Bien trop ivre pour savoir ce qu’elle faisait, la jeune fille qui était devenu une jeune reine en quelques jours, laissa l’objet qu’elle tenait entre ses doigts glisser à terre et se briser en milles morceaux. C’était de la sorte que la sienne s’était éclatée : chaque rêve, chaque espoir s’était envolé comme venaient de le faire les éclats de verres qui jonchaies au sol, appartenant encore à un objet entier, quelques secondes de cela. Comme cette vulgaire bouteille, elle avait laissé sa vie s’éclater en mille morceau sans avoir d’espoir de pouvoir les recoller tous et ainsi redevenir celle qu’elle avait été un jour. Le destine de sa vie lui avait glissé entre les doigts aussi simplement que ce qui se trouvait être un tas de verre, à ses pieds.
– Misérable vie !
Sentant une rage monter elle, Elia la laissa sortir sans même chercher à la cacher. Il lui importait peu de savoir que quelqu’un allait l’entendre. Que les servantes allaient se précipiter pour voir ce qui n’allait pas avec leur nouvelle souveraine. Jusqu’à présent elle n’avait personne pour la seconder alors ça lui était bien égal que de penser qu’il y en aurait qui s’inquiétait pour elle. Personne n’avait éprouvé cette nécessité quand il avait été question de l’abandonner lâchement aux bras de ce monstre hideux ! Personne, même pas sa propre famille ! Juste personne.
– Allez tous au diable ! Que la maladie vous emporte avec elle ! Qu’on me laisse vivre…ou mourir mais qu’on me rende ma liberté ! Qu’on me la rende…
L’alcool faisait tout doucement son effet, lui prêtant des mots que jamais Elia n’aurait prononcé en étant sobre. La jeune fille avait trouvé un semblant de délivrance dans cette prison dorée que le mariage avait permis de l’y en fermer.
– Mais votre main saigne !
Regardant sa paume de main, la jeune reine y vit son sang se vider doucement, en silence. Elle n’avait pas éprouvée la douleur au moment de la coupure et pendant un court instant, Elia se demanda même comment elle s’était infligé cette blessure.
– Laisser moi vous soigner.
Repoussant la servante, la jeune fille sera sa main. Il n’était vraiment pas nécessaire qu’on s’inquiète pour si peu. Si sa santé leur importait tant ils n’avaient qu’à se demander pourquoi elle s’était trouvée attachée à cette brute. Pourquoi elle n’avait pas eu droit à une vie replie plein de bonnes promesses, comme toutes les jeunes filles de son village ?
– Inutile, ma douleur est constante et il n’y a qu’une seule façon de la faire cesser…
Regardant la pièce dans laquelle elle se trouvait, la jeune reine ferma les yeux.
– Je voudrais être seule, laissez moi. Sortez toutes !
S’exécutant, les servantes ne se doutèrent pas un seul instant de l’acte que la jeune femme allait commettre. Elia avait pris sa décision : si elle n’avait pas le droit à une belle vie alors cette brute n’allait pas avoir la satisfaction de l’emprisonne, pour le restant de ses jours, et la faire vivre dans la terreur. Il était hors de question qu’elle vive avec la peur au ventre les prochains jours de son existence.
– Pardon de ne pas avoir été forte. Pardon de ne pas avoir su me battre…
Tout en continuant de s’excuser, elle façon un nœud sur la barre de son lit à barreaux. Et, après avoir vérifié la solidité de ce dernier, elle y glissa son coup.
– … je m’en vais sans regrets.
Se laissant tomber dans le vide, la pauvre malheureuse se débâtit mais les forces la quittèrent peu à peu jusqu’à la faire pousser son dernier souffle. A la place de celle qui avait été Elia, se trouvait à présent un corps inerte qui devait progressivement froid. Un cadavre de plus qui avait préféré fuir cet homme cruel en se donnant la mort.
Combien d’autres en étaient passées par là, avant elle ? Combien d’autres vont l’être après ? Un bien trop grand nombre pour un tel être qu’il était…
FIN !
VOUS LISEZ
Dernier Souffle
HorrorLa cruauté humaine n'a pas de limites. l'homme est le pire monstre qui puisse exister car c'est lui qui conduit ses semblables aux portes de la mort. Quand on a tout perdu, y compris la force de se battre, on n'attend plus rien de la vie. On ne rêve...