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Mayden me jette un petit regard en biais.

- Tu dors ?

Je secoue la tête. La plupart du temps, après ça, soit je m'endors, soit je me barre. Là, je suis incapable de faire la première option et la seconde n'est même pas une option.

- Je saurais pas, murmurai-je en me redressant.

Elle m'imite, soucieuse.

- C'est une bonne chose ou une mauvaise ?, elle demande, un pli se formant entre ses deux sourcils.

Je lève les yeux au ciel et l'embrasse. Évidemment que c'est une bonne chose. Je passe mes deux bras dans le bas de son dos nu. Entre nous deux, ses deux petites mains tiennent ma couette contre sa poitrine. Elle est gênée, c'est trop mimi. Je me colle encore plus contre elle, ne laissant plus de place à ses mains qu'elle glisse dans ma nuque. Elle me griffe doucement le dos et je lui mords la lèvre. Elle étouffe un bruit contre ma bouche.

Quand je me réveille, nous sommes toujours dans la position dans laquelle nous nous sommes endormis hier. Moi sur le dos et elle sur le ventre, une de ses jambes posées sur ma hanche mais de façon a ce qu'elle s'emmêle aux miennes. Une de ses mains est sur mon torse et l'autre sous un oreiller. Elle est petite, mais elle prend plus de place que moi. Je l'embrasse sur le haut du crâne. De la main, je retrace la courbe de ses formes à portée de main,sous la couette. Elle frissonne.

- Jude, tu m'emmerdes.

- Moi aussi je t'aime.

Elle ronchonne avant de se rendormir. Je regarde l'heure. Il est six heures du matin. Je change de position. J'enserre sa taille de mes deux bras et pose ma joue sur son omoplate.

- Moi aussi, murmure-t-elle.

Je me tends légèrement. Je ne suis pas certain qu'elle l'ai dit. J'ai peut-être rêvé. C'était si bas. Je me rendors avec – pourtant – la certitude qu'elle l'a dit.

Plus tard, dans la journée, elle est assise en face de moi, à table, et me regarde avec un sourire en coin. Jo, assise à sa droite à la nez dans ses céréales et David la tête posée sur la table. Abualita, quant à elle, chantonne au fourneau.

- C'est gentil de nous avoir laissé la chambre, cette nuit, ricane David à Mayden.

Elle grimace et je hausse les épaules. Ma grand-mère se retourne, une main sur la hanche et me jette un regard sévère. Je lui offre un sourire bon enfant. Elle aurait dû s'en douter en me laissant inviter les deux filles ici. Parlant de fille, celle qui m'intéresse à glisser son pied nu sur mon genou. Je manque de m'étouffer quand elle le change de place.

C'est dans quel film que la fille fait ça au restaurant, déjà ?

- Alors, sinon, Jude, bien dormi ?, demande innocemment Mayden.

J'articule en silence « Tu vas me le payer » et elle hausse un sourcil en signe de défi.

- C'est vrai ça, intervient Abualita. Tu as bien dormi, Querido ? Tu sembles fatigué.

- Comme un loir, assurai-je.

C'est au tour de Jo de s'étouffer dans un rire. Elle rigole tellement fort qu'elle crache un morceau d'omelette sur le visage de David. Il fronce les sourcils, grommelle un « Merci » puis lui relance au visage. Elle lui renvoie et Mayden et moi les observons un petit moment. Ils s'interrompent quand Abualita leur demande qu'elle âge ils ont.

- Six, réplique David, victorieux.

- Écoute, mon petit David, je te rappelle que je t'ai essuyé le derrière quand tu t'es fait dessus.

When Mayden Meets JudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant