Troisième acte

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Le lendemain n'est pas facile. Je me réveille avec un gros mal de tête. Je me suis réveillé au moins trois fois durant la nuit.

*FLASHBACK*

Première journée de travail qui commence dans quinze minutes. Mon père m'a expliqué toutes les conditions. C'est juste un homme aveugle qu'il faut que je promène jusqu'à 19h00 pendant maximum un an. Ça doit être un vieux monsieur veuf qui a perdu sa femme après avoir perdu la vue. Je serais payer plus cher que mon ancien emploi auquel mon père a décidé d'appeler pour dire que je ne travaillerais plus là-bas. Non mais quand même, j'ai 19 ans maintenant, je crois que je peux m'occuper de mes choses, seule.

Il paraît que l'homme ne vit pas très loin de chez moi, à quelques rues seulement donc je mis rends à pieds. Je suis sur la bonne rue et cherche le numéro de porte que j'ai écrit sur un bout de papier pour ne pas oublier. Je la trouve enfin! C'est une petite maison confortable typique d'une banlieue aisée. Un large escalier m'invite à aller cogner à la porte. Je monte les marches et lorsque je lève mon poing, la porte s'ouvre sur un homme dans la quarantaine. Il a l'air jeune pour son âge mais les rides sur son visage le trahissent.

- Bonjour, tu dois être celle qui est venue pour le travail! Moi c'est Stéphane. s'exclame-t-il joyeusement.

- Oui c'est ça! Mon père m'a... dit-je avant de me faire couper.

- BIEN! Entre je vais te présenter à mon fils. me dit-il en se mettant en mouvement vers l'intérieur.

J'entre et referme la porte derrière moi, j'ai les mains moites. Stéphane a disparu et je reste immobile sur le tapis de l'entrée. Je peux voir la cuisine propre, le salon et l'escalier qui mène sûrement au deuxième étage. Quelques secondes plus tard il réapparait en haut des escaliers et me dit que Frédéric est encore sous la douche et que ça ne devrait pas être long. Il descend et me mène vers le salon pour que nous discutions un peu plus. Je prends place sur un des deux fauteuils bleu marin. Et il commence la conversation.

- Tu voudrais un verre d'eau?

- Non merci. Ça va aller.

- D'accord. Ton père t'a sûrement déjà expliqué ce qu'il en était mais je vais t'en dire un peu plus. dit-il intrigant.

- Je vous écoute!

- Tu peux me tutoyer si tu préfères. Donc, il s'agit de mon fils. Il a environ le même âge que toi et il est atteint d'une déficience visuelle et il ne peux pas sortir car c'est trop dangereux. J'ai fait passer des annonces dans le journal mais je n'ai eu aucune réponse. Mais ton père m'a téléphoné et il m'a dit qu'il avait une belle fille au grand coeur qui pourrait s'en charger. Et maintenant tu es là, et je vois que tu es une personne très humaine et dévouée.

- Je trouve que c'est un peu exagéré. dit-je gênée.

- Mais non, crois-moi! Donc, le problème est que je ne suis jamais ou presque à la maison... Je sais que mon fils s'ennuie pour mourir, passer toutes ses journées enfermé dans la maison et il n'y a personne de notre entourage qui puisse s'en occuper.

- Oui je comprends parfaitement la situation. dis-je d'un ton professionnel.

J'entends quelqu'un descendre les escaliers donc je tourne ma tête pour voir qui c'est. Un jeune homme flambant nu avec une serviette blanche nouée à la taille et les cheveux mouillés qui dégouline sur ses épaules est planté devant l'entrée du salon.

- Ah, tu es là Fred! Je t'ai trouvé un ange gardien juste là. dit-il en tirant son fils vers moi.

Il tend son bras vers moi et dit :

- J'espère que tu mords pas.

Je lui serre la main et il serre la mienne en retour.

- Je suis plus du genre à mordre dans une pomme.

Il rit à ma réponse, son rire est tellement niais mais sexy en même temps. Il a les yeux fermés derrière ses cheveux dégoulinant. Je n'aurais jamais imaginé quelqu'un comme lui être un aveugle.

L'amour AveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant