7| Le retour

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Je suis assise dans la bureau de ma tante. À nouveau et seule. J'attends. Que fait-elle ?
J'effleure mon collier du bout des doigts. Je repense automatiquement à ce qu'il vient de m'arriver et à l'étranger présent dans mon ancienne maison. Qui était-ce? J'espère pouvoir le découvrir un jour...
La porte du bureau s'ouvre à la volée. Je sursaute. Odette Sparks entre en trombe. Elle me regarde.

- Vas dans ta chambre, c'est pas le moment.

Je ne comprends pas. Elle voulait me voir et, paraît-il, elle était énervée contre moi et maintenant que je suis présente pour lui parler, elle m'envoie bouler. C'est quoi ce délire ?
Ma tante se précipite sur un tiroir et repart automatiquement. En sortant, elle me dit:

- Je suis sérieuse Eléanor, vas faire autre chose c'est pas le moment. Mais alors pas du tout !

Je ne répond rien et me lève. En passant la porte, je constate que l'orphelinat est dans un état de stress incroyable. Les personnes courent partout. De droite, de gauche. Je tente d'aller voir ce qui se passe, mais à peine je fais trois pas, on m'attrape par l'épaule. Je me retourne brusquement.

- Allons dans ta chambre.

C'est Benjamin qui se trouve en face de moi. Je décide de le suivre. Nous marchons d'un pas rapide sans dire un mot. Il m'ouvre la porte de ma chambre et m'y fais entrer en première.
J'enlève mes chaussures et m'assieds sur mon lit. Je tourne ma cheville délicatement. Marcher comme je l'ai fait avant a réveillé ma douleur au pied.
Benjamin se plante en face de moi, le visage sévère. Il m'inquiète. Je pose mon pied à terre et plonge mes yeux dans les siens.

- Que se passe-t-il Benji?

Il ne détourne pas les yeux et prend une profonde inspiration.

- C'est Jordan...

Je me décompose. Oh non. Je baisse les yeux et regarde mes pieds. Benji reprend la parole.

- Ta tante s'est inquiétée car il aurait dû rentrer depuis longtemps et nous n'avions aucunes nouvelles de lui.

Je m'imagine le pire.

- Vous laisser vous échapper faisait partie du plan de cette... de Margaret.

Je ne comprends plus. J'ai l'impressions que cette histoire s'est déroulée il y a une éternité mais je n'ai vraiment encore aucune idée de ce qui s'est passé. Pourquoi étais-je là-bas? Que voulaient-ils faire de moi? Qu'est-il arrivé à Jordan, un inconnu prétendant connaître mon père, qui risque sa vie pour me sauver?
Je n'en sais trop rien. Benjamin reprend son explication de plus en plus énervé.

- Écoute, je n'ai pas le droit de tout te dire. Ce n'est pas mon rôle, j'en ai déjà trop dit. Il faut juste que tu reste ici un moment, ne sors surtout pas. Promets le moi Léa. C'est dangereux dehors. Restes dans ta chambre, je passerais te voir.

- D'accord mais dis moi au moins si il va bien.

Benjamin baisse la tête. Après quelques instants, il la relève gentiment. La tristesse a remplacé la colère sur son visage.

- Je n'en sais rien. Ta tante ne m'a rien dit.

Un long silence s'installe entre nous. Ben est le premier à le briser.

- Écoute, il faut que j'aille les aider. Si tu as besoins de moi, tu m'appelle okay ? Tiens je te donne mon numéro. Tu peux m'appeler du téléphone fixe qu'il y a sur ta petite table là d'accord ?

Je hoche la tête et prend le petit bout de papier qu'il me tend. Je murmure un remerciement et il quitte ma chambre.
Je me lève et vais poser le petit bout de papier sur la table du téléphone. Je retourne vers mon lit et cette fois-ci, m'y couche. D'un coup, je lâche tout. D'énormes sanglots s'emparent de moi, les larmes ruissellent le long de mes joues et je ne peux plus m'arrêter.

Un puissant brouhaha me réveille. Le chagrin a été remplacé par la fatigue et je ne suis visiblement endormie. Mon oreiller est trempé. Des cris résonnent de l'autre côté de la porte. Je me lève, attache mes cheveux en une queue de cheval haute et enfile mes chaussures.
J'appuie sur la poignée et pousse la porte de ma chambre afin de voir ce qui se passe.
Un gros troupeau de personnes est rassembler quelques mètres plus loin. Ils ont l'air de regarder passer quelque chose. Cette chose avance.
Je décide de désobéir aux ordres reçu et m'avance vers le groupe. Une fois arrivée, je joue des coudes pour me frayer un passage jusqu'à l'objet de tout cet attroupement. Lorsque j'ai dépassé tout le monde, j'arrive enfin à voir. Deux hommes poussent une civière. J'examine du regard la personne allongée dessus et découvre avec horreur un homme tuméfié et plein de sang. Visiblement, il est inconscient. Je lève les yeux et m'aperçoit qu'un jeune femme lui tient la main. Jane. Oh non. J'observe le blessé avec plus d'attention et le reconnais.

Jordan Winsley. Mon sauveur.

Ma raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant