Prologue

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Je suis cachée sous la table de la cuisine, espérant qu'ils ne me voient pas. J'entends un grognement sans savoir exactement d'où il provient. C'est eux, j'en suis sûre. Je fouille la pièce du regard afin de trouver mes parents. Où sont-ils ? On me tapote l'épaule. Je me retourne d'un mouvement brusque, prête à frapper.

- Ce n'est que moi, chérie. ne t'inquiète pas.

Mon père se tient là, à côté de moi. Il tente un sourire, mais c'est n'est pas le même sourire que j'ai l'habitude de voir. C'est flagrant, mon père est stressé. Pourtant, je me sens rassurée qu'il soit à côté de moi, il saura me protéger.
J'entends un cri et sens mon père se crisper à mes côtés. Maman. Où est-elle ? Une vague de panique m'envahit. Je la cherche du regard, en vain. Elle n'est pas dans les parages. Des pas résonnent au dessus de ma tête. Ils sont à l'étage. Oh non, maman est à l'étage, elle aussi. Je ne l'ai pas vue redescendre.

- Non, je vous en supplie, ne lui faites pas de mal ! Elle n'a rien fait, elle est encore qu'une enfant innocente.

Ces paroles me glacent le sang, je sais que c'est elle, je sais qu'elle a besoin d'aide. Je tente de me rapprocher de mon père afin de lui tenir la main. Je tends ma main à la recherche du contact mais ne le trouve pas. Je tourne la tête et ai juste le temps d'apercevoir papa se relever hors de la protection que nous offre la table.

-Papa ! Reviens ! Ils vont te voir !
Il se retourne et se met à genou, face à moi.

- Écoute moi, Eléanor, cache toi. Cache toi jusqu'à ce que je vienne te chercher. Si tu sais qu'il m'est arrivé quelque chose et que je ne pourrais pas revenir, cours. Sors de cette maison et cours jusqu'à l'orphelinat. Celui où tante Odette travaille, elle y sera, d'accord ? Tu me promets que tu feras tout ça ? Promets - le moi Léa.

- Oui papa, je te le promets. Mais je t'en supplie, reviens.

Il me serre rapidement dans ses bras et monte les escaliers.
Je me retrouve seule. Et rien que d'y penser, cette situation me fait froid dans le dos. Une goutte d'eau tombe sur ma main. Je sursaute de surprise et porte ma main à mon visage. Je remarque alors que je pleure. Oui, je pleure. Mais j'ai tellement été obnubilée par le départ de mon père et tous les événements de ces dernières heures, que je ne m'en suis même pas aperçue.
De longues minutes s'écoulent sans bruit, puis, une détonation retentit. Un bruit sourd, puis le silence. J'ai compris. Je sors en courant de ma cachette et me dirige vers la porte afin de suivre les directives de mon père. L'orphelinat.
Je trébuche à plusieurs reprises mais je finis pas atteindre la porte. Au moment où je pose ma main sur la poignée, quelque chose me frappe la tête, puis, le vide.

Ma raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant