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•Cela fait désormais 16 mois que je suis enfermée, derrière ces barreaux. Il ne me reste plus que 2 mois à tenir, en revanche, Sanaa a été libérée aujourd'hui.

Ce soir là je me retrouvais seule dans cette pièce, croyez-moi, j'ai bien pleuré!

***

Karima: Oh la Zayan! Tu viens? La promenade est terminée

Moi: J'arrive

Karima: Fais pas cette tête, il te reste quelques semaines.

Moi: T'sais grosse, j'crois que ça va me manquer.

Karima: J'comprends c'que tu veux dire, mais la liberté ça a pas d'prix

Moi: De quelle liberté tu m'parles? Celle de s'niquer la santé en bas des blocs? Allez Kam's te voile pas la face

Elle acquiesça et nous rejoignîmes nos cellules respectives.

Je partageais la mienne avec Louise, une petite babtou de Paris même qui m'empêchait de dormir chaque nuits à cause de ses reniflements. Depuis son arrivée je ne lui avais même pas adressé la parole quand j'y repense...

Au fait, j'ai un téléphone grâce à Rays. Ce gars a pris tellement de risques pour ma gueule, pourtant c'est plus fort que moi, y'a quelque chose qui bloque.

Bien sûr, il ne s'est pas réveillé un matin en se disant qu'il allait me ramener un téléphone, nan. J'avais simplement besoin de parler à Amir, je ne pouvais pas tenir autrement, alors j'ai fait cette demande à Kenza qu'elle a transmit à Rays, mon égaux a prit un sacré coup mais il était hors de question de demander cela à Nayl ou Islam qui ne m'avaient pas calculés durant toute cette année et demi.

Du coup, oui, j'ai reparlé à Amir et tout s'est arrangé.

***

Voilà, aujourd'hui avait lieu ma dernière promenade. Avec énormément de nostalgie, je fis le tour de la cour et un rassemblement prit place autour de moi.

Les au revoir terminés, je rejoignis ma cellule pour ranger tous mes habits et décrocher mon drapeau Algérien.

Louise: Tu pars?

Moi: Demain

Louise: T'en a de la chance!

Moi: T'inquiète, tu tiendras le coup

Louise: J'en ai encore pour un an

Moi: Intègre toi et ça passera vite, crois-moi. C'est pas en pleurant que tout s'arrangera Louise, pleure un bon coup et garde la tête haute y'a rien d'mieux

Elle sourit et s'allongea dans son lit.

Moi: Dès demain tu pourras prendre mon lit, tu verras, en haut c'est mieux

Elle: T'es une fille forte Zayan

Je lui mis une tape sur l'épaule et monta dans mon lit, le coeur léger.

***
Les rayons du soleil m'avaient réveillés, je faisais mon lit et regardait la chambre en attendant le policier qui me ferait sortir.

Je regardais les moindres recoins de cette pièce, je me remémorais toutes mes journées sombres et mes nuits blanches passées ici...

Policier: Zayan Slimani?

Moi: Oui

Il me fit signe de la tête pour que je le suive, je pris mon sac et dit au revoir à Louise bien que je ne lui ait parlé qu'une seule fois puis je suivis le policier. Les filles criaient mon nom pendant que je traversais le couloir, mine de rien je me sentais bien ici...

Il m'ouvrit la porte, la porte de la liberté. Je m'avança, ça faisait un bail que je n'avais pas senti cet air frais, durant les promenades malgré le fait de sortir je me sentais toujours enfermée. Je m'avança vers l'arrêt du bus en attendant le miens avec ma musique dans les oreilles.

***: Euh.. Excuse moi?

Je me retourna et vis un jeune homme face à moi.

Lui: Tu saurais pas où se trouve la nouvelle poste?

Moi: Désolé, vraiment.. Ça fait un an et demi que...

Il se retourna vers la prison puis acquiesça et s'assit à côté de moi

Lui: Ça m'a fatigué ça fait depuis c'matin j'suis dans ce trou perdu

Il mit un coup au sol avec son pied et soupira. En effet, la prison était coupée du reste, elle se trouvait dans un coin perdu avec un seul arrêt de bus en face, rien d'autre.

Moi: Tu viens de loin?

Lui: Livry-Gargan, j'avais un colis à récupérer ici mais nique sa mère

Moi: Ah ouai tu viens de loin..

Lui: wAllah j'ai rien sur moi j'crève de chaud en plus

Moi: Ouai.. Y'a mon bus, monte avec moi après tu verras bien

Il me fit signe de la tête et nous sommes montés puis il s'est assit à côté de moi

Lui: T'a quel âge sinon?

Moi: 21 ans, et toi?

Lui: 26, à 21 ans t'a déjà goûté au hebs?

Je hocha la tête pour lui dire que oui, il fit les gros yeux puis je posa ma tête contre la vitre.

***
Moi: On est arrivés à ma cité

Il se leva et nous sommes descendus du bus.

Moi: Bon suis moi

Lui: Attends si tu veux je prends ton sac.. J'vois que t'a du mal avec ton corps de crevette

Je ris et lui tendis mon sac qu'il souleva avec facilité, je m'avançais vers mon bloc puis me retourna face aux teneurs de murs.

Ilyas: Naaaaaan? Zelda t'es de retour!!

Je lui souris et je salua tout le monde. Une fois les retrouvailles terminées je demanda à Ilyas d'indiquer la nouvelle poste au jeune homme qui me remercia puis je monta.

Moi: Y'a quelqu'un?

Kenza: OUIII

J'entendais courir, elle se retrouva face à moi et me sauta dans les bras

Kenza: Tu m'as trop trop trop manqué! T'a maigriiis!! Viens viens j'ai fais un tajine parfait olala tu vas kiffer, allez avance!

Je souriais légèrement, j'étais trop occupée à la regarder. Elle avait embellis ma petite Kenza, elle avait prit quelques formes et paraissait plus joyeuse.

***
Kenza: Alors, raconte moi.. C'était comment?

Moi: Dur.. Mais ça allait. J'crois le plus dur c'est que Nayl et Islam n'aient pas pris une seule fois de mes nouvelles

Kenza: Nayl j'te raconte pas comme il a sombré wAllah t'aurais pris peur Zayan, il était anéantis, tu l'aurais pas reconnu

Moi: Et moi? J'étais bien moi?

Kenza: Je sais...

Moi: Bon, j'suis fatiguée wAllah, bonne nuit

Kenza: Bonne nuit

***

Zayan - Souffrance PerpétuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant