CHAPITRE DEUXIEME

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Quand le professeur nous avait demandé d'écrire un poème sur notre vie j'avais doucement ris. Pensant ne pas le faire j'avais tout de même sortis une feuille pour finalement, en quelques minutes, voir un tas de mot couchés en ligne sur le papier, noir sur blanc. Je n'avais pas forcément réfléchis, j'avais juste écrit. Le professeur avait été surpris de ma rapidité et m'avait regardé en soufflant pensant sûrement à un travail bâclé. Peut être. Je ne m'était pas relus, j'avais juste survolé la page arrachée de mon cahier. Mais plus sérieusement je me fichais du résultat. Mon dieu, mes résultats scolaire m'importais vraiment peu. Pourtant je savais que je ne pouvais pas passé à côté de la deuxième chance qui s'offrait à moi. Que ce soit pour moi ou ma famille. Il fallait que je m'en sorte coûte que coûte.

Cela faisait bien dix minutes que le cours de français avait commencé et je m'ennuyais déjà. Affalais sur ma table, j'attendais que le cours passe. J'étais fatiguée. Et je ne pus résister à l'appel du sommeil.
Je ne sait pas combien de temps était passé mais je fus légèrement secouée et j'ouvris les yeux pour tomber face à mon prof qui me regardait désespéré par mon comportement.
-Nous ne sommes pas dans une chambre mademoiselle et ceci est encore moins un lit ! Me dit-il sur le ton de la réprimande en pointant la table et la chaise sur lesquelles je m'était installée.
-C'est certain monsieur.
J'étais rester froide et mon visage ne laissait rien paraître. Il continua de me regarder les sourcils légèrement froncés.
Vous viendrez me voir à la fin de l'heure jeune fille. Pour le moment j'aimerai que vous me lisiez votre poème.
-Non.
-Non pourquoi ?
-Les deux. Je le regardai droit dans les yeux et ne cillai pas.
-Vous n'avez pas le choix, lisez-là vous avez eu la meilleure note de la classe. Il déposa la feuille sur mon bureau et rejoignit le sien face à la classe.
J'étais surprise. Moi la meilleure note ? Cela m'étonnai beaucoup. Je fixai la feuille en attendant qu'il se passe quelque chose, je ne sais pas. Peut être qu'un clown allait en sortir et me rire à la figure tout en me faisant comprendre que c'était une grosse blague tout ça. Mais rien.
-Nous vous écoutons ! Le prof me sortit de ma paralysie et doucement je pris ma feuille et commençai à lire.
-« Je tombe petit à petit
dans les méandres de la vie
Sans conflit je subis
Baissant les armes pour leur vies

A chaque jour son problème
J'avance dans le noir, blême
Pour qu'un jour les gens que j'aime
Puisse vivre sans peine

Alors que pour eux je me bat
Dans le noir à chaque pas
Il arrive et nous met au plus bas
En sachant dans tous les cas
Que s'il continue il perdra

Une joie, un bonheurs, un amour
Pour son combat de toujours
Ils sont ses seuls atouts
Mais finira par les perdre tous »

J'avais l'impression de le découvrir pour la première fois alors que s'en était bien moi l'auteur. Tout ça me perturbait. Je ne relevais la tête que pour voir une bande d''idiot me regarder comme si, en l'espace de quelque seconde, j'étais devenue une extra-terrestre. Puis tournant mon regard vers le prof qui me fixait inquisiteur à découvrir mes secrets, je lui lançais le regard le plus noir que je pouvais.
-C'est la représentation de ta vie ? Me demanda-t-il sérieux.
-C'était avant.
Et sans plus de cérémonie je sorti de la classe malgré les appels du professeur.

Nous étions maintenant la fin de la journée. Je me trouvais dans les couloirs du lycée attendant qu'ils se vident pour pouvoir rejoindre la salle de français. Après être sorti de classe au milieu du cours de français, Maude, une amie, m'avait rejoint dès la fin de l'heure pour m'annoncer que notre professeur Monsieur Bouchard voulais me voir à la fin des cours.
-Il a dit que c'était important et que tu n'avais pas le choix, sinon deux heures de colles, m'avait elle dit en s'asseyant à côté de moi sur le banc avec nonchalance.
-Super ! Je lui avait répondu sarcastique.
-Arrêtes Adi ! Je sais que ça te fais trop plaisir un petit tête à tête avec lui, avait elle dit avec un petit sourire au coin des lèvres .
Je m'étais stoppée dans la contemplation de la cours de recrée pour me tourner vers la jolie blonde à côté de moi.
-Ce gros porc ? Nan mais tu blagues ?! Sérieusement...
Et elle avait rigoler voyant ma tête affublée d'une grimace de dégoût.
-Putain ... tu me fais trop rire, disait-elle en reprenant sont souffle.
-Je vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle, bougonnais-je.
-Je déconne Adi, c'est bon, riait elle encore.
D'un coup je m'étais levée et m'étais placée face à elle. Mes mains sur ses épaules je la regardai le plus sérieusement possible et déclarai de façon solennel :
-Momo, un jour je te tuerais !
Après quelques infimes secondes à se regarder dans le blanc des yeux nous avions ris.
-Bien sûr ! J'attends ce jour avec impatience.
Un grand sourire communicatif, laissant apparaître toutes ses dents était apparu sur son visage. A mon tour je ne pu m'empêchais de sourire en secouant légèrement la tête.

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