Metamorphosis - La Morsure sacrée

Chapitre 4 - Révélation

Kiera était assise sur un sofa en face de son grand père. Erwan était à ses cotés, lui tenant la main. En effet, depuis leur visite dans la maison de Hank, Erwan lui trouvait l'air extrêmement pâle. Bien que cela ne soit pas si surprenant après avoir vu un tel massacre, Erwan s'inquiètait un peu pour la santé mentale de sa soeur. Elle n'avait pas prononcé un seul mot depuis qu'ils s'étaient tous rejoints à la maison de Beretha, où Hank et leur grand père recevaient leurs soins. Erwan avait même demandé à Kervens d'essayer de lui parler, ce qu'il avait fait sans succès. Elle avait même pas daigner les regarder une seule fois. Erwan avait prié Kervens d'attendre dehors car il savait que leur grand père ne l'aimait pas. Hank dormait donc dans une des chambres sous la surveillance de Beretha, la soigneuse du village, pendant que Erwan, Kiera et leur grand père se réunissaient dans le salon. Justement, il finissait de raconter son aventure et comment il s'était évanoui sur un violent coup de poing du chef des trafiquants. Erwan soupira, attristé qu'il n'y eut aucun témoin du carnage qu'avait engendré l'animal sauvage. Qui qu'il soit, il devait être très gros et très dangereux. Peut-être même était-ce celui qui avait mordu Kiera...

Les retrouvailles en famille s'étaient faites dans le calme et sans effusion. Sans dire mot, le grand père avait serré Kiera dans ses bras et embrassé le front de Erwan. Puis il les avait invité à s'asseoir. Arnold Johnson était un homme calme et austère à l'âge sage bien avancé. Il tenait sa petite ferme dans ce milieu exotique, heureux et veuf depuis de longues années. Cela faisait douze ans qu'il élevait seul Erwan et sa soeur. Aimant, il les considérait comme ses propres enfants. Il avait toujours pris soin d'eux, transmis tout ce qu'il savait du monde avec amour et les avait éduqués selon des codes de bienséance très carrés. Pendant des années, cela avait fonctionné mais depuis quelques temps, les choses s'étaient mises à se détériorer. Erwan, toujours travailleur et sérieux, s'était mis à sortir sans arrêt avec toutes les jolies filles du village et sa petite Kiera, pleine de vie et malicieuse, s'était mise à fréquenter Kervens le petit voleur de la forêt, avec plus d'ardeur. Il savait qu'elle sortait souvent secrètement avec lui la nuit pour préparer des mauvais coups et n'aimait pas ça. Et bien sûr, Arnold avait eu raison car depuis quelques jours la chance avait tourné. Avec pour origine l'accident de Kiera.

-"Kiera, continua Arnold, tu étais là. Qu'est-ce que tu faisais là et pourquoi ces hommes te cherchaient ? Tu as mis en danger beaucoup de monde et Hank a été blessé à cause de tes actes ! De plus, tu t'es mise en danger toi même en allant au devant de l'ennemi. Je veux des explications immédiatement."

Aïe. Elle était mal. Elle allait devoir trouver une réponse claire et persuasive... Et vite. Que dire ? Que répondre ? Elle ne pouvait leur faire part de la vérité, cela mettrait la vie de Kervens en péril. Déjà, son grand père le détestait. Elle improvisa une réponse :

-"Hier... Je me promenais dans la forêt... Avant de me faire mordre... Et...

Erwan et son grand-père écoutaient attentivement. Elle parla avec plus de vigueur.

- Et j'ai vu cet homme arrivé. Celui avec un bandeau sur la tête. Au début il m'a semblé gentil et m'a demandé où se trouvait le village. Je lui ai donc indiqué le chemin. Et c'est alors que...

Elle s'arrêta et baissa la tête.

- Que quoi Kiera, que s'est-il passé, s'enquit Arnold.
- Il m'a attrapé et... Il a essayé de me violer. Alors je l'ai frappé avec une pierre et je me suis enfuie. Je ne pensais pas que c'était le chef de tout un gang..."

Son grand père se leva d'un coup. Il se prit la tête entre les deux mains en férocifiant toutes sortes de menaces. Cette fois, il était énervé pour de bon. Kiera n'osa plus rien dire. Erwan lui se contentait de fixer intensément Kiera. Il n'avait pas cru un seul mot de ce qu'elle avait dit. Arnold se stoppa d'un coup et dit d'un air compatissant :