Quand le coeur fait mal...

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Elles tombaient toutes seules. Dans le silence de la nuit j’étais seule, tout comme ces gouttes qui se déversaient malgré elles. Je n’avais rien demandée. Pas de vivre, encore moins de souffrir. Pourtant c’est exactement ce qui s’était produit. Un mal inexpliqué. Une douleur atroce qui me transperçait la poitrine. Pourquoi ? Pourquoi faut-il toujours en passer par là ? Difficile de voir la vérité, de devoir l’accepter quand on s’était convaincu du contraire. Difficile d’aimer sans l’être en retour. Difficile de respirer quand on n’a plus rien à espérer de la vie. Pourtant il me fallait bien de continuer d’avancer… d’essayer d’oublier. Difficile.

J’avais été simplement vendue. Oui, vendue comme un simple morceau de viande ! Je savais que ce mariage dépendait toute ma famille, mais devais-je encore la nommer comme ceci ? Qui échange sa fille chérie contre quelques bêtes et quelques pièces de monnaie ? Qui laisse son seul enfant partir, en sachant pertinemment de ne plus jamais avoir la chance de le voir ? De simplement poser ses yeux sur l’œuvre de son amour. Seule ma mère avait pleurée, suppliée… mais la femme n’avait pas son mot à dire. Elle avait donnée une fille, soit un fardeau pour la famille qu’il fallait caser le plus vite possible. Parce que c’est bien ce que j’étais aux yeux de mon père : un simple fardeau. Je pense même qu’il avait plus de respect pour ses bétails que pour moi mais je n’avais rien demandée. Lui seul pouvait être responsable de ma présence sur terre. Malheureusement c’était également lui qui m’entravait dans ma liberté.

C’est beau un mariage, pourrait-on dire. Mais pas quand la marié sait ce qui l’attends. Pas quand elle se sait trahie par les seuls êtres qui lui étaient chers. Pas quand elle devait épouser le pire homme connu sur terre. Un barbare ! Un vrai guerrier aux yeux de mon géniteur mais un vrai monstre aux miens ! Parce que c’est bien ce qu’il était. Un homme qui n’hésite pas à égorger ses ennemies à mains nues ne pouvait être un doux ange aimant. Respectueux envers sa femme chérie. Non, non et non ! J’en avais déjà fait l’expérience lors de notre première rencontre. Quand mon très cher mari avait exigé qu’on me débarrasse de tous tissus cachant mon pauvre corps. Il voulait voir si la marchandise était potable, pour reperdre ses propres termes. Parce que vous voyez la seule épouse qu’il avait choisie avait préféré se sacrifier plutôt que prononcer les mots qui la feraient sienne pour toujours. Pauvre fille mais elle avait eu la chance d’avoir au moins pu trouver un semblant de paix dans son geste. Un bien trop grand sacrifice, la malheureuse. Sacrifice qui m’était interdit. Depuis l’annonce de l’événement on ne me quittait pas d’une semelle. Avait-ils peur que je face un acte impardonnable ? Que je décide de prendre une autre voie que celle qu’ils auraient planifiée pour mon avenir ? Pour mon plus grand malheur ce luxe m’étais interdit. Je devais accepter d’être vendue pour sauver le seul être que j’aimais vraiment. Il avait été mon premier amour et c’était avec lui que j’avais projetée de passer le restant de mon existence sur terre mais le cruel destin en avait décidé autrement. J’avais été arrachée de l’homme que j’aimais. Pourquoi ? Pour être offerte à un barbare sans cœur !

Ou elle était la justice ? Cette récompense que tout le monde nous en avait tant parlée ? Simples foutaises, car si chacun d’entre nous ne prenait pas sa vie en main, il finirait par sombrer sous toute cette injustice. De devoir être soumis jusqu’à la fin de ses jours et son seul réconfort ne seront que les larmes salées qui dévalerons des ses yeux humides.

On m’avait laissée seule. Joliment habillée de ma robe comme un présent entourée d’un joli papier cadeau. Un simple emballage pour tromper l’adversaire. Un jolie joué offert sans regrets. Une pauvre fille vouée à l’enfer.

Et lorsqu’on m’avait présentée devant celui qui allait être mon mari, je n’avais pas eu d’autres choix que de devoir me résoudre à devenir sa femme. Me résoudre à devoir assouvir tous ses désirs, de supporter ses sauts d’humeurs et enfin… enfin d’oublier que je vivais avec un assassin. L’assassin qui n’avait pas hésité à touer d’eux de celle qui portaient le même nom que le mien. L’homme qui avait réussis à trouver ce qu’il cherché.

– Je suis liée à cet être pour l’éternité et suis sa femme à jamais !

Dernier SouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant