lost boys [bxb]

Chapitre 12.

Où Eden assiste à un conflit encore plus piquant que le wasabi.

« - Pardon ?, je murmure, la voix tremblotante. »

Je regarde Sacha, juste devant moi, qui me regarde avec tristesse. Je refuse d'accepter ce qu'il vient de me dire. Je me tourne vers les garçons, assis sur les troncs autour du feu, à quelques mètres de là, en attendant que l'un deux me dise que tout ça n'est qu'une mauvaise blague. Mais rien n'arrive. Ses traits sont tendus et sa voix ne trahissait aucun amusement. Je recule d'un pas.

« - Pourquoi tu ne m'as rien dis ?

- Eden, écoute..., commence t-il.

- Pourquoi tu ne m'as rien dis, Sacha ?

- Je ne suis au courant que depuis quelques jours, et je ne voulais pas t'apporter encore plus de soucis, après ce qu'il s'est passé avec Josh je... »

Il ne finit pas sa phrase et soupire à la place. Il va partir. Il savait qu'il allait partir mais il ne m'a rien dit. Tous les autres étaient visiblement au courant mais personne ne s'est dit " Tiens, prévenons Eden ! ". Je me sens trahi et blessé.

« - Tu pars dans combien de temps ?

- À peine un mois...

- Putain. »

Ma lèvre inférieure se met à trembler légèrement et je me reprends aussitôt, affichant mon habituel air impassible. La plupart du temps, il est naturel, parce que je me contrefiche de ce qu'il y a autour de moi. Mais parfois, il me sert de masque, comme c'est le cas ici. Je ne veux pas afficher à quel point l'idée de perdre Sacha, même s'il nous reste un mois devant nous, me fait paniquer. Je ne sais pas ce qu'il se passe pour que je réagisse comme ça. On ne s'était pas adressé un mot depuis notre baiser, bien que Sacha ait tenté de m'envoyer des messages plusieurs fois, et c'était très bien comme ça. Si je suis venu ce soir, c'est parce que Jaymi m'a dit qu'il ne serait pas là. Et là, après 5 jours de silence radio, il me parle pour m'annoncer qu'il allait partir. Je déteste ce que je ressens à cet instant précis, un mélange de peur, d'incompréhension et d'impuissance, que je ne connais que trop bien. Je déteste être impuissant. Et là, alors que je vois ses yeux briller dans le noir, c'est comme ça que je me sens. Je déteste cette chienne de vie qui s'acharne à vouloir me voler tout ce auquel je tiens. Mais ce n'est pas le moment de me morfondre.

Pour le moment, je retourne vers le feu de camp, attrapant le poignet du brun pour l'emmener avec moi. Je l'abandonne là et me perche sur un rondin de bois, les bras croisés. Je glisse ma main dans ma poche de veste et récupère ma plume, que je place à l'arrière de mon oreille. Je me racle doucement la gorge avant de sourire un peu.

« - Bien, les garçons, vous êtes visiblement tous au courant que La Plume va nous quitter. »

Ils hochent tous la tête et je fronce les sourcils en voyant le petit sourire qui se dessine sur les lèvres de Bon Zigue.

« - Or, il nous reste un mois. »

Ils me regardent tous, ne semblant pas comprendre où je veux en venir.

« - Vous savez ce que c'est, un mois ?

- 31 jours ?, tente La Guigne.

- 30 en fait pour ce mois-ci, mais oui. 30 jours, et 29 nuits.

- Et ?, Jumeau 1 semble s'impatienter.

- Ça signifie qu'on a 30 jours 29 nuits pour faire vivre à La Plume tous ce que nous avons partagé ensembles ces 2 dernières années, pour lui montrer ce que c'est, d'être un garçon perdu. »