Twelve

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Je suis dans mon bureau, le nez dans un contrat. Une transaction plutôt intéressante d'ailleurs mais je dois peser le pour et le contre. Prendre des décisions n'est pas évident et Laurent m'aide énormément, avec le temps la mort de mon père m'a fait prendre conscience que la mafia est une famille. Que tu peux compter sur elle et sur la loyauté des tiens.

Laurent entre dans mon bureau le téléphone en main et un cigare entre les lèvres.

-C'est pour vous patron, il me dit en tendant le téléphone dans ma direction.

Je l'attrape d'un geste fluide avant de coller le combiné à mon oreille.

-Allô ?
-Madame Gambino, ici Alfredo Gambino.
-Monsieur Gambino, que me vaut se plaisir ?
-Je suis en Russie pour affaires, puis-je passer pour discuter d'un contrat ?
-Dans 30 minutes dans mon bureau, puis je raccroche.

C'est ça être mafieuse, passer au-dessus de certains conflits personnels pour laisser les contrats faire fleurit une mafia super puissante.
Je m'adosse à mon siège de bureau et feuillète un dossier pour une éventuelle association avec un business d'armes.
Quelques minutes plus tard Laurent arrive en courant dans mon bureau, sans toquer, je vous jure que je vais lui mettre un poing.

-Chef, monsieur Gambino est en bas, Alfredo Gambino.
-Bien, faites le monter.

Des coups se font entendre sur la porte et deux personnes entrent dans mon bureau. Alfredo et sûrement un de ces hommes. Laurent les suit de près et vient se positionner debout derrière mon bureau à côté de moi.

-Je suis là par pur affaire, madame Gambino.
-Alfiorov, je le corrige.
-Cela ne pouvait pas se faire par téléphone ?! Je continue
-Je savais que vous n'allez pas décrocher.

Je souffle d'agacement. Il a raison d'un côté.

-Tu n'es pas venu à l'enterrement de ton père.

Au même moment, je fais signe à Laurent d'attraper deux verres à Whisky et de nous en servir. Alfredo passe une main dans sa veste et attrape un cigare qu'il place entre ses lèvres.

-Si vous êtes venu ici pour ça, ça me fait une raison de plus pour vous faire dégager, je dis durement.
-Essaye donc.

Un autre rire jaune sort de ma bouche, il est complètement fou.

-Je ne savez pas que tu avais autant d'audace pour venir sur mon territoire et me provoquer.
-C'est pour une histoire de marchandise. Puis je te signale, techniquement, nous sommes toujours en alliance.

Je souffle encore plus fort d'agacement. Il faut absolument que je finisse les démarches de divorce, comme ça je les laisse dans leur affaire et moi dans les miennes.

-Ce soir normalement, nous avons une cargaison de cocaïne qui passe sur le territoire russe. Nous avions fait affaire avec ton père disant que nous partagions les bénéfices de cette affaire.
-Quels sont les chiffres de ce partage ?
-C'est 50/50.
-Tant mieux. Quelle heure ? De quoi avez-vous besoin ?
-J'ai besoin de quelques uns de vos hommes mais aussi de vous pour faire la transaction dans le meilleur des environnements vu que vous connaissez votre territoire mieux que moi.
-C'est d'accord, je ferai sécuriser le territoire avant votre arrivé.

Alfredo part mais je reste toujours préoccupée par ce contrat qui est toujours posé sur mon bureau.
Quelqu'un toque à la porte.

-Dégage ! Je crie.
-Oh ! Même moi ?
-Sam ?
-C'est bien moi, poupée.

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