Pitch Black (vs) lectrice

Chapitre 4

Je me redressai un moment et, regardant mes mains trembler, je sentis quelque chose monter en moi, quelque chose que j'avais déjà ressentis avant.... cette flamme qui semblait avoir pris dans mon cœur semblait s'étendre... grossir... mais ça ne me rassurait pas... ça ne me rendait pas plus heureuse, ni plus calme... c'était juste... là. Autre cette chaleur, je sentais parfaitement mes jambes et mon dos.... peut-être trop d'ailleurs, mais je n'avais plus de temps à perdre. Me rapprochant du mur le plus proche, je m'y agrippai pour m'aider à me relever et, une fois sur mes deux jambes branlantes je me mis en marche. J'avais fais au moins deux fois le tour de l'îlot, et rien ne semblait mener autre part... pas un seul trou, tunnel, pont ou quoi que ce soit.... et je ne pouvais tout simplement pas nager dans cette eau... si elle était vraiment à l'origine de mes hallucinations et m'avait causée une telle confusion en s'infiltrant par quelques égratignures.... mais qu'aurai-je subis avec celles que le serpent blanc m'avait infligée ?

Je n'avais rien de bien grave à part des bleus, égratignures et autres coupures... de toute façon, même avec les deux jambes en miette, je ne serais jamais restée ici... plutôt mourir. Je refis donc un tour pour trouver de quoi faire un radeau ou au moins escalader jusqu'à trouver une sortie... Par dépit, je décidai de faire un peu de varappe et, pour ne pas être totalement à la merci de ce qui allait fatalement me tomber dessus, j'embarquai ce qui me semblait être une dague rituelle et l'enfonçai le plus possible dans ma botte... l'accrocher avec du tissu aurait été une gêne lors d'une attaque surprise.

Remise, je regardai un peu les alentours pour vérifier si ce maudit piaf était encore là pour m'offrir une épilation ; pas une chouette en vue.

Je commençai mon ascension et, longeant la paroi glissante, je dus souvent fermer les yeux ou détourner le regard des cristaux rougeoyants qui y étaient incrustés. Je n'en étais même pas à vingt mètre de mon point de départ et j'en avais déjà marre... 'Quelle volonté ! Et tu t'étonnes de pas avoir ne serais-ce que des remarques encourageantes en sport !' me dis-je, un sourire sardonique plastré sur mon visage. Prenant sur moi et mon manque évident de motivation, je continuai tout de même et avec toute la détermination dont je disposais.... autrement dit, environ cinq pour cents de mon esprit.

La sueur coulait le long de mes tempes, mes doigts tremblaient de fatigue à force de se cramponner aux roches humides et, assaillie par une soudaine migraine, je blâmai ces maudits cristaux et leurs supposés effets hallucinogènes. Toutefois, je parvins à la rive opposée et, alors que je récupérais mon souffle, j'entendis comme des pierres bouger. Je tournai alors la tête vers la source de ce bruit, et vis avec horreur que la porte se murait toute seule.

Je sprintai vers le passage mais, alors que j'y étais presque, la cadence augmenta d'un coup et se referma juste devant moi. Incapable de m'arrêter avant, j'entrai en collision avec la pierre qui céda et, basculant en avant, je sortis de l'eau et arrivai sur l'îlot que j'avais quitté.... 'MAIS QU- C'EST QUOI CE MERDIER ?!!!' pensai-je en regardant frénétiquement autour de moi.

Soudain, j'entendis le maudit hululement de mon ennemi à plumes et évitai de peu ses serres. Elle poussa un autre cris perçant et revint à la charge mais cette fois-ci, bien décidée à ne pas me laisser faire, je sortis la dague.

Il était presque sur moi et, alors que j'allai lui asséner un coup, son image parut se brouiller, se distordre ou se mélanger avec quelque chose de beaucoup plus gros... quelque chose avec les mêmes grands yeux jaunes luisants, mais avec la taille impressionnante d'une vache ou d'un cheval. Partant du principe que ce n'était rien de plus qu'une illusion due à ma récente immersion, j'attaquai.

Mais, alors que la lame allait entrer en contact avec la chose, elle explosa en un nuage de cendre... Je m'arrêtai immédiatement et balayai quelques particules de ma main.