Chapitre 2 - Roméo et Juliette

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Les semaines passèrent et je n'avais pas revu la jeune brune. Et même si je le désirais, je m'étais fait à l'idée que je ne l'apercevrais plus. Oui, je suis un voleur, mais pas au point de m'introduire chez des gens. Peut-être que je pourrais faire une exception ! Après tout, elle m'avait promis qu'on se reverrait. Je ne lâcherai pas l'affaire jusqu'à ce que je sache son nom.

Je fermais les yeux et mon esprit retraça ses traits angéliques. Ses cheveux châtains éparpillés dans tout les sens, son air interloqué, ses beaux yeux bruns.

Puis je me souvins du trajet que j'avais emprunté en m'enfuyant. Et si je retournais la voir? Peut-être attend t-elle que je revienne toquer à sa fenêtre? D'un geste rapide, j'enfilai mes chaussures de course et revêtit un sweat. Il fallait que je me dépêche: la nuit commençait à tomber.

Je montai sur un toit et commençai à courir, faisant bien attention de ne pas glisser sur les tuiles. Ma chute serait probablement mortelle vue la hauteur de la maison. Je remerciai une fois de plus la vie de m'avoir donné une agilité surnaturelle.

Le petit toit m'apparût quelques minutes plus tard et je fus automatiqumeent soulagé de voir de la lumière éclairer la petite vitre. D'un pas léger, je me dirigeai vers celle-ci et constatai que la mystérieuse fille n'était pas dans sa chambre. Je vérifiai si la fenêtre était barrée et à mon plus grand étonnement, elle ne l'était pas. «Elle devrait la bloquer», songeais-je en l'ouvrant suffisamment pour que ma silhouette puisse s'infiltrer dans sa chambre à coucher.

Discrètement, je me posai sur son lit et une bosse sous mon postérieur m'intrigua. Je soulevai les couvertures et un livre aux nombreuses pages reposait à l'endroit où j'étais assis quelques secondes plus tôt. Je le pris dans mes larges mains et lis le titre qui était écrit en italique. Roméo et Juliette. Il fallait bien s'en douter, cette fille est une adepte des romans d'amour improbables. J'ouvris une page au hasard et mes yeux la parcourrurent lentement, buvant chaque mots qui étaient inscrit sur la feuille de papier.

-Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! Commença Roméo sous le balcon de la jeune blonde qui faisait battre son coeur. Juliette apparût à la fenêtre. Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà, languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! voilà mon amour ! Oh ! si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien... Elle se tait...

Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles reviennent.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Me demanda une voix féminine, me sortant de ma lecture. Je relevai les yeux en espérant que ce n'étais pas sa mère ou une de ses quelconques soeurs, mais à mon plus grand soulagement, la personne que j'étais venu voir se tenait devant moi, les mains sur les hanches.

Une queue de cheval abordait ses cheveux et elle portait un pyjama très ample, ce qui m'empêchait de voir ses courbes. Dommage. Je lui souris et refermai le livre.

-" Je t'attendais. Lui répondis-je simplement.

-Et pourquoi?

-Parce que je ne sais pas ton nom.

Elle me regarda comme si j'avais dit quelque chose qu'il ne fallait pas.

-Mon nom est Mary-Jane. Me dit-elle. Maintenant, tu peux t'en aller.

Unconditionally - Premier TomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant