Prologue

110 15 21
                                    


          La pression redescendait peu à peu, cette sensation de besoin irrésistible s'apaisait lentement. Les mains moites et tremblantes, les gouttes froides de sueur coulant le long de son dos, le cœur s'agitant, il ferma les yeux. Un soupir bruyant franchît la barrière de ses lèvres, comme pour ôter de son esprit toutes ces pulsions qui s'ébrouaient en lui. La respiration courte, il lui tourna le dos, sans un regret. Plus il s'en éloignait, plus il percevait cette sensation de liberté jouir au fond de son être. Il savait pertinemment que c'était mal, très mal, voire immoral. Mais quand cette envie indescriptible pénétrait sa raison, il ne répondait plus de rien. Il s'était juré de lutter contre cette enivrante convoitise, et même s'il s'avouait une nouvelle fois vaincu, il savourait tout de même cette soif de sang s'assouvir doucement. Il avait rassasié ce désir qui apparaissait aussi subitement qu'il s'éteignait. D'un geste déterminé, il démarra la voiture, la lumière des phares illuminant le corps inerte étalé au sol. Il affichait de cette manière son acte de folie, comme s'il eut été un trophée. Il recula, et entreprit de rentrer directement chez lui. Son esprit se confondait à présent entre angoisse et appréhension. Ces pulsions de crime revenaient de plus en plus régulièrement, et ce fait avait le don de faire monter en lui un stresse inexplicable. Il ne pouvait résister à ce besoin qu'il pourrait même qualifier de « vitale » tant cette nécessité était importante. C'était comme une addiction, une sensation dont il devenait rapidement indépendant. Cette sensation, ce désir, ce soulagement, cette angoisse demeuraient inexplicables. Tous ces sentiments ne pouvaient avoir d'explication, il fallait y goûter pour comprendre. Les personnes extérieures à son subconscient le prendraient sans doute pour un fou, un psychopathe et un criminel qui mériterait de finir sa vie derrière les barreaux s'ils apprenaient qui il était réellement. Mais ils ne pouvaient connaître cette haine obscure, cette obligation qu'il avait de tuer. Ses tremblements ne voulaient se calmer, et sa vue se brouillait lentement. Cela n'était qu'un moment de folie qu'il devait traverser, une simple période difficile qu'il laisserait bientôt derrière lui, et une fois qu'il en serait sorti, il retrouvait une vie « banale ». Une existence sans défi, sans expérience angoissante, démunie de toutes sensations fortes, et de sentiments tels que ceux qu'il éprouvait en ce moment même. C'est ce qu'il se persuadait, même si au fond de lui, il savait que plus rien ne serait comme avant. Il avait commis un meurtre par simple besoin, sans haine ni envie de vengeance envers sa victime. Il l'avait juste tuée. D'ailleurs, il avait choisi sa cible un peu au hasard. Cet acte qui pourrait s'avérer choquant, ou même impardonnable, et qu'il ne trouvait pourtant pas si grave. Mais ça l'était. Il ne le réalisait pas encore, mais au fond de son être grandissait peu à peu un psychopathe...

---

Voici ma toute première fiction sur ce compte, ceci n'est que le prologue, mais j'espère que cela vous a plu et qu'il en sera de même pour la suite. J'attends vos avis avec impatience, et merci de votre lecture.

Une Minute FataleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant