XIX

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Aurore.

Que fait-elle ici ?
C'est bien LA Aurore ?
Pour une fille avec un prénom de fille parfaite ... ben ça va.
D'accord on peut dire qu'elle a des cheveux blonds et bouclés magnifiques, une taille 34, de grands yeux bleus, des vêtements supers.
Ok. Elle est parfaite.

-Vic, j'allais te dire... mais tu m'as un peu coupé la parole.
-Tu allais me dire quoi ? Que tu as amené ta nouvelle meuf ?
  Mon ton est sec mais je n'arrive surtout pas à cacher mon inquiétude et ma surprise.

-Quoi ?! Non ! Elle et moi on est amis c'est tout. En fait elle est venue avec moi pour voir sa famille qui habite ici. Elle va rester seulement une semaine et je ne la reverrai sûrement jamais ou très peu en allant voir mes parents dans le sud.
-Il n'y a rien entre vous ?
-Bien sûr que non ! Je viens de te faire un long discours en t'expliquer en long en large et en travers que ma vie ne rime à rien sans toi et tu as encore des doutes ? T'es vraiment dingue.
Mais je t'aime.

  Entendre ces trois mots à nouveau me redonne un nouveau souffle. Je me sens littéralement revivre. Respirer à nouveau.
 
  Mais il y a encore cette fille utra-méga-parfaite à quelques mètres de nous.
Mais bon... je vais faire un effort.

-Salut, je suis Vic.
-Je sais, Lucas parlait sans cesse de toi, il m'a montré des photos aussi. Elle sourit de toutes ses dents très blanches.

Rester. Sympa.

Quelques longues secondes passent.
La sonnerie nous sort de ce silence embarrassant et là une question assez importante me vient en tête.

-Lucas ?  J'entends le son paniqué de ma voix et me ravise en essayant de paraître moins ... hystérique.
Tu reprends les cours ici au fait ?

-Oui, ça faisait partie de la surprise.
Il sourit d'un air coincé.
  Si tous les élèves n'étaient pas en train d'affluer en masse dans le couloir, nous serions sûrement un peu moins réservés.

-Bon, je vous laisse. Lâcha Miss parfaite. Je vais aller étudier mes cours par correspondance en ville.
-Ok... à plus. Dis-je encore un peu dans mes pensées.

  Je suis tiraillée entre le bonheur absolu du retour de Lucas et de sa déclaration à coeur ouvert, et entre le fait qu'il ait passé près de six mois avec cette fille.

  Quand tout le monde est rentré, Lucas semble reprendre son assurance avec moi. Nous avons toujours communiqué sans aucun mal.

-À quelle heure tu commences ?
-Dans une heure et demie.
-Super ! Allons nous trouver un endroit où on sera tranquille.

  Nous nous dirigions vers la cage d'escaliers du bâtiment de langues, mais en passant devant les petits escaliers en béton... Beaucoup de souvenirs remontent, et cet endroit que nous aimions tant nous appelle.

  Blottie contre lui, sous la fraîcheur du vent qui nous caresse le visage, j'entame la discussion.

-Pourquoi tu croyais que j'aimerais bien cette fille ?
-Vous avez plein de points communs. Je sais que la situation était un peu tordue et incompréhensible, mais tu verras, elle est géniale. Tu ne l'aimes pas ?
-Je ne sais pas... Je ne la connais pas encore...

  J'ai surtout peur de lui avouer que c'est clair qu'elle craque complètement pour lui.
  J'ai vu comme elle le regardait et son regard déçu quand il a crié haut et fort qu'il m'aime.
  La déception était à peine perceptible.
Je sais que c'est parfois difficile, mais possible, de cacher ce qu'on ressent. 
  Comme je l'ai fait ces derniers temps.
  Lucas a peut être raison, voilà un point commun.

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