CHAPITRE IX

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J'ai Mme. Griveau comme prof principale et Chloé a Mr. Brenas.
    On marche toutes les deux en faisant le tour de la cour, qui est très grande avec une magnifique fontaine en son centre, par ailleurs. J'aperçois Clem au loin, avec Raphaël, tous deux main dans la main. Ils viennent juste de passer le portail et se dirigent maintenant vers les listes. Je conclue au sourire de Raph et au bond de Clem qu'ils sont dans la même classe. Il a redoublé, lui aussi. Je souris. Je suis contente pour eux, pour elle.
    La sonnerie retentit et comme dans mon ancien collège, on a le droit au fameux discours du directeur, puis à la répartition des classes avec les professeurs principaux respectifs. Il y a trois ou quatre classes par niveaux. Chloé et moi nous dirigeons vers un groupe de secondes en attente. Je regarde mes pieds pendant que ma prof appelle les élèves qui me précèdent, puis, j'entends mon nom, je sers Chloé dans mes bras et me dirige aux côtés de Mme. Griveau.
    La liste se termine et le prof des 2nd 2 commence à appeler ses élèves. Ma prof fait volte-face et s'engage dans le bâtiment juste derrière elle. Je lance un dernier regard à Chloé et elle remue les lèvres comme pour dire « à plus tard » ou quelque chose dans ce goût-là. J'acquiesce et approche ma main de mes lèvres pour lui envoyer un bisou et suis ma prof dans le bâtiment.
Ma classe est au deuxième étage, « 2nd 1 » est gravé dans la vieille porte en bois. Je vois mes camarades s'asseoir côte à côte en riant. Ils se connaissent. A côté de qui je vais me mettre moi, sans ma Coco ?
    Je m'assois seule à une table au fond de la classe.

    « - Je peux m'asseoir ? », demande une voix timide.

    Je lève la tête pour voir qui a parlé. Quoi ? Je crois rêver. Et pour une fois que ce n'est pas effrayant. Devant moi se tient le type qu'on avait vu chez Lolo avec Chloé. Au moment où nos regards se croisent, il a l'air aussi étonné que moi.

    « - B... bien sûr... », bégayé-je.

    Il sourit des lèvres, pose son sac à côté de lui et prend place. Je ferme les paupières deux secondes puis tourne la tête. Je fais mine de chercher quelque chose dans mon sac puis pousse un long soupir que je veux le plus silencieux possible, et en sors ma trousse.
    Nos regards se croisent à nouveau et on se sourit mutuellement.

    « Bien ! Silence s'il vous plaît. Je suis Madame Griveau, votre professeure principale ainsi que professeure de mathématiques. Je serai là pour vous épauler tout au long de cette année scolaire, mais également sanctionner les élèves qui le méritent. S'il y a le moindre souci au sein de la classe et que pour telle ou telle raison, vous refusez d'en parler avec la ou les personnes concernées, vous pourrez, de toute évidence, me faire part de ce problème. Comme vous avez surement pu l'entendre tout au long de votre scolarité, je ne suis pas là pour vous enfoncer mais pour vous aider à progresser. Maintenant, je vais vous demander d'inscrire votre nom sur un papier pour que je commence à les mémoriser. »

Je me penche pour prendre une feuille dans mon sac mais mon voisin est plus rapide et m'en tend déjà une.

    « - Merci... », murmuré-je avec un sourire.

    Il sourit en retour. J'écris mon nom et plie la feuille en chevalet.

    « - Jade ? C'est joli, dit le garçon en souriant.
- Merci... Valentin, répondé-je après avoir regardé son nom également.
- Dis, c'est pas français GORDON-MEYER, si ? T'as des origines ?
- En fait, juste GORDON. Mon père et moi sommes anglais. MEYER est le nom de ma mère, mais ça sonne pas très français non plus.
- Oh t'es anglaise ! J'ai un niveau pitoyable, tu pourras me faire progresser ! »

    On rit. Il est... beau.

    « Monsieur hum... Lavatelli et mademoiselle... houlà... Gordon-Meyer ! Vous voulez peut-être nous faire part de votre conversation ? »

    Je serre les lèvres et Valentin baisse la tête. La prof reprend son monologue sur le règlement intérieur.

    « - Et hum... LAVATELLI, c'est italien ?, chuchoté-je.
- Ouais », répond-t-il en riant doucement.

    On ressort de la classe environ une heure et demi plus tard avec un carnet de liai-son et notre emploi du temps. Je n'ai plus trop reparlé avec Valentin le reste du cours.
    Il me sourit avant de se diriger vers la sortie tandis que je prends à gauche pour attendre devant la classe des 2nd 2.
    Dès que Chloé me voit, elle ne manque pas une seconde pour me sauter dans les bras.

    « - Epuisant..., marmone-t-elle.
- Tu devineras jamais ! »

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