Chapitre 150

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Pour le coup j'ai pas du tout envie de répondre à ça, il faudrait que je lui dise que mon grand père est décédé et je vais m'écrouler dans ses bras, non merci, je retourne la question


Moi : Et toi ?

Lucas : J'aime bien passer par ici quand j'ai le temps et vu qu'aujourd'hui je ne commence qu'à 14h je voulais manger dehors avant de partir travailler

Moi : Ah, d'accord (je crois qu'à ma voix on peut facilement deviner que je suis en mode déprime)

Lucas : Je peux ? (il montre le banc du doigt)

Moi : Oui bien sûr


Il s'assoit à côté de moi et ne dit rien. On reste un moment comme cela


Lucas : Tu n'as pas de vue comme cela sur Paris hein ?

Moi : Oh, si, faut juste connaître les bons endroits. Puis je ne suis pas tout le temps sur Paris, je vais dans plein de villes, je vois un tas de choses, c'est pas mal aussi

Lucas : Qu'elle est la ville la plus belle que tu aies vu ?

Moi : En France ?

Lucas : Oui

Moi : Elles sont toutes magnifiques. Mais Strasbourg est mon coup de cœur plus que Lyon même

Lucas : Je n'y suis jamais allé

Moi : Il faudrait que tu y ailles, pour la période de noël

Lucas : Je n'ai personne pour venir avec moi

Moi : Ah...

Lucas : Oui... Dis, je mange seul à midi, je peux t'inviter manger, tu me tiendras compagnie au moins ?

Moi : Si tu veux (aucune conviction n'est dans ma voix)

Lucas : Merci. Tu as une voiture ?

Moi : Non, je suis venue en métro

Lucas : Tu t'es arrêté où ?

Moi : Je sais plus trop

Lucas : Ah... Bon, on y va ?

Moi : Oui


On se lève tous les deux puis je le suis jusqu'à sa voiture et il m'emmène dans un restaurant prêt du Rhône. Très bon restaurant par ailleurs, je paie ma part, oui je n'aime pas qu'on me paie le restaurant, je me sens toujours redevable après. On sort du restaurant puis on se balade le long du Rhône, il arrête ce moment pesant de silence


Lucas : Qu'est-ce que tu as ?

Moi : Comment ça ?

Lucas : Tu n'es pas la Sara souriante, heureuse et ravissante aujourd'hui

Moi : Ah...

Lucas : Est-ce que ça a un rapport avec la raison pour laquelle tu es venue ?

Moi : (je m'arrête) Mon grand père est décédé (je baisse la tête) Voilà pourquoi je suis venue, je l'ai vu dans ses derniers instants et je (les larmes dévalent maintenant mes joues) je suis effondrée...


Une larme tombe au sol, sans attendre Lucas me prend dans ses bras. Et je pleure, je pleure...


Lucas : Je suis désolé, je ne savais pas, si j'aurais su je t'aurais laissé tranquille tout à l'heure, je suis désolé

Moi : (entre deux sanglots) C'est pas grave, tu n'y es pour rien


Je pleure et une fois que je suis calme il pose ses mains sur mes joues et lève ma tête pour que je le regarde dans ses yeux d'un magnifique vert clair et pleins de compassion


Lucas : Il aura eu une belle vie non ? (j'hoche la tête) Il a eu une femme, des enfants, des petits enfants et sûrement la plus belle petite fille qu'il puisse exister


Il pose son front contre le mien et s'approche dangereusement de mes lèvres puis fini par déposer un léger baiser dessus. Par un instant de folie je me laisse faire face à ce baiser qu'il prolonge puis une fois nos lèvres détachées je le regarde. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je repousse rapidement le corps devant moi « Je... Je ne peux pas » dis-je avant de me mettre à courir tout en pleurant à chaudes larmes. Une fois à une distance que j'estime assez éloignée je reprends mon souffle car je viens de constater que courir et pleurer en même temps n'est pas une chose très facile, je me retourne. Je crois l'apercevoir de loin. Je me tourne de nouveau puis par en direction du métro. Il faut absolument que je rentre, c'était une très mauvaise idée de rester dehors. C'était même une très mauvaise idée de descendre sur Saint Etienne, tout cela m'a rendue encore plus triste que j'aurais pu l'être en étant restée sur Paris. Il faut que je rentre, absolument, tout de suite, maintenant. Je prends le métro en vitesse puis presse le pas pour rentrer chez ma cousine. Il n'y a personne. Je monte dans ma chambre et rassemble tous mes affaires en vitesse dans ma valise. Je dévale rapidement les escaliers, cherche un stylo puis prend le papier de ce matin et marque un rapide mot « J'ai préféré rentrer plus tôt. Merci de m'avoir accueilli, gros bisous » Je ferme la maison et cache les clés. J'envoie un message à Coralie pour la prévenir de la localisation des clés puis je file dans le métro et direction la gare. Quelques heures plus tard je suis sur Paris. C'est Matt qui m'attend à la gare quand je le vois, je cours, je cours jusqu'à presque en tomber puis je me loge dans ses bras. Il passe sa main dans mes cheveux et me serre contre lui « Matt » dis-je la gorge nouée, j'ai tellement envie de pleurer. Cette journée est tellement horrible.


Matt : Ça va aller, je suis là Sara, je suis là


Il me regarde, passe une main sur ma joue et dépose un chaste baiser sur mes lèvres. S'il savait qu'il a quelques heures de ça quelqu'un d'autre a fait la même chose à cause d'un de mes moments de faiblesse... Je me blottis de nouveau dans ses bras, j'en peux plus. Je suis vraiment au bord des larmes, elles sont prêtent à dévaler d'un moment à l'autre sur mes joues. « Aller viens, on rentre » dit-il d'une voix plus rassurante que jamais. Je sors de ses bras puis le suis jusqu'à la voiture. Il me conduit chez lui, une fois là-bas...

Une belle retrouvailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant