Le temps du départ.

72 16 6
                                    

De tous, c'est Infinitif qui partit le moins loin. A peine eut-il enfilé son sac à dos qu'il fut pris de nostalgie et le reposa sur le sol de la caverne. Il ne voulait pas partir. Les autres lui firent leurs adieux et quittèrent leur abri de toujours.

Après quelques kilomètres, Participe s'arrêta à son tour et annonça sa décision de rester au plus près d'Infinitif pour garder le contact avec son frère le plus proche. Il fut à son tour salué avec chaleur et laissé à son sort.

Quelques kilomètres plus loin, ce n'est pas Impératif qui décida d'abandonner ses frères, mais il fut au contraire chassé une bonne fois pour toutes car ses frères en avaient assez de recevoir sans cesse des ordres.

Alors qu'ils atteignaient l'orée des terres connues, Subjonctif, inquiet, n'osa pas aller plus loin. Conditionnel lui promit de ne s'éloigner que de quelques kilomètres encore, juste pour voir, et c'est ce qu'il fit.

C'est ainsi que l'aîné, Indicatif, se retrouva seul à arpenter les territoires mystérieux qui s'étendaient au-delà de leur horizon familier. Mais, se sentant seul, il ne poussa guère beaucoup plus loin que ses frères et posa ses affaires à une journée de marche à peine de Conditionnel.

A partir de là, ils se mêlèrent aux populations et firent leur vie.

La ronde des temps ou Comment naquirent les temps de la conjugaison française.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant