Sombre… sombre était mon cœur !
Cette douleur encrée au plus profond de moi ne semblait vouloir s’en aller. Les corps des derniers cadavres gisaient sur le sol devenue rouge sang. Le mien s’écoulait en silence et venait compléter ce triste tableau. Goute à goute je me vidais lentement et dans un murmure a peine audible je formulais des mots… Un appel au secours voué à l’échec… Il n’y avait plus aucune âme vivante à l’horizon. Seule survivante parmi ces enveloppes sans vie.
Laissant la vie me quitter, je me demandais qu’avais-je fais pour mériter un sort pareil ? Pourquoi l’homme était-il si cruel ? Pourquoi la vie elle-même était si misérable ?
Chaque soulèvement de ma cage thoracique me faisait mal. Un mal qu’il était impossible de qualifier tellement ce que je ressentais était atroce ! N’osant lever une de mes mains pour toucher mes côtes brisées, je fermais les yeux desquels s’échappaient des larmes.
Ma cousine avait été prise, enlevée par ce barbare qui n’avait pas hésité à user de la violence pour obtenir ce qu’il voulait. Tout comme ces monstres plus hideux les uns que les autres ! Machines de guerre sans aucune once de pitié dans leur regard quand ils portaient le coup de grâce ou qu’ils voulaient s’offrir quelques gâteries avec l’une d’entre nous. J’avais compris que résister n’allait servir à rien mais ne rien faire était encore pire. Pourquoi être née femme si c’était pour subir toutes ces atrocités ?
Tournant la tête, je vis mon agresseur revenir sur ses pas et se diriger vers mon emplacement. Comment faire pour faire cesser ces larmes ? Comment faire pour paraitre morte ? Il était seul, qu’avait-il fait de sa prisonnière ? Je me mordis les lèvres pour ne laisser filtrer aucun cri. La peur au ventre, je fermais les yeux tandis qu’il continuait de s’approchait de plus en plus mais la douleur me les fit rouvrir. Je ne voulais pas mourir mais je ne voulais pas tomber entre ses mains non plus ! Mes nombreuses fractures ne me permettaient pas de me déplacer assez rapidement pour espérer échapper à son emprise. J’étais condamné à devenir sa future esclave, à devoir subir les nombreux coups qu’il allait m’infliger, de faire tout ce dont il m’ordonnait.
Le carnage du massacre continuait de se consumer et monter la fumée de plus ne plus haut dans le ciel. Le sang de se déverser de ces corps sans vie sur le sol déjà bien humide. L’individu venait de se pencher pour tester la respiration de l’une des victimes tombées sous la lame de l’un de ses frères de combat. La malheureuse n’avait pas eu de chance et avait bien quitté ce monde. Il ne se découragea pas pour autant et continua de répéter son geste avec d’autres corps. Quand ce fut mon tour, je retiens ma respiration mais il se rendit rapidement compte qu’il tenait une perle rare.
– Tu veux te faire passer pour morte sale garce !
M’administrant une claque qui me fit hurler, il me releva sans ménagement.
– Les mortes ne hurlent pas ! J’aurais préféré la compagnie de ta copine mais il semblerait qu’elle a préféré une mort beaucoup plus brutale et plus rapide.
Se léchant les babines, il commença à défaire son pantalon.
– Viens par ici, on va s’amuser tous les deux !
Elle avait donc préférée se tuer que devoir subir encore une fois cette torture. Tandis qu’il avait commencé à déchirer le peu de vêtements que les autres graisseurs avaient bien voulu me laisser, je remarquais la dague pendue à sa ceinture.
Le laissant me mettre totalement à nue, j’attendis le bon moment pour m’en saisir.
– Je suis une femme libre…
M’enfonçant l’objet en pleine poitrine, je me mis à cracher du sang.
– … libre et… morte !
L’agresseur n’eut pas le temps de réagir que sa victime avait déjà rendue son dernier souffle.
La liberté a un prix bien plus couteux que certains pourraient le penser. Vivre est un luxe, mourir n’est seulement qu’une délivrance de la torture.
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Dernier Souffle
HorrorLa cruauté humaine n'a pas de limites. l'homme est le pire monstre qui puisse exister car c'est lui qui conduit ses semblables aux portes de la mort. Quand on a tout perdu, y compris la force de se battre, on n'attend plus rien de la vie. On ne rêve...