La Traque Des Révélations

6 1 1
                                    

Nous voilà entrain de courir au milieu des rues, entrain de fuir un vieillard. Nous courrons aussi vite que possible. Je ne peux pas aller plus vite. Tête baissée, Hugo est notre leader. Jules a du mal à suivre, mais reste accroché. Nous sommes face à une forêt, Hugo décide de nous y conduire pour plus de sécurité. La campagne est tout aussi paisible que la ville,
personne à l'horizon. Pendant de longues heures nous restons à
la même allure. Nous fuyons.
Après ce long sprint. Nous trouvons une cabane abandonnée dans les bois, et décidons de nous y arrêter pour la nuit. Le soleil commence à se coucher. Il vaut mieux rester discret. La cabane est très humide, un peu étroite et très sombre ; au milieu des arbres nous avons du mal à la distinguer. Jules part chercher
des branches pour allumer un feu, tandis que Hugo examine les
parois de notre abri. Je me sens seule. Moi, qui, il y a quelques
jours vivait ma petite vie tranquille, agacée par mes parents. Je regrette aujourd'hui de ne pas m'être rendue compte à quel point ils représentaient une grande partie de moi. Aujourd'hui j'ignore leur position, leur situation... Je repense à mon ancienne vie, sa
simplicité me manque. Me voyant seule, Hugo décide de venir me tenir compagnie, il m'explique qu'il préfère attendre le retour de Jules pour nous raconter ce qu'il s'est passé dans la maison de Mr André la nuit dernière. Ayant besoin de contact, je prend l'initiative de me rapprocher de Hugo et de finir dans ses bras. A ma plus grande surprise, il ne me repousse pas. Nous restons ainsi, en attendant la venue de Jules, notre nouveau compagnon d'infortune. Jules de retour, il se présente dans un premier temps à Hugo. Il lui raconte son histoire, la disparition de sa tante, de ses voisin et ses amis, sa venue chez Mr André, pour les même raisons que nous. Il n'oublie pas de mentionner sa grande joie d'avoir enfin retrouvé des personnes de son âge. Une fois son récit terminé.
Hugo prend la parole. Il prend une voix grave et solennelle à laquelle je n'ai pas encore été habituée, je l'avoue.

« Les amis, j'aimerai d'abord vous demander de croire
absolument tout ce que je vais vous dire. Je n'invente rien.

- Ne t'inquiètes pas, nous t'écoutons. Le « rassure » Jules.

- Et bien voilà, lorsque je suis rentré dans la maison de Mr André, la porte n'était pas fermée à clé. Je donc pu rentrer sans problème. Je suis allé dans le bureau, comme la dernière fois. J'ai pu fouiller plus longtemps et...

- Et alors... ?!, l'interrompais-je

- Et bien Mr André, n'est pas son vrai nom. Il s'appelle en réalité Adrian Miratov, c'est un ancien agent des services secrets Russe.

- Mais... Et la disparition de toute la ville ? Se mit à crier Jules.

- J'ai trouvé des rapports de missions dans son bureau datant tous de ce mois ci.

- Mon Dieu... Qu'a t-il fait ? Me lamentais-je »

Notre discussion fut coupée par des cris et des coups de feu
venus de l'extérieur. Hugo n'a pas le temps de finir de nous raconter son aventure qu'il faut repartir aussitôt. Nous ramassons nos affaires, puis partons aussi vite que possible.
Hugo me lance un regard, je comprends alors que le vieillard
n'est pas très loin derrière. Tout à coup, deux chiens aboient
derrière nous. Comment sont-ils arrivés là ? Ce qui est certain,
c'est qu'ils sont avec Mr André. Le vieil homme veut notre
peau, c'est sûr.
Hugo s'arrête brusquement, Jules aussi. Je ne comprends pas
mais je m'arrête en même temps qu'eux. Hugo veux que nous
nous séparions pour qu'au moins un de nous trois survivent.
Perplexe, je ne veux pas les quitter, j'ai maintenant trop peur de la solitude. C'est surprenant venant de moi, moi qui aimait tant être seule il y a quelques temps. Une image de moi et ma
famille se mit à apparaître dans ma tête. Nous sommes nous
quatre en famille dans un parc, passant un agréable moment, mon frère joue avec Tornade...
Revenant à la réalité, j'accepte alors. Un espoir de survivre et
retrouver ma famille me donne envie de prendre le risque. Jules
part par la droite, le long de la rivière, en cas de danger il pourra sauter par dessus. Hugo reste un instant avec moi, il me
regarde, me prend la main puis m'embrasse. J'aurais payé cher
pour un moment comme celui-ci. J'aurai aimé passé le restant
de ma vie collée à ses lèvres, mais cela est impossible. Il faut partir. Il me lance un sourire, puis me murmure quelques mots que je n'arrive pas à comprendre. Il s'enfonce à son tour dans la forêt par la gauche, le long de la falaise. Seule, comme avant, je dois prendre ma vie en main. Les chiens et le vieillard se font entendre. Ils courent à toute allure. J'espère que mes compagnons vont s'en sortirent... Je longe le sentier, cours entre
les chênes. Je sens la fraîcheur des hautes herbes sur mes
genoux. Je me dirige dans le sentier centrale, puis cours à toute vitesse. Un seul mot résonne dans ma tête: SURVIVRE
En reprenant mon souffle, j'entends de nouveau la voix de la proviseure dans ma tête.

« Tu peux le faire Clémence, ne t'arrêtes pas. »

J'entends d'un coup, le bruit des aboiements des chiens devenir
plus puissant. Puis un coup de feu. Et un cri. Je reconnaît le son
de cette voix. Je viens de perdre un de mes compagnons. Jules.
Pris d'effroi, mon corps multiplia sa force par dix. Ma course
prit une forme de sprint des jeux olympiques. Je veux échapper
à Mr André, ou plutôt Mr Miratov. Le visage de cet homme qui, depuis des années, je vois dans son jardin, apparaît dans ma tête. Que fabrique ce vieillard... Soudain, j'entendis la voix de celui-ci, puis la voix de mon ami : Hugo. Des coups de feu retentirent dans la forêt. Un, deux, puis trois. Puis le silence. Que se passe t-il ? Je me mis à pleurer, en pensant à la mort tragique que Hugo venait de subir. Ou avait-il tué Mr André ? Mon visage entre mes mains, mes larmes coulant le long de mes joues, je m'écroule par terre...
Un bruit entre les feuillages me fait sursauter, qui est-ce ? Mon corps se raidit à la vision de celui qui venait d'apparaître devant
moi. Mr André. Couvert de Sang. Arme à la main.

« Ton ami a tué mes chiens, mais j'en ai fait mon affaire. Il était plutôt courageux, je serai fier à sa place »

Mes larmes ne cesse de couler, aucun mots ne réussis à sortir de
ma bouche. Je suis seule, face à un monstre.

« Ne pleures pas маленькая девочка (petite fille), vous
avez juste mis votre nez dans des affaires de grands, vous n'auriez pas dû...

- Où sont mes parents ? Réussis-je à lui lancer.

- Ah ! Tu veux le savoir ? Et bien ferme les yeux, et tu verras ! »

A ces mots, il fit feu. Il venait de me tirer dessus. Je ne sens
plus mon corps. Plus mes membres. Toute ma vie vient de
basculer. Que se passe t-il ?

Désespérément SeuleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant