Already Torn [Tome 1]

Chapitre 4

Deux semaines s'étaient écoulées depuis mon audition, ce qui signifiait que le bootcamp était aujourd'hui. J'étais emplie d'un mélange d'appréhension, excitation et de peur maladive. J'en avais beaucoup discuté avec Carl, qui ne semblait pas être ravi de la surprise de Swann. Pour lui, j'étais trop fragile encore, et je suppose qu'il avait raison. C'était la première fois qu'il émettait des réserves quand à mes actes et honnêtement, ça me travaillait un peu car, s'il ne me soutenait pas, j'allais vite me sentir perdue. J'avais besoin de me sentir portée, aller de l'avant. Et aller de l'avant, ça signifiait aller au devant de mes peurs les plus profondes. 

_ Carl, arrête de me regarder comme ça, soupirais-je en mettant un jogging dans mon sac.

_ Imagine que ça ce passe mal, tu vas être complètement détruite après.

_ Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. Il faut que je le tente Carl, tu ne crois pas ? Je peux pas rester comme ça pour le restant de mes jours...

_ Peut-être...

Il s'avança vers moi et m'enlaça tendrement.

_ Mais je m'inquiète pour toi Emma.

_ Tu fais bien, dis-je en souriant. Mais fais moi confiance aussi, d'accord ? Je suis une grande fille...

_ Non, répondit-il à moitié sérieux.

Oui, c'est pas faux, je suis petite de taille. Et lui, démesurément grand, alors quand on se fait calin, ma tête arrive au niveau de ses pectoraux. Qu'il a fort jolis d'ailleurs.

_ Je vais être en retard Carl...

_ Encore quelques secondes, dit-il en respirant l'odeur au creu de mon cou.

_ Carl, c'est l'heure ! ris-je en me déffaisant de son étreinte.

Il porta mon sac et nous sortîmes de la maison de Swann. Elle était partie en avance, voulant rejoindre Liam avant moi. Durant les deux semaines de transition, ils s'étaient beaucoup vus. La plupart du temps, moi aussi mais jamais seule avec Liam. Je me doutais qu'il se passait quelque chose entre eux. Néanmoins, Liam et moi discutions beaucoup par sms et j'avais très hâte d'aller à ce bootcamp afin de l'entendre de nouveau chanter. On avait gardé le lien spécial qui nous avait uni lorsque ce bouseux m'avait renversé dans les couloirs, et j'avoue qu'avoir quelqu'un avec qui être pendant cette journée difficile était un vrai luxe. 

Carl m'accompagna jusqu'à l'entrée, il n'était pas autorisé à aller plus loin. Il me donna mon sac rempli de mes affaires de sport qui avaient été demandées pour l'épreuve de danse -flinguez moi- et je nouai mes bras autour de son cou. L'adrénaline coulait dans mon sang en des pulsations complètement désordonées.

_ Je peux sentir ton coeur battre, murmura-t-il.

_ J'ai peur, avouais-je.

Il me poussa gentiment devant l'entrée.

_ Emma, c'est l'heure...

Oui. C'était mon heure.

Il pivota sur ses pieds et s'en alla, me laissant seule. Comment avait-il deviné que j'avais besoin, tout de suite, de solitude ? J'avais soudain envie de lui courir après, pour le serrer encore une fois dans mes bras. Mais je ne le fis pas.

Le vent fit voler mes cheveux que j'avais laissé détachés. Ils l'étaient toujours, détachés. Monsieur Jefferson m'avait mit 18/20 au texte que j'avais écris, ce dont ma mère avait été informée par ordinateur et m'avait appelé pour me féliciter. On avait discuté, elle avait trouvé que j'avais changé. Changé en bien, ça lui faisait plaisir, ça prouvait que le voyage était bénéfique pour moi.