Chapitre 156

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( A écouter avec ceci si possible : )

Bah j'aurais préféré ! Merde ! Deux ! Ils sont deux ! Un encore ça allait, mais deux ! Deux ! Elle parle encore mais je n'écoute pas, deux. Deux, pas un, deux. Pas un problème non, deux problèmes. Pas une galère, non, deux galères. Pas une révélation, non, une double révélation. Il va falloir que je fasse à Matt une double révélation. Donc deux fois plus de poids sur mes épaules, donc deux fois plus de risque qu'il me rejette totalement. Deux fois plus de risque que ces enfants ne puissent pas vivre correctement. Deux fois plus de risque que je sois une mère horrible. Ce qui me semble être peu de temps après cette annonce la gynécologue enlève sa sonde et nettoie mon ventre. Elle m'invite à m'assoir à présent sur la chaise. Elle m'explique un tas de truc que je n'ai pas retenu puis me dit que la présumée date d'accouchement est vers fin juillet début août 2016. Puisqu'en fait je suis déjà enceinte de 2 mois un peu plus soit environ 9 semaines. Elle me donne une photographie de l'échographie que je suis presque sûre de jeter  à la poubelle en rentrant puis je sors de chez elle. Je m'assois sur les escaliers, pose mon sac et sors l'échographie. Je regarde ces deux embryons. Même si l'on voit déjà deux petits corps je dirais, enfin j'en aurait surement mieux su si je l'avais écouté. Merde. J'ai maintenant deux jumeaux sans avenir dans mon ventre. Un Matt qui ne le sait même pas. J'ai même plus la force de m'occuper de moi, comment est-ce que je peux m'occuper de ces enfants ? Des larmes coulent sur mes joues. Je suis partagée entre la colère et la tristesse. Je suis triste puisque ces enfants n'ont rien pour eux. Je suis en colère puisque je suis enceinte, je suis en colère pour avoir perdue Matt alors que je suis enceinte. En fait je n'en veux pas de ces enfants. Ils n'ont même pas de père ! Je déchire cette échographie, me lève et prend mon sac en trombes puis commence à courir, je traverse cet amas de voiture devant moi et déboule sur la route. Quand un gros bruit sonore se fait entendre, un bruit tel un klaxon. Je me retourne, vois une voiture et une énorme douleur me traverse la jambe. Une douleur que je n'aurais jamais pu imaginer être aussi violente. Une douleur horrible, comme si l'on m'avait brisé l'os. Ma vision me joue des tours, j'ai l'impression de quitter le sol et d'atterrir violemment sur quelque chose. Mes yeux ne répondent déjà plus quand j'ai cette impression. Puis plus rien, cette douleur. Et le néant.

Lorsque mes yeux décident enfin de s'ouvrir je ne vois tout d'abord pas, ou du moins assez flou. Lorsque ma vision revient à la normal je vois tout d'abord des murs gris. Et en regardant plus près de moi je vois une jambe dans le plâtre, je bouge la tête et me regarde de haut en bas. C'est ma jambe. Je regarde mes mains j'avais des bandages un peu partout. Je touche mon visage, je ne semble pas avoir quelque chose d'anormal. Je tourne ma tête à gauche et je vois Matt, je tourne ma tête à droite et... Quoi ?! Matt ?! Qu'est-ce qu'il fou là ?! Dans ? Je regarde autour de moi. Dans ma chambre d'hôpital. Je le regarde aussitôt. Il lève la tête de son portable et ouvre grand les yeux puis se précipite vers moi


Matt : Sara !! Je vais appeler le médecin attend


Il se penche au-dessus de moi puis appuie sur le bouton qui pendait au-dessus de ma tête, et qui m'a fait assez peur quand il l'a lâché d'ailleurs, je pensais qu'il allait me tomber dessus


Moi : Qu'est-ce que je fais là ?

Matt : Tu as eu un accident

Moi : Ah. Depuis combien de temps je suis là ?

Matt : Deux jours

Moi : D'accord


C'est alors qu'un homme entre dans la pièce, il semble être le « médecin »


Médecin : Bonjour madame, comment allez-vous ?

Moi : Ça peut aller

Médecin : Est-ce que vous avez mal quelque part ?

Moi : Non

Médecin : (il s'adresse à Matt) Je vais devoir lui parler un peu, je vous demanderais de sortir un instant (il me regarde) à moins qu'elle soit contre

Moi : (je regarde Matt, ses yeux me supplient de rester) Non c'est bon, il peut rester

Médecin : Très bien, donc vous avez été renversée et par chance vous n'avez que votre jambe cassée, quelque égratignure et des points de sutures mais ça peut aller. Le conducteur a freiné et vous n'êtes pas passé par-dessus la voiture mais le choc fut violent. D'après lui vous étiez en train de courir puis vous avez déboulé sur la route. Quant aux bébés nous n'avons pas détecté d'anomalies à cause de cela


Quand aux bébés, j'avais totalement oublié que je suis enceinte et encore plus totalement oublié que je ne l'avais pas dit à Matt. Et la dernière chose dont je me souviens c'est de mettre mise en colère à cause de ça. C'est sûrement à cause de ça que j'ai eu un accident. Je tourne mon regard vers Matt, Matt qui semblait pour le moins assez bouleversé, je m'empresse de répondre au médecin pour qu'il parte au plus vite


Moi : (en hochant la tête) D'accord

Médecin : Très bien, je vais revenir avec des infirmières

Moi : D'accord


Il part et me laisse Matt et moi. Matt lève un sourcil et me lance un regard interrogateur. Je baisse la tête. Encore une fois honteuse de ne lui avoir rien dis


Matt : T'as rien à me dire par hasard ?


Et je ne sais par quel moyen mais je pleure, je pleure de honte et de tristesse, et non plus de colère


Moi : Si

Matt : Alors ?

Moi : Je suis enceinte (je lève la tête) de toi

Matt : De moi ?

Moi : Bah oui de toi ! Merde ! Forcement de toi ! Puisqu'il n'y a que toi ! Il n'y a que toi depuis 15 ans putain ! Et pourquoi tu le comprends pas ça hein ?! Pourquoi ?! (je pleure de plus belle)

Matt : (il se lève et vient s'assoir à côté de moi) Calme toi Sara, pleure pas. Ne t'énerve pas, ne te mets pas dans des états comme ça (il essuie mes larmes)

Moi : (je rejette violemment sa main) Tout ça c'est à cause de toi !


Il s'écarte de moi après ces paroles et me regarde, plus surpris que jamais. Il se lève puis me dis « Je vais prévenir tes parents, on reparlera de ça plus tard, quand tu seras calmée et en bon état. » il part. Quelques minutes après les infirmières arrivent ainsi que le médecin. Ils me parlent un peu puis vérifient si tout vas bien. Je ne leur pose aucune question, je n'ai pas envie. Ils repartent après un quart d'heure environ je dirais puis une fois partis ma mère débaroule dans ma chambre.

Une belle retrouvailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant