Coincée dans une espèce de bulle énergétique, Livia tapait du poing comme elle le pouvait, sans grand succès. Au moins ne se prenait-elle pas une décharge en retour, Zack ou plutôt, le Summoner, ne se la jouait pas sadique avec elle. Son inquiétude croissait pour Théo et elle jura que sa vengeance serait terrible. Après tout, elle possédait un moyen de pression : s'il ne la laissait pas en paix, elle révèlerait son identité à tout le monde, Aleksandr le premier, déchaînant les feux de l'Enfer sur toutes les personnes importantes dans sa vie, puis sur lui-même. Livia n'hésiterait pas une seule seconde, pas après tout ça. C'est pour ça que tu ne me conduis pas tout de suite chez les flics hein, Zack ?
— Alors quoi, hein ? railla-t-elle. Qu'est-ce qu'on fait, maintenant, Summoner ?
— Si tu me donnes le nom de ton fournisseur, je te laisse partir.La proposition semblait lui coûter, elle se demandait pour quelle raison exactement. Peut-être nourrissait-il toujours de la rancune envers elle, pour la dernière soirée qu'ils avaient passée ensemble ? Il ne laissait pas facilement tomber ! Mais elle doutait que cela soit aussi simple.
— Même pas dans un putain de rêve.
— Livia, t'es consciente que je vais t'emmener à la Bastille ?La prison, reconstruite après la révolution de 1789, trônait fièrement dans le centre de Parys et renfermait les pires criminels, les ennemis de l'Empire, les tueurs, les violeurs, les criminels violents de manière générale. L'aile féminine jouissant d'une réputation presque pire que celle des hommes. Elle déglutit, mais ne perdit pas contenance :
— Techniquement j'ai pas vingt-et-un ans. Ils ne m'enfermeront pas là-bas.
— Oh que si, et même ta mère ne pourra pas t'en sortir.De cela, Livia en doutait fortement mais elle ne répliqua pas, préférant obtenir quelques informations, à son tour.
— Pourquoi tu tiens tant que ça à avoir le nom de mon dealer ? Tu comptes faire quoi ? Intervenir pour qu'il ferme boutique ?
— Le livrer à la justice.La répartie, clichée, attendue, lui arracha un rire moqueur.
— T'es bien naïf, si tu crois qu'il existe une seule prison dans tout l'Empire capable de le retenir. Il n'a rien d'humain, crétin.
— C'est un vampire, alors. J'aurais dû m'en douter...Et sa colère décuplait, à mesure que l'amusement de Livia croissait.
— Un vampire ? Ah ah, tu penses vraiment qu'ils sont les seuls à exister ? La Révélation les a mis en avant, avec les garous et les sorciers, par la force des choses, mais tu n'imagines pas ce que renferme l'Outremonde, quel genre de monstres, bien pire qu'Aleksandr, on peut y croiser.
— Et toi, comment pourrais-tu le savoir ? Aux dernières nouvelles, tu es humaine.
— Aux dernières nouvelles, tu l'étais aussi.
— Donne-moi son nom, Livia, éluda-t-il.Elle secoua la tête, bornée. La loyauté ne la poussait pas à garder secrète l'identité de Nagato Ryúkage, la peur, par contre... Elle ne le trahirait pas, elle préférait passer des années à la Bastille que de devenir la balance. Il y a des sorts pires que la prison et même pire que la mort.
— Ne sois pas ridicule. Suffit de voir ta tête, il te terrifie. Je peux t'aider à sortir de tout ça, de ce milieu, je me doute que c'est ta mère qui t'a poussée là-dedans mais-
— Mais la ferme ! Putain, ferme-ta-gueule Zachary Blake ! Qu'est-ce que t'y connais, à ma vie, à ma mère ? Arrête de chercher des excuses et regarde la vérité en face, je suis comme je suis et peu importe ce que tu feras, ce que tu tenteras, je ne te balancerais aucun nom. Je préfère me couper les cordes vocales, et les mains, même me suicider, plutôt que de te répondre. Passe à autre chose !
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Summoner
FantasyZachary Blake a raccroché sa cape de Summoner après avoir frôlé la mort ou du moins, le pensait-il... Jusqu'à ce qu'il cède à nouveau, une faiblesse qui entrainera la mort de son meilleur ami. Décidé à trouver les responsables, il va devoir enquêter...