Chapitre VI

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J'étais toujours plaquée au mur, face à ce garçon au regard ténébreux. Il ne me lâchait pas du regard et n'en avait pas l'intention, je sentais bien qu'il me détestait et qu'il me voulait du mal mais pourquoi ? Puis, il se détache et s'en va, me laissant terrifiée. Je n'ose même plus bouger...

Je sais qui tu es et je sais ce que tu es alors fais gaffe...

Ces mots résonnaient encore dans ma tête depuis mon altercation avec ce garçon que je ne connaissais pas du tout. Que voulait-il dire par " Je sais ce que tu es " ? Il m'avait parlé comme si j'étais une bête, un objet... Et puis c'était qui déjà ? On se connaît même pas mais tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il avait un air tellement agressif, similaire à un regard agressif d'un chien enragé ou d'un loup... Tiens, comme le loup qui m'a attaqué à l'hôpital...

Je n'avais pas mentionné cette altercation à mes amies, je ne voulais pas créer encore plus d'inquiétudes chez ma meilleure amie et Charlie. J'avais même pris la décision de ne pas en parler à Raphaël alord que je lui dis tout. Trop de choses anormales étaient survenues ces derniers temps.

Il était maintenant l'heure de retourner en cours, je suis mes amies en traînant un peu les pieds. Je n'ai pas vraiment la motivation d'y aller...
Nous avons cours de biologie et aujourd'hui, observation et dissection d'un coeur, je suis passionnée par tout ce qui est vivant, la biologie, la science de la vie et de la terre, je veux d'ailleurs devenir vétérinaire et je compte bien donner le meilleur de moi-même pour y arriver : rêve de petite fille je vous dirais.
Enfin, revenons au cours de bio, je suis dans le premier groupe, c'est à dire que la classe est divisée en deux, par ordre alphabétique, pour les travaux pratiques de physique et biologie, donc je suis dans le premier, c'est à dire que je ne suis ni avec ma meilleure amie ni avec Charlie...
Je suis triste car j'aurai vraiment aimé travailler avec Mathilde, on ne se serait pas ennuyé pendant 1h30 au moins.
Donc, pour ainsi dire, je me retrouve seule à une paillasse, j'essaye de relativiser, me disant que travailler seule est sans doute une bonne expérience.
Mais je ne suis pas longtemps seule, quelqu'un s'installe à mes côtés. Je vous laisse deviner qui...

Ainsi, Simon s'installe de son plein gré à mes côtés, je le dévisage, l'air de dire "qu'est ce que tu fais là, j'ai envie d'être seule...", il me regarde un instant et finit par sourire...
Je reste quelques secondes à le fixer et je sens mes joues rougir. Et ma réaction le fait encore plus sourire voire rigoler. Je cache mon visage, morte de honte. Simon me ferait-il de l'effet ? Non, impossible, je le déteste...
Mon cerveau en est tout retourné et mon coeur aussi et j'en ai du mal à me concentrer sur ce qu' explique ma professeure de biologie par rapport à la dissection du coeur.

J'essaye tant bien que mal à me calmer mais je ressens des frissons, des papillons dans le ventre et une étrange douleur dans mes dents, similaire à ma douleur de la rentrée, lorsque j'ai croisé le regard de Simon...
Ce n'est seulement quand les feuilles de TP sont distribuées que je me calme. Je lis attentivement les consignes de sécurité et les consignes pour réaliser au mieux ce TP et je me prépare à recevoir le coeur, Simon fait de même. On est prêts pour commencer.
Les coeurs sont distribués sur chaque paillasse. Ce n'est pas dégoûtant mais plutôt intéressant.

Simon et moi commençons à observer le coeur, la vue du sang ne me répugne pas et d'un organe non plus. Mais plus je regarde le coeur en détail, plus je le prend dans mes mains, plus je ressens une envie de goûter au sang qui est visible sur le coeur. Cette envie devient de plus en plus irrésistible, le sang devient de plus en plus appétissant. Mes papilles se délectent, je meurs d'envie de goûter, juste une goutte, juste une toute petite goutte...

PDV SIMON

Je voyais Julia regarder de plus en plus attentivement le coeur. Au début, je pensais qu'elle voulait mieux comprendre la structure de l'organe mais son expression changeait au fur et à mesure qu'elle regardait le coeur qui se trouvait dans sa main.
Son visage traduisait une envie insatiable de goûter au coeur, au sang. C'était écoeurant, ca me dégoûtait de penser juste une fois qu'elle voulait goûter au sang, mordre dans le coeur pour en aspirer le sang. Rien que d'imaginer cette scène, j'avais envie de vomir...
Et pire, je l'ai même vu passer sa langue sur ses lèvres comme si elle était assoiffée de sang, telle un vampire en fait.
Puis son envie grandit de plus en plus et elle craque, elle goûte au sang sur son gant en latex, j'ai envie de gerber, de détourner le regard mais mes yeux restent fixés sur Julia.
Puis ses yeux se transforment, ils deviennent de plus en plus violet, des veines se font apparaitre sous ses yeux après avoir goûté au sang. Elle s'apprête à mordre dans le coeur. Là ca devient flippant et je dois l'arrêter dans son élan, sur le moment, je lâche un gros cri :

- NOOOOOOOON !!

Tout le monde se retourne vers moi, choqués. Même Julia en est choquée. Ses marques sous les yeux ont disparu et ses yeux sont redevenus normaux.

- Un problème, Mr Peter ? Me sermonne la professeure.

- Non Madame.

Je m'excuse platement et je me retourne vers Julia, qui est concentrée sur son compte rendu.
Là, je devais savoir ce qu'elle cachait enfin ce qu'elle était. On est pas attiré par le sang comme ca, on ne brûle pas au soleil comme ca....

PDV JULIA

J'ai goûté au sang et c'était tellement délicieux, j'en voulais plus mais Simon m'en a empêché en criant.
Sa réaction m'a aussitôt stoppé de mon envie, je redevenais normale. Je reprenais mes esprits en quelque sorte, pourquoi avais je été attirée par le sang d'un seul coup ? Cela ne m'est jamais arrivé et pourtant j'en ai vu du sang, mon père est infirmier et je l'ai déjà vu sauvé des vies de patients recouverts de sang et jamais je n'ai eu envie de goûter au sang...

Le cours se finit sans conversation entre mon binôme et moi. Plus aucun n'ose tenter de parler après ce qui vient de se passer.
Je rentre chez moi, dépassée par les événements.

PDV SIMON

Aussitôt rentré chez moi, je commence à faire des recherches sur Internet à propos de personnes qui brûlent au soleil, qui sont attirés par le sang et tout ce que je trouve, c'est évidemment des vampires. Mais Julia ne peut pas être un vampire, les vampires n'existent pas, pourtant, son comportement, son changement au soleil, son attitude devant le sang sont des caractéristiques de vampire. Je dois en savoir plus....
Demain, je pars à la recherche de la nature de Julia et je ne lâcherai pas l'affaire tant que je n'aurais pas trouvé sa nature.

À demain Julia et prépare toi bien... Je ne te lâcherai pas.

Julia (EN ARRÊT)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant