CHAPITRE XI

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Ma mère se gare dans la cour au moment où je raccroche. J'entends des bruits de pas précipités à l'étage puis la fenêtre qui s'ouvre en un grincement, un bruit sourd sur le toit, se referme, et plus rien. Je souris et secoue la tête à l'idée de voir Raphaël s'enfuir par la fenêtre.
    Je monte les escaliers pour regagner ma chambre.

    Je ne prends plus la peine de programmer mon réveil, je me lève toujours à 8h02. Je sais que je devrai, au cas où il y aurait une « faille dans le système », mais je continue à penser que c'est inutile. Je me prépare et prends mon petit déjeuner en vitesse et sors de la maison avant Clémence. Je marche le long de l'allée, mon sac sur le dos, souriant à cette nouvelle journée. Je retrouve Chloé après avoir passé le croisement de nos chemins.
    On passe les grilles de fer du lycée puis on se cale dans un coin de la cour. Les élèves arrivent par groupes, rient, s'embrassent, se taquinent, se fusillent du regard. C'est un beau tableau pour illustrer la phrase « Les amis, les amours, les emmerdes ». C'était aussi une série que j'aimais bien regarder avec Clem et Maman avant.
    La sonnerie retentit au moment où ma sœur franchit les grilles avec son copain, en retard, comme d'habitude.
    En m'asseyant en classe, Valentin me salue d'un sourire que je lui rends, les joues rosies. J'espère qu'il ne l'a pas remarqué ! On ne se parle pas, je me contente d'écouter et de prendre mes notes en silence.

La matinée passe rapidement, je retrouve Chloé près de la fontaine au centre de la cour. On se dirige vers le bâtiment 3 pour le déjeuner. Toutes les tables sont prises alors on prend place à côté d'une fille aux cheveux blond foncé et aux yeux clairs. Quand elle nous voit arriver, elle nous adresse un sourire radieux et lance un joyeux « Salut Chloé ! ».

    « - Salut Mathilde », répond ma meilleure amie, un sourire aux lèvres.

    Je la regarde en haussant un sourcil d'un air interrogateur. Elle comprend tout de suite et me répond simplement :

    « - Mathilde est dans ma classe, elle est juste devant moi en biologie. D'ailleurs, tu n'es pas avec Lucie et Céline ? ajoute-t-elle en s'adressant à la blonde.
- Non, Mme Griveau voulait leur parler. »

    Je plante ma fourchette dans une carotte et ne prononce plus un mot du repas. La journée reprend son cours avec maths pour moi et physique pour Chloé et Mathilde.

Les premiers mois passent, les premiers flocons tombent et Noël approche à grands pas. J'ai eu de bonnes notes ce trimestre, en terme général, pour le plus grand bonheur de ma mère. Papa a pris des congés pour Noël et nous a ramené des mon-tagnes de thé anglais. Je suis devenue amie avec Valentin et Mathilde et j'ai discuté quelques fois avec Céline et Lucie, ses deux meilleures amies.
    Je balance mon sac et mes bottes dans l'entrée et accroche mon écharpe et mon manteau sur un cintre de la penderie. Clem est déjà dans la cuisine en train de boire un chocolat tandis que je m'affale sur une chaise.

    « - Vacances », soufflé-je avec un sourire.

    Ma sœur me sourit aussi et m'enlève quelques flocons restés attachés dans mes cheveux. Je lui raconte ma journée pendant le goûter et Maman arrive. On regarde toutes les trois le sixième volet de Harry Potter dans la soirée. Maman nous a préparé des pop-corn et j'ai aidé Clem pour les chocolats chauds et marshmallows, une recette que j'ai trouvée un jour en traînant sur YouTube, qu'on a totalement ratée d'ailleurs, mais on a bien ri. J'aime beaucoup ce genre de soirée. On en fait rarement, ça les rend toutes uniques.
    J'ai prévu d'aller en ville avec Chloé dans la semaine pour acheter les cadeaux de Noël pour ma famille. En attendant je vaque à mes occupations, comme par exemple lire des livres à la lumière du feu, en jetant de temps à autre des regards furtifs en di-rection de notre arbre de Noël.
    C'est tellement agréable de regarder un sapin briller...

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