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Les jours passent au ralenti. Ce week-end, il y a une fête costumée. Je maudis David d'en avoir parlé. Même s'il a visiblement fait échapper à Mayden une conversation gênante. Conversation qu'on doit avoir. Et vite. Nous sommes vendredi et David et moi sommes censés chercher après des costumes. Mais on est plutôt aller se bourrer la gueule dans un bar où les mineurs ayant assez d'argent peuvent se bourrer la gueule à volonté. Je tente de ne pas exagérer, j'ai comme l'impression que si je le fais, il n'y aura pas qu'Abualita pour me démembrer. May l'aidera sans doute avec joie. Sale folle sadique.

David, quant à lui, en est déjà à sa cinquième bière. Je fronce les sourcils et me demande comment Jo fait pour le supporter. Il boit autant que je fume. Je suis surpris à cette pensée. Jamais je n'avais pensé que mon meilleur ami ne puisse boire de trop. Étonnant, même pour moi. Je secoue la tête et lance :

- On devrait quand même aller voir ces putains de costume, nan ?

Il hoche la tête.

Quand on revient chez moi, à ma grande surprise, (ironie quand tu nous tiens) les deux filles ne sont pas encore rentrée. David décide de rentrer chez lui et de revenir plus tard tandis que je vais près d'Abualita. Elle est debout devant l'évier et se retourne en entendant mes pas s'approcher d'elle. Elle m'offre un sourire et je m'en veux de l'avoir laissée de côté ces derniers temps. Je sais qu'elle ne m'en veut pas et qu'elle doit être heureuse que j'ai une vie – pas des meilleures, mais bon...

- Abua.

Elle sourit.

- Tu n'es pas avec tes amis ?

Je secoue la tête et elle a un petit rire.

- Pourquoi donc ?

- Les filles sont en train de faire les magasins, expliquai-je, et je suppose que David cuve quelque part dans un fossé.

Elle rigole.

- Est-ce que ça va ? Tu m'as l'air autre part ces derniers temps... Enfin, le peu de fois où j'ai la chance de te voir, du moins.

- Je sais, désolé...

- Je ne t'en veux pas, mon grand, c'est normal, c'est la vie, l'adolescence... Bon, même si tu es un homme légalement.

- Moi, je vais bien.

- Jude Kahn.

J'abdique en levant les bras comme pour me défendre tandis qu'elle me menace d'un essuie.

- Dis-moi ce qui te tracasse.

Je hoche la tête et lui raconter l'histoire avec Mayden. Passant les passages qu'elle ne devrait jamais entendre.

- Vous vous compliquez la vie pour rien, il me semble.

Je hausse vaguement les épaules en ricanant.

- Si tu veux mon avis de vieille dame sénile, vous devriez quand même essayer.

- Et si ça foire ?

- Ça ne foire que si vous voulez que ça foire.

Je me mord l'intérieur de la joue, extrêmement dubitatif.

- Bon, pars et laisse moi en paix, rigole-t-elle, en me chassant.

Je me sens de nouveau comme un petit garçon. En entrant dans ma chambre, j'ai la surprise de découvrir Mayden allongée sur le lit, le nez collé à son téléphone.

- May ?

- Oh, salut !, s'écrie-t-elle en faisant tomber son téléphone au sol quand elle se redresse.

When Mayden Meets JudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant