Conseil 9 : Mort d'un personnage

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Émilie se tenait debout, face à Milo, couteau en main. Elle ne savait pas vraiment d'où sortait ce couteau. Il était apparu, comme ça. Mais peu importait. Elle avait coupé ses liens et elle fixait Milo avec un air de défi.

« Alors quoi ? demanda Milo. Tu vas me tuer ? Je croyais que je n'étais qu'un personnage imaginaire ? »

Malgré son ton provocateur, sa voix tremblait un peu, anxieuse.

« Tu es issu de mon imagination, déclara Émilie. Alors, si je meurs, tu meurs avec moi. »

Disant cela, la jeune fille s'entailla profondément le poignet gauche. Un flot de sang abondant coula de ses veines tranchées. Elle observa la flaque rouge s'étendre sur le sol de sa chambre, presque fascinée. Puis elle dévisagea Milo qui la regardait avec horreur.

« Qu'est-ce que tu as fait ? hurla-t-il, horrifié. »

Émilie tomba à genoux. Elle sentait déjà ses forces l'abandonner.

« Je vais pas tarder à mourir, murmura-t-elle. Et toi avec... »

Elle eut un petit ricanement avant de s'allonger au sol et de fermer les yeux...

***

Hellooo tout le monde ! Aujourd'hui on se retrouve pour un nouveau conseil qui portera sur... la mort ! Oui, ça promet d'être joyeux !

Et oui, dans un roman, il arrive qu'un personnage secondaire décède, ou même que le personnage principal meure ! Et là, toi, jeune écrivain cruel, tu ne souhaites qu'une seule chose : que tes lecteurs pleurent toutes les larmes de son corps parce que Jackie est mort. Oui, parce que si ton lecteur ressent des émotions en lisant ton texte, c'est gagné ! S'il reste totalement passif, c'est qu'il y a un problème.

Comment émouvoir son lecteur ? En théorie, c'est simple. Il faut que le lecteur soit attaché au personnage qui meure. Si on vous dit qu'une personne est morte dans un accident de voiture, ça ne vous fera pas grand-chose. Par contre, si vous connaissez la personne, ça vous rendra triste. C'est tout simple.

Et comment rendre un personnage attachant ? Il doit être réaliste, avoir des qualités ET des défauts, une personnalité propre, faire des erreurs, se tromper... Comme une vraie personne. Mais on ne va pas s'attarder là-dessus parce que j'en ai déjà parlé.

Vous avez remarqué que ce qui fait pleurer, parfois, ce n'est pas la mort du personnage en elle-même, mais la réaction des autres ?

Je vais prendre un exemple tiré d'un anime que j'aime bien, Wolf's Rain. La mort de Toboe m'a émue. Mais c'est quand son ami Tsume a commencé à lui faire son discours d'adieu que je me suis mise à pleurer comme une madeleine (je suis trop sensible, je crois).

Faites réagir les autres personnages. Ils ne vont pas rester passifs, en mode : « tiens, il est mort, bon on se fait un MacDo ? ». Bon, sauf s'ils en ont rien à battre. Mais ceux qui connaissaient les défunts vont être attristés ou complètement détruits ou alors ils vont se réjouir, selon leurs relations.

Le personnage principal ne peut pas mourir, parce que sinon, il n'y a plus d'histoire. Et c'est là que vous pouvez être original en cassant le mythe ! Votre personnage principal peut mourir à la fin de l'histoire, par exemple, si vous voulez qu'elle soit triste. Ou au début, et raconter le parcours de son âme jusqu'au paradis, ou sa nouvelle vie de fantôme... Laissez libre cours à votre imagination !

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Et voilà ! J'espère que ce nouveau conseil vous a plu ! Comme d'habitude, n'hésitez pas à donner votre avis en commentaire ! On se retrouve bientôt pour un prochain conseil (enfin, si je ne tue pas mes personnages entre temps) ! Tchuss !

Conseils d'une passionnée d'écritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant