1| Le réveil

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J'ouvre les yeux. Je suis éblouie par le blanc de la pièce. Il me faut quelques minutes pour m'adapter à cette lumière éblouissante. Où suis-je ?
La porte s'ouvre et deux femmes entrent. La première est une infirmière, elle est suivie par une femme parfaitement habillée et maquillée qui me fait une magnifique sourire dès qu'elle passe le pas de la porte.
L'infirmière prépare une aiguille et des tubes à coté de moi alors que l'autre femme se place au pied de mon lit.
Elle est de taille moyenne. Elle a des yeux bleu tel l'océan et des cheveux parfaitement coiffer d'un blond platine. La femme porte à un tailleur et une jupe accordés à ses yeux, une pair d'escarpins noir qui lui fait gagner trois bons centimètres. Elle me regarde fixement sans arrêter de sourire. Je décide de tourner le regard et d'observer l'infirmière travailler. Cette dernière est concentrée à planter une aiguille dans mon bras.

- Excuse moi.

L'infirmière me sourit en s'excusant. Je lui sourit en retour.

- Comment vas-tu Eléanor ?

Je tourne la tête c'est la blonde platine qui a parlé. Je suis surprise. Comment connaît elle mon nom ? Je n'ai pas parler jusqu'à maintenant...
En voyant la surprise se dessiner sur mon visage et reprend la parole.

- Ne t'en fais pas Eléanor, tu es en sécurité. Je suis Margaret Thompson.

Une atmosphère étrange plane autour de nous, ça m'oppresse. Il y a quelque chose de bizarre, de faux dans son sourire. J'hésite un moment avant de parler.

- Où suis-je ?

J'ai la gorge sèche.

- Tu es en sécurité Eléanor.

Elle répond comme un automate.

- C'est ce que j'ai cru comprendre vous venez de me le dire... Mais j'ai demander où j'étais pas si j'étais en sécurité ou pas.

Je suis persuadée d'avoir vu passé un éclair de colère et d'impatience dans les yeux de Margaret.

- Eléanor, ma chérie.

Je frissonne en entendant ce surnom. Mon père m'appelait comme ça. Elle n'a pas le droit, pas après ce qui c'est passé.

- Ne m'appelez plus jamais comme ça.

- Comme tu voudra Eléanor. Je vais te laisser te reposer. Tu as reçu un vilain coup sur la tête. Tu as besoin de repos. À tout à l'heure ma ch...

- Eléanor.

- Oui, Eléanor, excuse moi.

Sans arrêter de sourire, Margaret sort de la chambre.
Je me retourne vers l'infirmière qui a finit de remplir chaque petit tube de mon sang.

- Voilà, j'ai finis ce que j'avais à faire. As-tu besoins de quelque chose ?

- J'aimerais volontiers un verre d'eau.

- Pas de problème, je te l'apporte tout de suite.

L'infirmière me sourit et quitte gentiment ma chambre en me laissant seule.
J'entends des bruits de pas. Je cherche à savoir d'où ils proviennent et je remarque que la porte a été laissée ouverte. J'essaie de me lever. Je m'assieds, ma tête tourne. Je pose les pieds à terre, le sol est gelé. Je m'aide de mon lit pour avancer et me dirige vers la porte. Au moment où j'y arrive, j'entends la voix de Margaret. Je m'immobilise.

- Elle est revenue à elle mais elle est très curieuse, il faut faire attention.

- Margaret tu la connais mieux que quiconque ici, c'est à toi d'accomplir cette tâche.

C'est une voix d'homme qui lui a répondu. Je ne voit pas son visage mais j'ai l'impression de le connaître.

- Non, je regrette, même si elle est importante pour nous tous, je ne peux pas. Elle n'est pas seulement une adolescente. Elle...

- Excusez moi, la patiente m'a demandé un verre d'eau.

Oh non, l'infirmière est de retour. Je cours rejoindre mon lit mais dans ma course, je me frappe le pied contre le celui de mon lit.

-Aïe !

- Eléanor !

Margaret rentre en bombe dans ma chambre. Elle n'a plus sont fameux sourire mais un signe d'inquiétude déforme ses traits.

- Ma pauvre ! Eléanor est-ce que ça va ?

Je n'ai pas envie de lui répondre. Elle me cache quelque chose, je le sais. Je ne dois pas rester ici, il faut que je parte.

- Madame Thompson veuillez sortir je vous prie. Mademoiselle Parks a besoin de repos.

- Euh. Oui. Oui, bien sûr. Excuse-moi Eléanor. Repose-toi.

Je lui décroche même pas un regard et remercie l'infirmière intérieurement. Je ne sais pas à qui je peux faire confiance et il ne faut pas que je me laisse aller.

- Voici ton verre d'eau.

Elle me tend un verre en plastique. Je le boit d'une traite. J'avais vraiment soif.

- Depuis combien de temps suis-je ici ?

- Tu es là depuis trois jours Eléanor. Tu as reçu un gros coup sur la tête et tu es restée endormie tout ce temps. Je suis heureuse de te voir éveillée.

- Comment suis-je arrivée ici ? D'ailleurs où sommes-nous ?

L'infirmière lâche un petit rire.

- Tu es bien curieuse dis donc !

Son sourire s'efface.

- Mais je te comprends. Tu es là, tu ne connais personne et une femme vient t'embêter alors que tu ne la connais même pas. Je te trouve courageuse. Pour répondre à tes questions, tu es dans la clinique privée de Margaret Thompson, avenue Bellerins. Tu as été retrouvée, il y a trois jours, inconsciente, chez toi. Ce sont tes voisins qui t'ont découverte. Ils ont appeler la police car ils avaient entendu des bruits suspects. Tu as eu beaucoup de chance.

- Ont-ils retrouvé mes parents ? Ont-ils trouvé les agresseurs ?

- Écoute, je ne sais pas exactement tout car je tient toutes ses informations de ma cheffe. Je ne sais même pas si elles sont vraies, je suis désolée.

Je suis triste et en colère. Je n'ai jamais ressentis ça auparavant. J'essaie de ne pas pleurer en pensant à mes parents et à ce qui leur est arrivé. Je fixe l'infirmière et je remarque qu'elle porte un badge avec son prénom. Jane. Elle s'appelle Jane.

- Merci Jane.

- Je n'ai pas fait grand chose ma belle. Pour l'instant, repose toi.

Elle me sourit une dernière fois, avec plus de tristesse qu'il y a quelques minutes plus tôt puis, s'en vas. Cette fois-ci, elle ferme la porte.

Ma raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant