Jamais je n'aurais cru voir une telle chose... une adolescente refusant de revenir en enfance... une adolescente... qui... étrangement, n'avait pas eu peur de son futur... Pourquoi n'avait-elle pas crié, hurlé ou même juste tremblé devant la mort de son enfance... ? Et la réponse de son futur... n'avait-elle donc plus peur de faire ses propres choix et de ne pas insister sur une réponse aussi vague que 'à toi d'en décider'... ?! Et puis, ce qu'elle avait dit juste avant.... ce qu'elle avait semblé vouloir enseigner à son enfance... ces mots... avait-elle donc tant changé en si peu de temps ?
Je m'étais éloigné ; à quoi bon rester dans une situation pareille... non, en vérité, je ne savais même pas qu'elle était exactement cette 'situation'... 'quand je pense que la seule raison qui m'avait poussé à faire avoir des cauchemars à cette fille était pour me divertir.... et maintenant... je.. je ne saurait m'arrêter... je veux en savoir plus... toujours plus... aller toujours plus loin... voir sa peur la plus profonde et pouvoir la toucher du doigt.... faire exploser ses chaînes et la laisser se promener librement dans l'esprit de cette chère y/n....
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Heureuse d'avoir retrouver le soldat, je le fis rentrer dans ma poche et, au moment où je me relevai, je crus voir quelque chose... une silhouette grande, filiforme et... humaine dans une allée.
Hm ? Quelque chose derrière moi ?
- « Y'a quelqu'un ? » demandai-je en me rapprochant de la silhouette. Elle ne se déplaça pas, pourtant je crus la voir se retourner... comme si... elle pensait que je regardait derrière elle... ? Je me rapprochait encore et, étrangement, je la vis faire un pas vif en arrière.... « Attendez ! J-je ne vous ferais rien... je voudrais juste savoir si- HEY ! ATTENDEZ ! » m'exclamai-je en poursuivant l'ombre qui me fuyait. Je ne savais même pas exactement pourquoi je la suivais, mais quelque chose me disait que c'était la solution. Alors, prenant sur moi, je me lançai à sa poursuite mais fini par la perdre à un embranchement... gauche ou droite... ? Lequel choisir ? À cet instant, je crus voir quelque chose de sombre bouger dans l'allée de gauche alors, sprintant dans cette direction et arrivée à un autre embranchement, je me fis assaillir.
Une chose noire, rapide et volante (?) me tourna autour au point de me faire perdre tout repère. Je tentai de prendre ma dague, mais me rendis compte que je l'avais oubliée sur mes cendres. J'essayai donc de résister à cette chose, mais quand elle s'en alla finalement, je sentis que mes mains n'étaient pas comme d'habitude ; elles étaient bien plus lourdes.. et je ne parvenais pas à les séparer. Soudain, je fus tirer en avant par mes deux mains et, baissant les yeux, je vis des chaînes entourer mes poignets. Je relevai la tête juste après, et vis une file de personnes presque entièrement dévêtues marchant devant moi ; mais où étais-je tombée ?!
Les cris, les plaintes, les pleurs et le souffle du vent entre les rochers... voilà tout ce que mes oreilles percevaient... La marche était lente, pénible et, répartis en plusieurs rangées, nous déambulions dans un interminable dédale de ponts et autres chemins escarpés ; nous descendions.
Je ne savais pas du tout où cette marche allait me mener et je ne voulais même pas le savoir alors, je me mis à réfléchir à un plan... quelque chose pour m'échapper... après tout, rien ne nous surveillait...
Tout à coup, ma file s'arrêta et un corps horriblement meurtri et pale se mit à escalader la paroi mais tout à coup, une ombre fondit sur lui et, dans un cris assourdissant, il fut projeté dans le vide ; le bruit de son corps s'écrasant contre les parois se fit entendre. Les yeux fixés sur l'endroit où le corps m'avait été visible pour la dernière fois, je fus sortie de mes pensées quand on tira un grand coup sur mes mains ; notre rang avait rapetissé...
La marche repris et, plusieurs autre fois, ses choses jetèrent les rebelles du lot dans le vide... je n'en pouvais plus de leurs cris... de leur peur... et chaque fois que l'un d'entre eux était éliminé, les chaînes nous rapprochaient un peu plus d'une chose dont je ne savais rien... quelque chose qui, semblait-il, serait la pire chose connue à ce jour...
'Pire chose connue à ce jour... ?' C'était bien joli de savoir ça, mais 'LA pire chose au monde'... euh... la maladie... la guerre... les miss qui ne demandent que la paix dans le monde et leur yaourt zéro pour-cent de calories.... les hommes politiques... les fanboys.... les catastrophes naturelles.... Trump... ?!
Toute à coup, ma chaîne m'attira vers le bas et, voyant que c'était la personne devant moi qui venait de tomber dans le vide, je tentai tant bien que mal de rester fermement appuyé sur mes jambes ; je ne voulais pas tomber... pas maintenant ! J'entendais la roche craquer sous mes pieds et, alors que je pensai y rester, une ombre l'emporta et mes chaînes se raccrochèrent immédiatement à celles devant moi. J'étais à genoux, des larmes aux yeux, les tempes parcourues de sueur et le cœur battant la chamade... pas comme ça... pas maintenant...
Soudain, un cris perçant remontant des abysses supplanta tous les autres ; un... bébé ? Je me relevai rapidement et, regardant en contre-bas, je vis où cette file s'arrêtait : une planche.
Un autre cris... une femme cette fois-ci... elle hurlait dans un langage que je ne connaissais pas... je la regardai jusqu'à ce que, tout à coup, mon pied ne reposa plus sur rien ; je tombais. Le chemin s'était rétrécie mais, au moment où une ombre allait me prendre, une paire de mains me rattrapèrent et me firent rentrer dans le rang...
- « Tu ne devrais faire plus attention où tu marches ma puce... » recommanda une voix qui... me sembla si... familière...
- « Maman ? » demandai-je incrédule ; Elle rit. Je n'en revenais pas... c'était... mais après quelques secondes, mon esprit s'assombrit à nouveau ; elle était porte depuis six ans maintenant... ce n'était pas réel...
- « Je suis désolée de t'avoir laissée... tu as dû te sentir seule... t'as le droit de m'en vouloir » dit-elle en baissant la tête.
- « C'était un peu dur au début... mais maintenant je comprend pourquoi t'as voulu partir... je t'en aie voulu pendant un bon moment... c'est vrai... mais s'est passé... faut savoir tourner la page pour écrire son histoire... rien ne sert de vivre dans le passé... » dis-je en marchant un peu plus lentement... je ne voulais pas me laisser tenter par un autre mirage...
- « Six ans... pourtant, ce ne sont pas des choses qui s'oublient... ni se pardonnent- »
- « Je n'ai pas oublié... et je n'oublierais jamais... je ne pardonnerais pas non plus... c'était égoïste... et lâche... mais je le comprend maintenant... alors je l'endurerai et j'en tirerai une leçon... je ne ferais pas la même erreur que toi... » dis-je amèrement... mais avec un calme qui, moi-même, me surpris. Ma perception avait-elle donc tant changée... ?
Elle ne répondis rien et, dans un silence entrecoupé de gémissements et autres cris, nous avancions de plus en plus vers la planche... vers notre perte... vers la mort ...?
Est-ce réellement la chose la plus horrible en ce monde ? Ni a-t-il donc rien de pire qu'une vie qui s'achève ?... je reformule, ne serait-ce pas pire de vivre dans d'atroces douleurs que de mourir ? N'est-ce pas pire de se dire qu'on ne pourra jamais profiter de la vie parce qu'on est coincé dans le coma ou parce que les gens autour de nous veulent égoïstement nous garder près d'eux, alors que ce n'est pas ce que nous voulons ...? Est-ce pire de mourir, que de vivre chaque jour dans la peur de voir son mari saoul débouler dans la maison et nous violer... ?
À ce niveau, la mort n'est-elle pas plutôt... un répit, une délivrance... voire un soulagement ?
Le stress du travail, la peur d'être rejeté, la douleur d'un affront physique ou mental... la perte irremplaçable d'un proche... tout ça, tous ces sentiments négatifs et encombrants... tout ça, la mort le prenait de nos mains meurtries... elle nous soulageait de nos fardeaux aussi lourds soient-ils...
Sans même le remarquer, je me retrouvai devant la planche d'où ma mère venait juste de sauter... volontairement... À ce moment, une ombre trancha les chaînes qui me reliaient aux autres et m'accompagna au bout du précipice. Là, je montai sur le bois, la tête haute et avançai jusqu'au bord. À ce moment, je souris et, comme j'allais retrouver une vieille amie, j'ouvris les bras et me laissai basculer en avant.
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Pitch Black (vs) lectrice
Fiksi PenggemarUne fois chose faite, je me versai un doigt du liquide noir et brillant, puis le fis tourner dans le verre. 'Quel arôme de peur....' pensais-je en passant mon nez au dessus. J'y trempais mes lèvres... 'un cru de quinze ans d'âge, plutôt rond en bouc...