Chapitre 15

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Il ne servait à rien de courir, c'était une évidence : il courait plus vite que moi. Je l'attendis alors quelques secondes et lui mis un coup de pied dans sa partie intime.

- Arrh ! Tu me le paiera, sale chienne !

- Tu t'attaques à Morgane Felluci ! criai-je en reprenant ma course.

J'étais essoufflée. Heureusement que j'étais sportive. Allez, en petites foulées. Une, deux, une, deux. On arrivait dans une forêt. Parfait pour se cacher. Je courai encore, tournant toujours pour plus le perdre. Quand je ne le vis plus, je me cachai derrière un gros arbre et repris mon souffle.

- Où est-tu ?! hurla Paul. Je vais te trouver !

Il marchait à 100 mètres de moi, je ne le voyais pas mais j'entendais les brindilles craquer sous ses grosses bottes.

- Moorgaane ? Ma chérie ? Viens voir papa...

Je pleurais. Je pris mon courage à deux mains et mis ma tête derrière l'arbre pour voir où il était. Je vis soudain sa tête pleine de folie se tourner, son corps se diriger vite vers moi et sa bouche se fendre en un horrible sourire. Je repris ma course, évitant les herbes qui me chatouillaient les jambes et les branches trop basses. Il y avait une mauvaise visibilité, mais c'était parfait pour moi. Je sortis de la forêt et me retrouvai dans un champs. Les herbes hautes ne facilitaient pas mon avancée. A court d'haleine, je me dirigeai vers une petite cabane et trouvai un pêcheur d'à peu près 40 ans dedans. Il me reconnut et cria :

- C'est Morgane Felluci ! Au secours ! On veut me tuer !

Des villageois plus loin entendirent ses cris et se mirent à ma poursuite avec leurs fusils, tirèrent quelques balles maladroites jusqu'à ce qu'ils ne me voient plus. J'étais connue. Et tout le monde me prenait pour Morgane. Il fallait que je me voie dans un miroir, un jour. Le pêcheur m'avait ralentie et Paul était proche de moi. Je vis alors un village et pris une maison d'assaut. Une femme cria et pris son bébé dans les bras pour s'enfuir.

- Madame, je ne vous veux aucun mal ! Aidez-moi, s'il vous plaît !

- Laissez-moi !

- Je suis poursuivie ! On veut me tuer ! Cachez-moi !

Elle me regarda avec un air suspicieux.

- Ayez confiance, madame, cachez-moi, un pédophile me poursuit ! Il veut me séquestrer dans une cave, me torturer, me tuer !!!

Elle finit par accepter de me cacher sous un lit. Je l'avais remerciée mille fois en lui faisant des compliments. Elle ne me connaissait pas apparemment et avait pitié. Je reprenais mon souffle, un peu rassurée, quand j'entendis une émeute dans le village.

- Démon, sors de chez nous ! Criminelle sans coeur, dévoile-toi !

Paul avait dû dire un beau petit mensonge. Il était intelligent. Je me dégageai de sous le lit, et sautai par la fenêtre ouverte quand la femme rentrait dans la chambre, fâchée de me cacher. Je me mis à courir. Les villageois ne me suivaient pas, mais Paul oui. Je l'attendis. Quand il arriva à ma hauteur et prit son couteau pour l'enfoncer dans mon coeur, je lui mis un coup, pris son couteau et l'enfonçai dans son coeur.
Il était mort.
J'avais tué deux hommes.
Et j'étais fière de voir le sang de celui-là dévaler sur son corps inerte, puis se déverser sur le sol.

..

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Dans la peau d'une AutreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant