Dans la peau d'une Autre

Chapitre 16

1 mois plus tard

J'avais regardé Paul jusqu'à ce que la dernière goutte de sang. J'avais goûté son sang. J'étais devenue une fille horrible. M'éloignant de l'horreur de la délinquance, j'avais trouvé refuge dans un petit village loin de toute ville. Une famille gentille m'avait prise comme un oisillon. Je les remerciait chaque jour. Et je les aimait. Je voulais oublier ce que j'avais vécu. En fait j'aurai aimé revoir mes vrais parents. Mais ici je vivais une vie heureuse, avec ma nouvelle famille. Ils m'appelaient Camille. Camille Felluci. Parce que c'était mon vrai nom.

- Tu vas où ma chérie ? demanda ma nouvelle mère.

- Oh, j'ai envie d'aller en ville aujourd'hui...

- Tu ne sais pas conduire, tu veux que je t'y amènes ?

- Ben...

- Tu ne sais même pas où c'est.

Elle avait quarante ans, le visage doux et bronzé. Elle avait un garçon de quinze ans, on s'entendait bien et on faisait des fromages de chèvre qu'on dégustait avec plaisir avec sa petite soeur Martine de six ans. J'avais appris à Martine à lire car sa mère travaillait trop et n'avait pas le temps. Mais aujourd'hui était un jour de congé et elle voulait rester un maximum de temps avec son mari, ses enfants et moi, son enfant de coeur. J'avais 18 ans dans quelques jours et je sentais qu'ils me réservaient une surprise. Je les adorait. Mais je voulais savoir ce que mes parents étaient devenus.
Et avant que je n'aie pu faire le moindre geste, ma nouvelle mère s'empara de son trousseau de clefs et me précipita dans sa voiture. Elle alluma le contact et démarra.

- Tu veux faire quoi en ville ?

Elle méritait que je lui dise.

- En fait tu vois... je ne sais pas ce que sont devenus mes vrais parents... je voudrai savoir tu comprends... savoir s'ils sont vivants ou pas...

Isabelle me lança un regard.

- Tu peux aller demander un annuaire.

- Oui, normalement ils sont toujours dessus.

J'avais perdu mon portable juste avant de réapparaître chez Sam. Ça me rappelai de mauvais souvenirs...
Isabelle découvrit un fourgon noir derrière elle. Bizarre, elle l'avait vu démarrer depuis qu'elle était sortie de sa maison. Elle se frotta la tête en se disant qu'elle était devenue parano. La ville et les voitures ne la réussissaient pas. Elle continua sa route quand soudain le fourgon accéléra, la doubla puis se mit en travers de la route. Sa grosseur imposante ne laissait passer personne sur la route. Isabelle manqua de foncer dedans.

- P*tain ! Tu peux pas faire attention c*nnard !

C'est alors qu'un homme cagoulé et armé sortit du fourgon, suivi d'un autre portant un sac volumineux. Mes yeux se croisèrent avec l'un deux. Et je le reconnus. C'était Andy.