Point de vue de Emma :

Mercredi

    Je me réveille encore ce matin et je crois que je suis assez déprimé en fait. Je dois me prendre le mal du pays en pleine tête. Ne pas savoir parler anglais doit plus me déstabiliser que je ne croyais. Techniquement je devrais travailler, mais franchement l'anglais ce n'est pas génial enfin je crois que ce n'est pas fait pour moi. Je ne comprends rien du tout et c'est vraiment horrible car il n'y a que là où je n'arrive pas à avoir de bonne note et je vais passer pour une intello, mais c'est pour ça que je déteste cette matière je déteste échouer. Enfin bon, on va aller se mettre au travail quand même parce qu'il ne manquerait plus que je me perdes et que je n'arrive pas à comprendre les panneaux ou autres indications utiles et que je sois donc oubliée dans les abysses de l'enfer. Vu comme je suis douée ça va forcément m'arriver à un moment ou à un autre. Je pars peut-être un peu loin tout de même, mais le principal c'est que l'on comprenne l'idée. Bref, allons apprendre du présent perfect et quelques verbes irréguliers... Je sens que cette matinée va être très très longue.

Après quelque 2 heures à avoir appris trois tonnes de vocabulaire que j'ai déjà oublié. Steve m'a rejoint et a tenté, je dis bien tenté, de m'aider à parler anglais, mais cela s'est conclue par un fiasco, énorme fiasco. Je ne savais même plus demander les questions de base. Clairement, elles sont inutiles dans la vie de tous les jours, mais quand même, c'est la base ! Mais à qui dans la rue on va demander où il habite sérieusement ! Enfin bref nous sommes en train de prendre le petit déjeuner qui d'ailleurs est délicieux comme toujours. Je ne me lasserais des pains au chocolat et des chocolats chauds. Ça fait peut-être enfantin, mais c'est super bon, puis le chocolat c'est ma vie de toute façon. Sur le chemin du retour Steve retente de m'aider dans mon anglais, mais on peut dire une nouvelle fois que ça n'a pas super bien marché. Il s'accroche c'est sympa de vouloir m'aider, mais je crois que je suis clairement un cas désespéré.

Nous nous sommes finalement retrouvés sur la plage où nous avons parlé de nos vies. Steve m'a parlé de sa petite sœur Lucie qui a l'air franchement adorable. J'aurais adoré avoir une sœur moi aussi, on aurait parlé de plein de trucs ensemble je ne sais pas de quoi, mais on aurait parlé de plein de trucs. En tout cas j'aime bien parler avec Steve j'ai l'impression qu'on peut parler de tout et de rien c'est comme si c'était un ami d'enfance. Ça fait du bien de se sentir soutenue un peu et puis on ne va pas se mentir il est mignon ça ne gâche rien.
Nous parlons de tout et de rien, de l'univers et de la nature. Je n'ai jamais parlé de ma façon de voir le monde avec quelqu'un et Steve à une vision du monde tellement intéressante que le temps file à une vitesse incroyable. Nous nous arrêtons d'ailleurs seulement quand nous voyons Jack passer devant nous avec ses écouteurs. Il s'arrête devant nous et dit avec beaucoup de tact :
"- Alors les amoureux ? On se fait une petite balade sur la plage" Je rougis instantanément la timidité reprenant rapidement le dessus.
"- Haha très drôle Jack et toi ta petite Abbigayle pas trop dure de se faire recaler à chaque fois que tu lui parles ? " Réplique Steve, Jack se renfrogne et fini par répondre :
"- Allez on va chercher Abbie pour manger il est l'heure" on se lève et le suit en riant tant la blessure de son amour propre est visible. Le pauvre, il s'accroche à Abbigayle comme une feuille à son arbre alors qu'elle, elle est déjà parti loin dans le courant du vent.

Nous arrivons enfin dans notre magnifique maison et nous entendons Abbie en grande discussion avec quelqu'un sur son portable, mais ça n'a pas l'air de lui faire un grand plaisir vu le ton désagréable qu'elle prend.

"- Et donc ? Tu t'es fais attraper par un gang voulant te faire passer la frontière avec de la drogue ? Tu t'es fais manger par des rats ? T'es tombé dans les égouts ? Tu as été enlevé par des reptiliens nazi ?"

Colo ? Colo !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant