Ma vie

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Le soleil tape sur les vitres de la fenêtre de ma chambre.
Les rayons lumineux se faufilent dans les recoins sombres de la
pièce. Le jour se lève ; il est 7h52, mon réveil sonne, comme tous les matins, je dois me préparer pour aller en cours. Je saute
de mon grand lit, cherche mes deux pantoufles comme tout les matins... Je me dirige dans la cuisine, en manquant de me prendre le chambranle de porte de ma chambre, pour prendre mon petit déjeuner. Il y a déjà ma mère. Ses petits yeux bleus me
regardent. Je ne vois que sa longue chevelure dorée ramenée en queue de cheval, mais c'est son grand sourire qui me demande si j'ai bien dormi, comme d'habitude je lui répond que oui. Ma mère peut paraître tellement agaçante le matin avec toutes ces questions sans intérêt... Je ne demande que quels instants de tranquillité, devant mon bol et mes tartines, avant de me lancer dans une longue journée. Une fois mes trois tartines avalées en quelques minutes, je quitte,enfin, ma mère pour me rendre dans la salle de bain en faisant attention de ne pas me recogner la tête. Cette fois-ci, je rencontre mon père, il se rase, comme tous les matins... Il me défi du regard de ses grands et beaux yeux verts, un instant, mais comprend vite que je suis déjà de mauvais poil. Il doit avoir l'habitude après tous ces années à se
rencontrer ainsi le matin dans la salle de bain. Il ne cherche pas
à faire la conversation et je lui en suis très reconnaissante. Mes dents brossées et mes vêtements enfilés, je me dirige dans l'entrée de la maison. Ma maison est assez grande, il n'y a que trois chambres : celle de mes parents, la plus grande, celle de mon petit frère, la plus petite, et la mienne. Il y a une salle de bain juste en face de la chambre de mes parents. La cuisine est assez spacieuse, ma mère adore cuisiner, elle y passe la plupart de son temps... Mon père lui est toujours fourré dans le jardin à bricoler ou à jardiner... Nous avons un chat « Tornade ». Nous l'avons trouvé un jour de tempête, il était dans des cartons qui avaient volés entre des poubelles du village derrière la Poste. J'enfile mon manteau et mon sac à dos. On est lundi, il pèse lourd, cette journée de cours est juste abominablement longue. J'ai toujours le droit au traditionnel au revoir de mon petit frère de 7 ans qui est entrain de prendre ces céréales devant la télé...Une fois la porte fermée, je vois mon chat sur le banc du jardin qui me regarde partir. Son pelage gris clair reflète au levédu soleil comme de l'argent. Il se lève, me frolle les jambes et retourne à ces occupations : la sieste et la chasse aux souris. Me voilà partie pour une nouvelle journée qui s'annonce, toujours aussi palpitante que d'habitude... Le trajet pour le lycée est encore plus cérémonial qu'avant. Rien
ne change de jour en jour. Je passe mon allée, qui doit faire une centaine de mètre, je contourne la maison de Mr André, un vieil ami de la famille, qui me souhaite une bonne journée tous les matins. Son grand sourire presque hypocrite, laisse apparaître une dentition détériorer par l'âge... Je le vois toujours le matin lorsqu'il est dans son jardin entrain d'arroser son potager. Qu'il pleuve ou non il sera toujours là. Ce vieil homme ridé aux cheveux gris et aux grands yeux bleus me paraît trop sage pour une personne de son âge... Je lui trouve un air sournois, même si tout le quartier l'adore. Mais pas moi... Je trace ma route. Je descend l'allée, je me retrouve face à la Poste, ici je vois toujours deux chiens se battant autour d'une vieille branche d'arbre... J'ai presque fait la moitié du trajet. Je passe devant la boulangerie et la pharmacie, toujours ouverte. Me voilà au stop de la Grande Rue, je suis à deux pas du lycée. A chaque traversée du passage piéton une voiture manque de
me renverser... Quelle dommage... Me voilà au lycée je suis arrivée et voilà déjà les autres qui me regardent, ceux qui me surnomme « L'Insociable de Service ». Je les comprend. C'est ce que je suis. Et je ne changerais pas. La cloche retenti, 9h, je vais en cours.

Ma première heure de cours est une heure de Géographie. Nous
étudions la faune et la flore du massif du Morvan... C'est vraiment passionnant...
En fin d'heure le professeur nous annonce qu'il y aura une sortie dans une semaine dans le domaine naturel du Morvan, afin de mettre en pratique nos cours. J'ai vraiment horreur des sorties
scolaires... Parce que je me retrouve seule pendant toute une semaine, sans personne, mais je peux gagner du temps sans mes
parent et mon frère, seul Tornade me manquera...
Pendant la récréation je suis seul sur un banc, avec mon MP3,
au fond de la cour derrière un arbre... J'aime être au calme sans personne... J'observe de mon banc les gens dans la cour, un à
un. Au milieu de la récréation, madame la proviseure sort de
son bureau pour effectuer son tour de ronde. Elle dégage une
sorte de charisme qui fait que personne n'ose la défier du
regard, c'est la femme la plus respectée que j'ai connu. Cette
femme aux cheveux blonds ne laisse rien passer.
Tous les matins son chemin est le même, mais avant de repartir
dans son bureau, on dirait qu'elle me lance un regard. Ma matinée terminée, je me rend au réfectoire pour le déjeuné. On nous apprend d'ailleurs que nous sommes libres à 12h. Nos professeurs ont une réunion importante... Je mange donc mon repas aussi rapidement que possible pour m'éloigner au plus
vite des insultes volant au dessus de ma tête. Ma tranche de jambon avalée et mon yaourt terminé me voilà repartie pour ma maison.Je repasse bien entendu par le passage piéton, devant la boulangerie et la pharmacie. La Poste me regarde passée lentement. Je monte la Grande Rue, passe devant chez Mr André, toujours dans son potager. J'arrive devant ma maison.Tornade m'accueille chaleureusement avant que je franchisse la porte. Aussitôt entrée dans mon chez-moi, je vois mes parents et mon frère. La soirée va encore être longue.
Je vais dans ma chambre, comme tous les soirs, je fais mes devoirs, écoute de la musique et navigue sur Internet. Ma vie se résume à peu de choses. C'est l'heure de dîner. Ce moment en tête à tête avec mes parents me semble durer une éternité... Une fois à table j'en profite pour leur expliquer mon voyage qui aura lieu la semaine prochaine dans le Morvan... Ils sont presque étonnés de voir que je parle autant, cela change de d'habitude... Ils sont d'accord
pour le voyage, ils remplissent les papiers et me donnent un
chèque. Je vais partir dans le Morvan. C'est presque une joie, mais non, je vais être seule.
Ma vie aussi passionnante soit elle, recommence de jour en jour
avec le même refrain. Je me réveille, rencontre ma mère dans la cuisine, puis mon père dans la salle de bain, avant de voir mon
frère et partir. Je m'en vais ensuite pour le lycée, après les câlins de Tornade. Je vois Mr André, puis prend le même chemin que d'habitude... Une voiture manque toujours de m'écraser. J'arrive au lycée sous les insultes et me rend en cours. Pendant la récréation sur mon banc vers l'arbre, j'écoute toujours de la musique. Tous les matins je vois la proviseure : tous les jours elle me regarde avant de retourner dans son bureau. Mais la veille du voyage, elle ne rentre pas directement : je la voit qui se rapproche de moi. Elle va venir me parler... Quelle horreur.

« Clémence, c'est ça ?

- Oui, madame.

- Clémence, j'ai lu dans ton dossier que tu es une très bonne élève. Mais je te vois souvent seule le matin sur ce banc. Tu ne vas pas vers tes amis ?

- Merci, mais... Je n'ai pas d'amis. Je préfère être seule.

Je ne lui laisse pas le temps d'insister, le ton de ma voix semble faire passer un message très clair.

- Je vois, dit-elle, et bien sache que si tu as besoin, tu sais où se trouve mon bureau. »

La voilà repartie dans son bureau. Je me demande bien ce qui lui a pris de venir me parler comme ça. Enfin bon, cela apporte un peu de piment à ma vie si passionnante...
Ma journée terminée, je rentre chez moi en attendant le lendemain, qui ne fera que de se répéter : Je pourrais qualifier ma vie de « Désespérément seule ».

Désespérément SeuleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant