Already Torn [Tome 1]

Chapitre 9

J'avais mis mon réveil afin d'être levée avant tous les garçons. Il était environs 8h du matin, ce qui me laissait le temps de faire un bon petit déjeuner pour tous. Je ne voulais pas devenir la maman ou quoi que ce soit, je voulais juste faire une douce surprise pour qu'on s'entende tous bien. Et puis pour que Liam ne dise plus rien, je devais être irréprochable. J'allumai la lumière et m'étira.

_ Aaaah, éteins !!
_ Pardon.

J'éteignis la lumière. Puis mon sang ne fit qu'un tour. Putain, qui était dans mon lit ?! J'étais censée avoir dormi seule ! Je m'élançais sur la présence qui avait partagé mon lit -il avait une main sur mon ventre!- à califourchon sur lui, mes mains sur ses épaules, je le secouai sans cérémonie.

_ Emma, Emma arrête ! Arrête ! dit le garçon en explosant de rire.
_ Louis ?
_ Oui ! rigola-t-il. La vache, tu sais réveiller les gens en douceur toi ! dit-il et se passant une main dans les cheveux, en se recoiffant.

J'étais toujours à califourchon sur lui, abasourdie.

_ Pas que ce soit spécialement déplaisant mais, tu comptes rester là toute la journée ?
_ Um, non, dis-je en rougissant et en m'écartant, me mettant à côté de lui, sur le lit. T'étais pas censé dormir sur le canapé ?
_ Si, mais j'ai changé d'avis.
_ Tu aurais pû me prévenir, tu m'as fais la peur de ma vie là !
_ De 1, tu dormais comme une marmotte et de 2, c'est toi qui a eu la peur de ta vie ?
_ J'ai pas l'habitude de trouver des inconnus dans mon lit, voilà tout, me justifiais-je avec une petite voix.

Il ricana.

_ Au fait, pourquoi tu mets ton réveil aussi tôt ?
_ Déjà pour que Liam arrête de me prendre la tête avec cette histoire de retard. Je comptais faire le petit déjeuner pour me faire pardonner.
_ Tu comptes toujours le faire ? Nan mais parce que tu parles au passé... demanda-t-il, inquiêt.
_ Oui bien sur, rigolais-je doucement. J'attends juste que mon rythme cardiaque se stabilise là.

Une minute ou deux après, je me levai. La cuisine était en bas, je descendis l'escalier lentement pour ne pas faire trop de bruit. J'avais vu Louis se mettre au milieu du lit et rabbatre la couverture sous ses bras quand j'avais fermé la porte, je supposais donc qu'il allait se rendormir. Il était tôt en même temps, normal.

J'ouvris tous les placards de la cuisine pour trouver de la farine, puis j'ouvris le frigo pour prendre des oeufs, du lait, du sucre bref, de quoi faire des pancakes.

J'ai toujours adoré cuisiner. Me dire que l'addition de simples ingrédients pouvaient aboutir à des choses délicieuses rendaient ça plaisant, surtout si je mangeais ce que j'avais cuisiné (héhé, pas folle). Complètement au pif, je versai le lait puis la farine dans un bol, et ensuite le sucre. J'obtins une sorte de pâte à crêpes. Je beurrai une petite poëlle prévue à cet effet et j'entendis des crépitements lorsque la pâte vint se choquer contre la surface noire. J'en profitai également pour sortir des oeufs que je brouillais et que je ferais cuire plus tard. Je fis une douzaine de pancakes, de quoi en avoir au moins deux chacuns. Et c'était cruel à dire, mais le temps passait vraiment vite, puisqu'une heure et demie venait de s'écouler depuis mon réveil. Je me mis en quête d'oranges et en pressa la moitié qui remplit les deux tiers d'un pichet en verre qui se trouvait dans la cuisine. Je dressai la table sobrement, quelques bols, couteaux fourchettes cuillières, verres. Il y avait également du bacon dans le frigo enfin bon, le beau père d'Harry avait vraiment tout prévu pour qu'on ait rien a acheter dans l'immédiat.

D'ailleurs, ce n'est pas vraiment un bungalow, c'est plus une maison de campagne. D'accord, les chambres étaient assez petites mais on y fait rentrer une commode et un lit deux places dans chaque, et il y a deux salles de bain. C'est petit mais coquet et je m'y sentais bien.
Je me servis un verre de jus d'orange (un délice!) et me posai devant la télé, zappant les clips, les dessins animés du matin, les télés-achats... L'escalier craqua derrière moi et je me retournai, heureuse d'avoir une présence parce que la solitude commençait à me peser.