Chapitre 2.

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Il n'y a pas de doute, je déteste la vie que je mène mais en même temps, je l'aime tellement. Je suis mitigé. Je ne sais pas choisir entre les deux, j'adore autant détester qu'aimer. Vous allez me dire que je suis un peu spécial comme garçon, mais n'allez-vous pas me dire plus tard que la banalité devient lassante ? Exactement oui, j'ai toujours raison. Même lorsque j'ai tord, j'ai raison. Revenons à nos moutons, comme je le disais plus tôt, je suis mitigé. La fille aux cheveux blonds vénitiens que j'avais vu hier chez Monsieur Spiegleman m'attirait d'un côté, mais de l'autre, elle me répugnait. Trop douce, trop jolie, trop...elle. Alors que moi, je suis trop méchant, trop dingue, trop...moi. Lorsque je l'ai vu la première fois, je n'avais qu'une envie : en savoir plus sur elle. D'où venait-elle ? Quel était sa vie ici ? Mais surtout, pourquoi allait-elle chez le psychologue spécialisé pour les cas sociaux comme moi. C'est pour cette raison qu'elle m'attirait encore plus. Malgré cela, mon âme de tueur en série prenait toujours le dessus et l'envie de scarifier la peau, si douce et si jolie, de cette jeune femme devenait insupportable et pourtant, je me retenais. Sinon, elle aurait déjà été dans tous les journaux de la ville. Aujourd'hui, on était mardi et je n'avais rien fait de méchant pendant cette nuit. Je pensais toujours aux cris d'agonie de cette peste de Fanny, c'était une douce mélodie pour mes oreilles, et son sang qui était d'un rouge carmin me donnait l'excitation de recommencer un meurtre pareil le plus tôt possible. Mais je devais me contenir, sinon on connaîtrait trop vite mon identité puisque beaucoup de monde m'ont déjà vu marcher dans la rue le soir à pas d'heure.

***

When you're talking to your girls, do you talk about me ?
Do you say that I'm a sweetheart ? Do you say that I'm a freak ?

8h15, les cours venaient de commencer. J'étais en cours de chimie, assis tout à l'arrière comme d'habitude, comme ça personne ne venait m'ennuyer. J'avais mon cahier face à moi, je gribouillais des dessins du Joker dans Batman. Ce type me fascinait, c'était lui mon héros préféré. Oui parce que pour moi, c'est un héros. Son sourire toujours présent lorsqu'il commettait un meurtre ou un délie, malheureusement ce Batman stupide le vainc dans tous les comics que j'ai lu, ce n'est pas drôle, je trouve. Un peu de rouge autour de sa bouche, un beau costume bleu marine, un contour des yeux noir et de somptueux cheveux teint en vert. La joie d'avoir un stylo à quatre couleurs. J'ai demandé une fois à ma mère si je pouvais me teindre les cheveux moi aussi, elle m'a regardé comme si j'étais un pestiféré et je lui ai répondu que je n'avais pas droit à la liberté d'expression. Mon attention fut vite reporté sur mon professeur, il annonçait l'arrivée d'un nouvel élève.
-Nous accueillons une nouvelle élève dans notre classe, Krystal Walker, annonça le professeur.
J'écarquillai les yeux, on se fout de ma gueule ou bien ? Eh bien non, c'est pour de vrai. Je la vis arrivé dans sa petite tenue d'écolière civilisée. Peut-être qu'au fond, on se trompe tous ? Elle n'est peut-être pas ce qu'elle prétend être de l'extérieur. Ou peut être que si.
-Mademoiselle Walker, pouvez vous écrire votre prénom et nom au tableau et ensuite vous présenter ?
-Bien sûr monsieur.
Le professeur lui tendit une craie qu'elle prit entre ses doigts, elle écrivit son prénom et son nom de famille au tableau comme il lui était demandé avant de se tourner vers nous, elle redonna la craie au professeur et commença à se présenter.
-Je m'appelle Krystal, vous pouvez m'appeler Krys si vous voulez. J'ai dix-sept ans et toutes mes dents, tout comme vous je n'aime pas l'école. Je ne viens pas d'emménager en ville, j'ai juste changé d'école. Je pense que c'est tout ?
-Bien, allez vous assoir... Tenez, à côté de monsieur West.
Je crois que le monde se fout complètement de moi, je ne voulais pas l'avoir aussi près de moi. Non, non, et non. Il fallait vraiment que ça tombe sur moi. Je poussai un long soupire avant de retirer quelques affaires pour lui laisser de la place. Elle vint alors s'assoir à mes côtés, sans aucune parole. Je voulais lui parler. Mais parler de quoi ? La pluie et le beau temps ? Il fallait que je dise un truc intelligent, pas trop bizarre, et pas trop recherché. Je réfléchis un moment avant de tourner la tête vers la rousse. Je me lance.
-Salut, ça va ?
"Salut, ça va ?", est-ce que tu t'entends parler Carter ? Quel andouille je suis. Je la vis se tourner vers moi avec un petit sourire moqueur dessiné au coin de ses lèvres.
-Ça va plutôt bien, merci, dit-elle en m'adressant un léger sourire.
Elle se pencha alors sur mon cahier pour le tirer au milieu de la table, elle regarda mes dessins pendant quelques instants puis elle releva la tête vers moi.
-Jolis dessins, tu t'ennuies en classe ? Demanda-t-elle.
-A en mourir, oui. Et merci, répondis-je simplement.
-Dis moi, c'est toi que j'ai vu partir en courant de chez le psychologue ?
-Ouais...C'est moi.
"La honte" pensais-je.
-Pourquoi tu y vas d'ailleurs ?
"Parce que je suis un psychopathe, j'adore tuer les gens d'ailleurs c'est moi qui ai tué Fanny et plein d'autres gens."
-Parce que je suis un mauvais garçon.
Elle haussa un sourcil avant de laisser s'échapper un rire d'entre ses lèvres, un rire que je trouve si doux. Pourtant, je n'ai pas l'habitude de dire ce genre de chose.
-Quant à toi ? Je demandai.
-Je ne suis pas obligée de répondre, monsieur le Joker.
-Si je suis le Joker, serais-tu ma Harley Quinn ?
-Je ne lis pas de comics ou ces autres trucs de mec.
Et là, elle fit mine de m'ignorer malgré son petit sourire présent au coin des lèvres. Elle m'attire. Elle me répugne. Je ne sais pas, si je pouvais, je l'aurais emmené loin de cette salle de classe pour faire ce dont je suis doué. Tuer. Mais pourquoi je lui ferais ça à elle ? Elle ne m'a rien fait de mal, du moins pas encore. Peut-être parce que cette fille remplie de mystère fait sortir un moi dont je connaissais pas l'existence. Je déteste ce moi. Ce moi n'est qu'une mauviette. L'attirance entre une fille et un garçon rend faible, et je ne souhaite pas d'être faible. Il faut que j'ignore cette fille.

***

-Alors Carter, comment s'est passé ta journée ? Me demanda monsieur Spiegleman.
-Je dirais que cela s'est bien passé, j'ai rencontré une fille.
-Cette fille te plait ?
-Je la déteste.
-Vraiment ? Le professeur semblait confus.
-Mais en même temps, j'ai besoin d'en savoir plus sur elle. Mais vous la connaissez, c'est Krystal Walker, je m'exclamai. Elle vient d'arriver dans ma classe aujourd'hui.
-Et pourquoi tu la détestes à ce point ?
-Parce que j'ai peur que cette fille ait le pouvoir de me rendre différent, de pouvoir me changer. Pourtant, je la connais à peine.
-C'est une fille très gentille, vous vous entendrez sûrement bien tous les deux. Et je pense que c'est pour ça que tu la détestes, parce que tu as peur qu'elle devienne ton amie.
Je n'ai pas d'amis, et j'en aurai jamais. Pour la bonne et simple raison que je ne veux pas que qui que ce soit découvre mes secrets, ce qui serait beaucoup trop simple pour une personne qui me connaîtrait comme sa poche. Sweetheart doit rester un mystère. Je ne dois plus jamais la revoir, il faut que je m'occupe d'elle comme il se doit, et là, un petit sourire narquois se dessina sur le coin de mes lèvres.

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Bonjour les petits psychopatheuh.
J'espère que ce deuxième chapitre vous plaît parce que j'ai pris du temps à trouver mes futurs idées pour la suite !
Que pensez-vous de la réaction de Carter envers cette fille ? Vous pensez qu'il ira vraiment tuer Krystal ?
À votre avis (encore), pourquoi Krystal va chez le psy ? Pourquoi a-t-elle changé d'école alors qu'elle n'a pas déménagée ?
Suite dans le prochain chapitre...

Dans la tête d'un psychopathe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant