Chapitre 1

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Je me réveillai. Une odeur de renfermé et de poussière vint me chatouiller les narines. J'ouvris les yeux, et dégoûtée par cette senteur insupportable, fit une grimace avant de me boucher le nez. Ma chambre d'habitude parfumée à la fleur d'oranger s'était transformée en un véritable calvaire odorifique en l'espace de quelques heures.

Comment cela se faisait-il ? Je n'en savais rien. Je décidai de me lever et découvrit un sol glacé d'un pvc bon marché. Il n'y avait pas de pvc ni dans ma chambre ni dans ma maison. Je n'étais donc pas chez moi. Mais où étais-je alors ? Personne ne m'avait prévenue d'un changement quelconque... Du moins, je ne m'en souvenais pas...

Était-ce une surprise ? Je ressentais une angoisse de plus en plus forte en avançant sur le sol d'un pas hésitant. Je cherchai l'interrupteur à tâtons. Et si j'étais dans un rêve ? Non, je ressentai chaque sens, l'ouïe, le goût, le toucher, l'odorat, le seul absent était la vue mais j'étais dans le noir le plus complet. Ou bien, quelqu'un m'avait enfermée dans un endroit, une prison peut-être ou alors j'étais devenue une esclave, condamnée à rester ici jusqu'à la donne d'une rançon...

Je commençais à m'inquiéter, à chercher de plus vite l'interrupteur. De la lumière, s'il vous plaît, de la lumière... La nuit est tellement plus sombre, tellement plus inquiétante, triste, sournoise. La lumière est merveilleuse, lumineuse, on peut voir la beauté des êtres ou leurs monstruosités, voir, VOIR ! Que ferais-je si je devenais aveugle ? Je frissonai à l'idée de me faire priver de cet incroyable sens que la nature m'avait donnée.

BAAMM !!! Ma tête venait de cogner contre un meuble assez grand, une armoire sans doute.

- Putin ! maugréais-je, mélangée entre la douleur et la peur.
Je me massai la tête et m'apprêtai à donner un coup de pied dans l'armoire mais me ravisai : je ne savais pas où j'étais, il ne fallait mieux pas faire de bruit. Et si quelqu'un m'espionnait, là, dans le coin de la pièce, attendant sagement que j'enlève le voile de la noirceur ? Et s'il y avait des cadavres autour de moi ? Les larmes aux yeux, haletante, frissonant de tous mes membres, je trouvai l'interrupteur. J'hésitai. Un geste. Seulement un. Et je découvrirai où je suis. Un. Je le frôlai, puis, décidée, allumai la lumière...

Dans la peau d'une AutreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant