Je restai là pendant un moment, incertaine devant un lieu si sombre et froid... Au bout d'un moment, je sentis quelque chose frôler ma main ; je me raidis. Puis, alors que j'allais regarder ce que c'était, une souffle tiède s'écrasa sur ma nuque et, avec un hoquet de surprise, je sortis en courant d'entre les racines. Il faisait vraiment noir et, alors que je pensais poser le pied sur un sol stable, mon pied glissa et j'arrivais la tête la première dans la boue... je ne sentais rien... ni mes bras, ni mes jambes... pas même ma tête... ! Je relevais les yeux et vis que j'étais dans une clairière... ou un bourbier... les arbres étaient tellement loin.... et regardant plus haut, je vis peu à peu les étoiles se noyer dans le ciel d'encre... je me sentais perdue... pas une lumière... pas même la lune n'était là pour me montrer le chemin....
Soudain, un bruit de brindille que l'on brise résonna dans la clairière... je regardais frénétiquement, cherchant du regard le moindre mouvement, mais ne trouvais rien. Mon cœur battait à cent à l'heure, mais je n'arrivais toujours pas à faire bouger mes membres...
Tout à coup, je sentis un regard se poser sur moi et, relevant encore une fois la tête, je vis une silhouette ; fine, sombre, d'apparence calme... et familière... ?
- « Maman... ? » murmurais-je en reconnaissant ses contours. Transporté par la joie et soulagée de voir que je n'étais plus seule, je ne réfléchis pas et, levai un bras hors de la boue en l'appelant pour attirer son attention.... mais rien. Je l'appelai plus fort cette fois-ci ; toujours rien. À ce moment, alors que des larmes me montaient aux yeux, je la vis faire demi-tour et, horrifiée à l'idée de rester coincée dans cette marne, je hurlai à l'aide, criant le plus fort possible.... elle disparut.
Je ne retenais plus mes larmes et frappai le sol aqueux du poing, faisant gicler des gerbes de boue un peu partout... J'en avais dans les yeux, le nez, la bouche.... goûtant malgré moi l'acidité du sol. Mais je ne bougeais pas... je n'arrivais pas... je ne pouvais pas...
- « maman.... » gémis-je en resserrant mes doigts sur la boue malléable. « j't'en supplie... reviens..... aide moi.... » sanglotai-je, en baissant la tête, mon front totalement plongé dans la boue.
Soudain, j'entendis comme un battement d'aile derrière-moi et, un instant plus tard, quelque chose m'agrippa les cheveux violemment. Criant de douleur, le chose lâcha prise et, suivant la chose sombre du regard, il me sembla que c'était un hibou... ou une chouette.... ses grand yeux jaunes et brillants me fixaient et, dans un battement d'ailes suivi d'un hululement sinistre, je sentis quelque chose m'attraper les jambes. Je me débattis, tapai sur cette chose mais, de plus en plus de 'racines' m'entourèrent et, tentant désespérément de rester à la surface, je plantai mes doigts dans la boue qui jamais ne m'aurait retenue ; elle m'entraînèrent au fond.
Se laisser submerger par l'émotion.... à son âge... ! ...quelle délice...
Ces choses me tiraient de plus en plus vite, passant entre les racines, pierres et autres choses qui constituaient sans doute cet espèce de sable mouvant, je sentis bientôt la pression sur mon corps se relâcher d'un coup et, tombai comme une masse sur un sol dur, froid et humide. En partie sonnée, je tentai de me relever en m'aidant de mes quatre membres, mais ne parvins qu'à me couper sur une roche. Après un petit moment, je m'assis sur mes mollet, regardant c qui maintenant m'entourait ;
Une espèce de grotte.. ou un boyau de mine... je ne saurais dire... mais tout était sombre, vide... et chaque goutte qui tombait du plafond démultipliait le bruit de son impacte avec le sol par l'écho impressionnant de la cavité. À pars ça et ma respiration, rien d'autre ne semblait avoir la force de briser le silence épais et pesant qui régnait ici. Silencieuse, et de peur d'être attaquée par je ne sais quoi, je me relevais et avançai précautionneusement dans une direction au hasard....
J'avançai depuis tellement longtemps... en silence. J'avais peur et, même si seuls mes pas et gouttes résonnaient dans le noir, je ne pouvais m'empêcher de trembler. Je n'avais rien pour voir alors, avec mes deux mains contre la paroi gauche, je marchais à l'aveuglette. Je savais que pour sortir d'un tel lieu, il fallait suivre les courant d'airs.... mais je n'avais rien sentis jusque là... je ne savais même pas s'il existait une sortie.... quoi qu'il y avait de l'air ici... alors peut-être... mais c'est un cauchemar... la logique terrestre ne marche sans doute pas ici.... je pourrais très bien marcher pour des siècles et des siècles ici... et ne jamais trouver de sortie... !
J'ai vu bon nombre de rats de laboratoire avec plus de volonté que ça...
Soudain, alors que j'allais m'appuyer sur la paroi, ma main ne trouva rien : je tombai. Dévalant sur ce qui me sembla être de la glace, je voulu hurler mais ma voix ne répondis pas. Soudain, je ne sentis plus de sol sous et tombai avec fracas dans une eau glaciale. Je remontai à la surface et vis au loin une raie de lumière. Ne perdant pas de temps, je nageai jusqu'au commencement de la plate forme et escaladai du mieux que je pus. Les roches étaient glissantes et je me fatiguais très vite, mais cette lumière était un tel soulagement après avoir marché dans l'ombre pendant si longtemps... que je mis ma crampe et rate de côté ; j'atteins le sommet.
Dans un dernier effort, je me hissai sur les pierres et, roulant sur le côté, je souris à la vue de la percée lumineuse. Soudain, la lumière vacilla et une ombre s'étendit jusqu'à moi ; l'oiseau.
Perché sur un crâne immense, le rapace me dévisageait intensément.Je m'attendais au pire alors, lentement, je décidai de me lever... ma possible fuite n'en aurait été que facilitée. Comme il ne bougeait plus, je commençai par faire un pas vers la lumière, quand tout à coup,ses yeux se mirent à briller de plus belle et, dans une vague de matière sombre, il éclata. Je protégeai mes yeux de mes avant bras et quand je relevai la tête, je ne vis que du noir. Pas un bruit alentour, pas un seul bruissement d'eau... pas même de battement d'aile... 'je suis... seule pour de bon....' pensai-je en agrippant mes épaules, mes mains tremblantes.
Y/n
- « Maman ? » appelai-je incrédule... je l'avais entendue.... « MAMAN JE SUIS LA ! VIENS !! » pleurai-je en regardant tout autour de moi. Soudain, une vague lumière apparu derrière moi. Je tournai lentement la tête, et vis la silhouette de ma mère, les bras tendus vers moi. Transportée par la joie, je me mis à courir dans sa direction et, au bout d'un moment, je me rendis compte que sa taille ne changeait pas ; je n'avançais pas ! Je me mis à courir plus vite, et d'un coup, elle recula d'au moins une cinquantaine de mètres.... « MAMAAAAANNNN !! » hurlais-je en recommençant à courir de plus belle... mais encore une fois, elle m'échappait.... je n'était plus qu'à une dizaines de mètres... et d'un coup, je perdis l'équilibre et tombai par terre.... mais je ne lâchai pas ! Je continuai, encore et encore et encore.... puis après une troisième chute, je me relevai et, alors que je m'apprêtai à recommencer, mes pieds refusèrent d'avancer... non pas que quelque chose les avait attrapés... ni même qu'ils soient embourbés, mais c'était juste... quelque chose qui me disait d'arrêter... que même si la persévérance est une chose essentielle... peut-être que... d'être seul... parfois... n'était pas un problème en soit... elle n'étais pas là quand les autres se moquaient de moi... elle n'était pas là quand je me cachais dans le grenier pour pleurer... au final, je... je voulais être seule.... juste pour un moment.... juste pour être... moi.... ne pas avoir honte.... J'avais beau être seule, je n'étais pas isolée pour autant. Je ne bougeais plus et, sans vraiment réfléchir, je fis demi-tour et partis dans l'ombre... je pleurais à ce moment là, et plus j'avançai dans cette direction, plus j'avais la sensation que mes larmes givraient sur mes joues... mes yeux me faisaient mal et, marchant dans le silence depuis un moment, je commençai à entendre les remous de l'eau... je rouvrais finalement les yeux et, après avoir enlevé les petits morceau de glaces de mes paupières, je vis que j'étais de retour sur la plate forme... l'oiseau avait disparu.
Alors que vas tu faire maintenant ? Hein petite ...?
M'éloignant de lumière, je fis le tour du squelette et découvris une cavité dans le creux de sa gueule. Je m'en approchai et, en passant sa gueule, j'eus l'impression de recevoir un seau d'eau glacé sur la tête.... je ne saurais dire ce qui s'était passé... mais, en plus du froid qui m'a touché jusqu'aux os, j'ai également ressenti une certaine tristesse... mais je ne pouvais compter que sur moi... maman n'était plus là... c'était stupide de courir après un esprit... les morts restent ce qu'ils sont... des os et des souvenirs...
'abandonner l'idée qu'elle revienne,... et ne pas l'oublier... voilà mon nouveau devoir....' me dis-je avant de sauter dans le puits, une nouvelle flamme dans le cœur.
VOUS LISEZ
Pitch Black (vs) lectrice
FanfictionUne fois chose faite, je me versai un doigt du liquide noir et brillant, puis le fis tourner dans le verre. 'Quel arôme de peur....' pensais-je en passant mon nez au dessus. J'y trempais mes lèvres... 'un cru de quinze ans d'âge, plutôt rond en bouc...