Internée

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Rose a 10 ans

Quelqu'un me secoue l'épaule vigoureusement. Je me réveille et voit ma mère les yeux rouges, injectés de sang. Elle me fait peur.

- Dépêche-toi Rose, ils arrivent.

Qu'est-ce qui se passe? Je regarde par la fenêtre. Il y a un soleil radieux. Ce n'est certainement pas aujourd'hui qu'Isaac me rendra visite. Je balaie du regard ma chambre. Il y a une valise accôtée sur le mur. Je descends en bas et demande à ma mère si on va quelque part. Elle me regarde longuement les yeux vides.

- Je suis désolée ma puce, on a pas le choix. C'est pour notre bien.

Je ne comprends pas du tout ce qu'elle veut dire. Elle me pointe la tenue sur la table. Je l'a prend et l'enfile dans la salle de bain. Quand je ressors, il n'y a plus personne dans la maison. Je vois mes parents dehors entrain de discuter avec une dame. La valise est à côté de ma mère. Je sors dehors et demande ce qui se passe. Je vois une auto ressemblant au char de la fourrière quand ils prennent des chiens errants. La dame me demande de monter. Je ne lui fais pas confiance. Ma mère me dit avec un air brute et les yeux durs:

- Tu fais ce qu'elle te demande Rose Collins.

Je m'assoies à l'arrière. Une chanson part à la radio. C'est je ne regrette rien d'Edith Piaf. Sa voix rocailleuse, remplie d'histoires me fait frissonner. Le coffre s'ouvre. Je vois mon père mettre ma valise à l'intérieur. Je lui demande où qu'on va, mais il ferme le coffre avant. Tout ça deviens louche. La dame sert la main de chacun de mes parents et entre dans le véhicule. Elle démarre et je me retourne affolée. Mes parents sont juste derrière et repartent déjà dans la maison. Je comprends tout, d'un coup...

Non! Ils ne peuvent pas me faire ça! Je suis leur fille unique, ils ne peuvent pas m'abandonner.

Pour la dernière fois, je les vois entrer à l'intérieur, le visage sombre. Mes parents... Ceux qui m'ont donnés la vie, m'ont élevés, nourris et aimés...

Les larmes coulent sur mes joues et je ne fais rien pour les enlever.

Je sens un vent froid sur ma nuque. Mes membres s'immiobilisent. Je ne peux plus tourner la tête. Je suis restée coincée dans cette position jusqu'à ce que ma maison disparaissait de ma vue. Quelqu'un me prend la tête. Je crie pour m'échapper, mais aucun son ne sort. Je vois Isaac le gardien. Tout ce qu'il me dit c'est:

- Je suis terriblement désolé pour toi Rose. Mais rien n'arrive pour rien. Je suis là, pour toi, à tes côtés.

Je pleure de plus belle. Quand j'ai épuisé toutes les larmes de mon corps, je me sens fatiguée, comme si je n'avais pas dormi depuis mille ans.

Rien n'arrive pour rien...

Je te surveilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant