abandonner. Alors maintenant, soit on se met au travail, soit je pars d'ici et tu n'aurais plus personne pour t'aider.

— Tu fais chier...


Je le laisse finalement entrer et referme la porte directement. Je lui montre le salon, ne voulant pas monter au premier étage pour travailler. Je m'installe dans le canapé et termine ma pomme alors que le blond sort des papiers de son sac. Aucun de nous ne parle et c'est peut-être mieux ainsi. « Lis ça et fais ces exercices. » Il est tellement froid... Finalement, peut-être que je n'aurais pas dû le chercher lors de la soirée, parce que désormais tout est différent entre nous. Je prends la feuille qu'il m'a tendue et la lis d'une traite. Je fronce les sourcils, ne comprends rien du tout. J'ai l'impression que c'est du chinois et le blond à ma droite le remarque puisqu'il me demande ce qu'il y a. Je lui réponds sincèrement et il sort un crayon de sa trousse avant de marquer une expression algébrique sur une feuille, m'expliquant comment faire. Il parle encore et encore et j'ai rapidement arrêté de suivre ses explications.


— Diana, tu m'écoutes ?

— Je ne peux pas.

— Qu'est-ce que tu ne peux pas ?

— Laisse tomber, d'accord ?

— Diana ? M'appela-t-il.

— Quoi ?

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, laisse, s'il te plaît.

Je vois, ça a un rapport avec l'autre jour.

Évidemment que ça un rapport avec cette soirée ! Putain, tu ne comprends rien. Tu ne comprends pas que tu me rends dingue ! M'énervais-je toute seule. Ça fait seulement deux semaines et demi que je connais ton existence, mais je n'y arrive pas. Je pense toujours à toi et bordel, ça me fait peur ! C'est la première fois que ça me fait ça, c'est la première fois que je suis autant attirée par quelqu'un. Tu crois que c'était voulu ? Et bien non. Je voulais juste augmenter ma moyenne de maths et voilà ou j'en suis aujourd'hui. Pourquoi toi Niall ? Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur toi ? Ça ne pouvait pas être un de ces vieux types qui répugnent ? Au moins, ça aurait été plus simple, soufflais-je. Tu sais quoi, pars. Sors d'ici parce que je ne pourrais plus résister, je ne pourrais plus me retenir. Alors quitte cette maison, s'il te plaît.

— Diana...

— S'il te plaît Niall, pars. J'ai besoin d'être seule.


Le blond ramassa ses affaires et se leva du canapé. Ma tête entre mes mains, je pouvais sentir son regard sur mon corps, me brûlant la peau. Il quitta finalement la maison sans un mot, soufflant simplement avant de franchir la porte. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus me contrôler depuis qu'il était apparu dans ma vie. Il avait fait apparaître quelque chose de nouveau en moi et je savais que désormais, je ne pourrais plus totalement être la même fille qu'avant. Parce que depuis qu'il faisait partie de ma vie, il m'avait rendu complètement folle. Folle de lui et je savais que je pourrais faire n'importe quoi pour le voir. J'étais accro à lui et ça ne m'avait pris que deux semaines et demi. Il était devenu ma drogue qui me consumait.


T O B E C O N T I N U E D

teachings [njh]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant