Metamorphosis - La Morsure sacrée

Chapitre 1 - La rencontre

Cette histoire se déroule vers la fin de 19 ème siecle.

Elle fuyait. Ils allaient la rattraper. Elle accéléra sa course. Dans la chaleur étouffante de l'après midi, elle courait à travers la forêt de vieux chênes et d'arbres exotiques de l'Amazonie. Les lianes et les racines gênaient sa course mais, Kiera, habituée depuis l'enfance à cette jungle sauvage et dense, se déplaçait aussi gracieusement et agilement qu'un guépard. Elle jeta un coup d'œil derrière elle et vit que les hommes à sa poursuite se rapprochaient dangereusement. "Si ils me rattrapent, je suis finie..." se dit-elle. Malgré sa souplesse apparente, Kiera était ralentie par le poids des armes qu'elle transportait. Elles se trouvaient dans un sac énorme attaché à son dos par des sangles. Ces armes étaient celles qu'elle avait volé à ses poursuivants. Il y en avait de toutes sortes : pistolets, mitraillettes, fusils, ... Elle continuait d'avancer lorsqu'un vieil arbre tombé au sol lui barra la route. D'un bond, Kiera franchit l'obstacle mais rata son atterrissage, trébucha puis tomba la face contre terre. Down.

Les armes à feu se trouvant dans son sac de fortune s'éparpillèrent sur le sol. Les hommes approchaient. Elle n'avait plus le temps de fuir. Kiera rassembla rapidement les armes et les dissimula dans un bosquet feuillu. Puis elle se releva et, apercevant un grand if, elle l'escalada en prenant appui sur les branches les plus basses. Vivement, elle atteint les hauteurs et se cacha dans les feuillages. Au sol, les hommes arrivaient :

-" Où est elle, demanda le premier d'entre eux.
- Cette petite sotte a réussi a nous échapper, répond un second, grand et fin.
- Elle ne doit pas être bien loin, dit un autre très musclé, continuons de la chercher. Toutes ces armes sont notre unique et dernière cargaison.
- Cette fille est trop rapide, nous arriverons jamais à la rattraper...
- Non ! On continue les recherches ! On se sépare, cria celui qui semblait être leur chef. Vous deux, avec moi. Les autres, regroupez-vous. Et trouvez-la moi ! "

Le groupe se sépara et partit sans lever la tête vers l'arbre où elle s'était cachée. Peu à peu, les bruits de pas s'éloignèrent. Kiera reprit son souffle et jeta un regard circulaire autour d'elle. Au milieu de la voûte de sombres branchages, elle se tenait aux aguets. Elle finit par entendre le ruissellement de la rivière qui se trouvait au sud. C'était le Rio Madeira qui prenait sa source dans l'Amazone. Elle pourrait aller s'y rafraîchir plus tard dans l'après-midi.

Découvrant le paysage, elle vit les arbres qui se dilataient telle une mer d'émeraude. Certains répandaient un chaud parfum exotique dans l'air humide de la forêt. Une brise balaya le sous-bois dans un bruissement de feuilles. La lumière traversait le couvert des arbres par des rayons de soleil se trouvant ça et là. Toute une variété de feuilles s'agitait au-dessus de Kiera, portée par de larges troncs dont les racines s'enfonçaient dans le sol couvert de mousse et d'herbe grasse. Les broussailles incessantes faites de lianes et de lichens se rajoutaient à cet univers de plantes multicolores.

C'est dans ce monde que Kiera Lykan avait grandi, élevée par son grand-père et son grand frère. Vivant à l'écart de la société, ils habitaient près d'un petit village, dans un coin reculé de l'Amazonie. En aventurière avisée, Kiera avait commencé à explorer les recoins de cette jungle dès ses premiers pas. Elle avait appris à s'y adapter : monter aux arbres, courir des kilomètres, sauter de branche en branche, trouver n'importe quels fruits et légumes comestibles,... Tout cela était dans ses cordes jusqu'au jour où elle dûe...

Au bout de quelques temps, Kiera se décida à descendre de l'arbre où elle était perchée. Elle prit la direction qu'avaient pris le chef des trafiquants et ses deux hommes. Ils n'étaient pas loin et en se pressant un peu, elle ne tarda pas à les entendre, toujours en train de pestiférer contre elle. Sans s'arrêter de marcher, elle attrapa au passage une longue liane et se baissa pour prendre une pierre d'une taille non négligeable... Les trois hommes, devant elle, s'étaient stopper pour reprendre leur souffle. Elle en profita.