Chapitre 3

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Chapitre 3 :

Point de vue Cara :

Étant donné que nous avions été virés de cours – mon premier jour en plus –, nous devions nous rendre à la bibliothèque ou en salle de permanence. Je choisis la bibliothèque pensant que ce certain Lucas ne s'y rendrait jamais : j'avais tort.

Je rentre dans la bibliothèque toujours énervée certes, je salue rapidement la dame qui s'en occupait et cherche une table assez isolée ou du moins éloignée de la porte d'entrée et du bureau de la bibliothécaire. J'en trouve une près d'une grande fenêtre d'où on pouvait apercevoir le parking du lycée. Je m'installe et de là où je suis je pouvais surveiller la porte – au cas où – à travers les étagères remplies de livres.

Il n'y avait personne, et il ne devait y avoir probablement jamais personne, du moins c'est ce que je peux en conclure en découvrant l'épaisseur de poussière se trouvant sur une table qui servait de présentoir. La bibliothécaire, sous ses airs de voyante avait l'air plutôt aimable, enfin.

Je parcourais les divers rayons du regard, celui devant moi concernait la littérature étrangère.

Je me lève sans faire de bruit – je ne sais pas vraiment d'où m'est revenu ce calme – et m'approche de l'étagère où se trouve la poésie française. Je trouve un recueil de poèmes de Paul Éluard – écrivain que j'adore. Je retourne m'asseoir à la table et ouvre le livre à la recherche de mon poème favori Liberté .
[...]
      Sur l'absence sans désirs
      Sur la solitude nue
      Sur les marches de la mort
      J'écris ton nom

      Sur la santé revenue
      Sur le risque disparu
      Sur l'espoir sans souvenir
      J'écris ton nom

       Et par le pouvoir d'un mot
       Je recommence ma vie
       Je suis né pour te connaître
       Pour te nommer
       Liberté.

Alors que  je finissais de lire le dernier vers, la porte d'entrée s'ouvre bruyamment et j'émets un hoquet de surprise.

Point de vue externe :

La porte d'entrée s'ouvre dans un fracas, lui n'était pas énervé contrairement à elle. Surprise, un bruit aigü sort de sa bouche ce qui lui permet de la retrouver parmi les multiples rayons remplis de divers bouquins.

Cachée derrière les étagères, elle devine qui s'est introduit dans la pièce en faisant énormément de bruit d'ailleurs. Elle tourne la page du recueil de poèmes, exaspérée.

Il s'approche d'elle hâtivement, tire une chaise à lui qui provoque un grincement strident. Il s'assoit à l'envers, le dossier en bois contre son torse et les jambes de chaque côté. Il l'observe lire un moment. Celle-ci n'avait pas levé yeux de son bouquin, elle sent néanmoins son regard posé sur elle.

" Hum, poésie française sérieusement ? ironise-t-il.

- De quoi je me mêle ? lance-t-elle.

- Oh ça va c'est bon !

- Qu'est-ce tu veux, Lucas ? dit-elle en appuyant sur son prénom. "

Il semble d'abord étonné mais ne répond pas.

" Ne me dit pas que tu viens ici à tes heures perdues ? Et puis au pire je ne te croirais pas alors ne dis rien.

- Tu juges sans me connaître, Cara, dit-il plus sérieusement.

- D'où tu connais mon prénom ?
demande-t-elle ignorant sa remarque.

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