CHAPITRE IV

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Lolo, c'est Loïc, un ami des parents de Chloé. Il tient un café pas loin, on aime bien y aller avec Coco. Et comme il nous connaît bien maintenant, il nous offre toujours un café. Adorable comme type.
    Je débranche mon portable que je balance dans mon sac, dans lequel j'ajoute mes clés restées sur mon bureau, je me change pour la énième fois de la journée et sors de ma chambre à toute vitesse en oubliant presque mon sac. Je dévale les escaliers, enfile des Stan Smith en prenant soin de ne pas m'ouvrir les talons et salue mes parents et ma sœur depuis le hall :

    « - Je rejoins Chloé chez Lolo. À toute !
- Euh... bye », bredouille Maman.

    J'ouvre la porte à la volée et m'élance dans l'allée pour regagner le carrefour où Chloé m'a laissée la nuit dernière. Une fois arrivée au croisement de nos deux allées respectives, je récupère en m'appuyant sur le panneau qui indique nos rues. Une silhouette s'approche à grands pas au loin. Chloé me rejoint, l'air totalement crevée, les cheveux en pagaille, des cernes aussi profondes qu'un fossé, la peau pâle comme celle d'un vampire.

    « - Tu as... mauvaise mine, dis-je.
- Tu crois ? » réplique-t-elle.

    On marche pendant une dizaine de minutes jusqu'à la nationale, puis on prend à gauche, on traverse, on prend à droite et encore à gauche. On arrive devant le bistrot. Vieille pièce toute en bois et en pierre avec des sièges ultra confortables en faux cuir et un bar au fond. J'aime cet endroit. Il fait frais en été, chaud en hiver et le personnel est très accueillant. Le café me fait beaucoup penser aux pubs anglais.
    Chloé se laisse tomber sur le siège le plus proche et lâche un long soupir.

    « - Troublant, conclue-t-elle une fois que j'ai fini mon histoire.
- Hmm... »

    J'ai tout raconté pendant le trajet. Elle n'a pas eu l'air de trouver ça étrange. Elle est aussi habituée que moi à ces rêves bizarres.

« - Comment ça se porte, la jeunesse ?
- Salut Lolo ! nous exclamons-nous en chœur.
- Vos cafés sont déjà prêts. »

    Il pose deux tasses devant nous et prend place entre Chloé et moi. Je bois du café depuis mes treize ans. Loïc a pris l'habitude d'y verser du lait. C'est les siens que je préfère.

    « - Merci, dis-je en souriant. Pas grand monde aujourd'hui, affirmé-je.
- Tu parles, tout le monde se baigne ! continue Chloé.
- Tiens, en parlant de clients, en voici en voilà ! s'exclame-t-il. Pssstt... les filles... beau garçon à dix heures », chuchote-t-il en se penchant vers nous.

    Il nous adresse un vif clin d'œil et se lève pour regagner l'entrée. Chloé et moi tournons la tête dans cette direction.

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